Vergne "vraiment heureux"

Jean-Eric Vergne a récolté dimanche en Wallonie les points (quatre) dont il avait besoin pour traduire des semaines de travail acharné dans une ambiance de perplexité. Surprenant pour ses débuts en Australie (11e), logiquement primé en Malaisie (8e), le Français cherchait depuis un second souffle. Entre qualifications décevantes et dimanches anonymes. Il s'était préparé une STR7 "agressive", déchargée en appui samedi, afin pour faire des ravages en Vmax dimanche. Le coup d'envoi chaotique et un démarrage hésitant lui ont généreusement ouvert la porte d'une belle course. Sans arrêt dans les roues de son équipier, Daniel Ricciardo, qu'il a précédé à l'issue des 44 tours de la 12e des 20 manches du Mondial.

"Je suis vraiment heureux après ce qui était une course fantastique", a-t-il réagi. "J'avais espéré venir ici et marquer des points, sur mon circuit préféré, et j'y suis arrivé. J'avais une très bonne voiture et j'ai pu faire de bons dépassements. C'est dommage que je sois resté longtemps derrière Rosberg (Mercedes), ce qui m'a fait perdre beaucoup de temps, mais je ne me plains pas parce que j'ai à nouveau réussi à marquer des points."

"Je n'ai pas pris un très bon départ, parce que j'ai à peine touché le dispositif anti-calage, et ça a permis à plusieurs voitures de me dépasser", a-t-il poursuivi. "C'est là que j'ai vu qu'il y avait un accident (ndlr : provoqué par Grosjean), j'ai freiné et je suis passé le plus près possible de la corde (au premier virage), ce qui m'a permis d'en sortir sans trop de dégâts."

"Je me suis fait plaisir aujourd'hui et je pense que nous sommes sur le bon chemin, même si c'est difficile de dire exactement ce qui allait mieux sur notre voiture ce week-end. Nous allons analyser tout ce qui s'est passé cet après-midi avec l'intention d'être encore plus forts à Monza le week-end prochain. L'équipe a bien travaillé et les arrêts au stand étaient bons, donc bravo à eux aussi, et c'est bien que Daniel (Ricciardo, son équipier) ait aussi marqué des points (en terminant 9e). Je vais quitter Spa avec un bon souvenir de ce week-end", a-t-il conclu. Il reste 17e au Mondial, mais avec désormais huit points. A 16 points du Brésilien Bruno Senna, qui dispose chez Williams d'une machine bien plus en pointe mais dont il est venu à bout dimanche.

"J'ai fait mon premier run en 'Medium' et je pense qu'à un moment je suis remonté quatrième", a signalé Daniel Ricciardo. "Cependant, je n'ai pas été aussi rapide dans mes derniers relais en 'dur', et j'ai glissé de deux positions", a ajouté l'Australien, qui n'était plus entré dans les points depuis sa course domestique, en ouverture de la saison.

Premier supporter de ses pilotes et en même jaloux de ses jugements sans concession, Franz Tost a insisté sur les circonstances belges. "Dans cette première course depuis la pause estivale (ndlr : de cinq semaines), nous avons réussi à marquer autant de points que lors toute la première partie de saison !", s'est exclamé le directeur d'équipe de Faenza. La Scuderia est effectivement passée de 8 à 16 unités. "Nous avons bénéficié de la malchance des autres, avec le crash au premier virage après le départ, car Ricciardo et Vergne ont bouclé le premier tour (sous régime de neutralisation) au 6e et 7e places, en étant partis respectivement 16e et 15e. A partir de là, les deux pilotes ont fait du bon boulot, en alignant quelques beaux dépassements décisifs, et nos arrêts au stand n'ont pas été mal non plus. Ce retour dans les points avec les deux voitures est un coup de fouet plus que bienvenue pour toutes nos équipes, à Bicester et à Faenza."