Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Ferrari | Charles Leclerc dresse un premier bilan de 2023 : "Nous sommes très loin de ce qui était prévu"

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 31/07/2023 à 12:23 GMT+2

Charles Leclerc a conclu un bon Grand Prix de Belgique, à la troisième place, 10 secondes derrière la Red Bull de Sergio Pérez et 17 secondes devant la Mercedes de Lewis Hamilton. Le Monégasque et Ferrari ont bien mérité leur statut de "meilleurs des autres" : l'exploitation du matériel et la stratégie étaient optimales. De quoi regagner de l'optimisme après une première moitié décevante.

Charles Leclerc (Ferrari) au Grand Prix de Belgique 2023

Crédit: Getty Images

Sa 20e pole position n'y a rien changé. Charles Leclerc était parfaitement lucide à ce sujet : il la devait à la pénalité technique provisionnée par Red Bull sur la voiture de Max Verstappen. Par confort, facilité, assurance d'être les vainqueurs, dimanche au bout des 44 tours du Grand Prix de Belgique.
Au 9e passage, le Monégasque n'a pas insisté devant la RB19 n°1 et son DRS glouton. Et au 17e passage, le suspense s'était évaporé. Une affaire réglée en famille : "Super Max" venait de faire sauter le bouchon factice mexicain dans la grande ligne droite de Kemmel. Même endroit, même punition pour tous.
Charles Leclerc n'a pas eu la satisfaction de l'édition 2019, lorsqu'il avait réalisé pour la première fois le doublé pole position-victoire. Dans les tragiques circonstances de la mort de son copain Anthoine Hubert.

Les trois podiums Ferrari "made in Leclerc"

Dimanche, il n'avait pas encore ce qu'il lui fallait dans les mains pour faire tomber Red Bull de son piédestal. L'exercice ardennais s'est pourtant déroulé mieux que prévu. Dans la catégorie des "meilleurs des autres", il a brillamment tiré son épingle du jeu en terminant troisième. Loin des Red Bull enfuies à l'horizon.
On l'oublie : les podiums ne sont pas le standard des Rouges cette année. Le rôle de premier challenger du peloton a souvent tourné, et Aston Martin s'est taillé pendant un bon moment la part du gâteau avec Fernando Alonso (6 top 3). Mercedes a eu ses fulgurances plus avec Lewis Hamilton (6 podiums) que George Russell (1), et McLaren a explosé comme une pop-up depuis juin avec Lando Norris (2 podiums).
Charles Leclerc a récolté son troisième podium dimanche, et Maranello attend toujours que Carlos Sainz apporte son écot. Les problèmes d'exploitation et de stratégie sont tels cette saison qu'il est accueilli comme un soulagement. Même si le pilote de la SF23 n°16 en voulait plus.

Ferrari s'est calquée sur Hamilton

"C'est le meilleur résultat que nous pouvions faire aujourd'hui. Il n'y a pas de doute, a-t-il résumé. Certes, on espère toujours gagner mais, de manière réaliste, nous savions que les deux Red Bull seraient beaucoup plus rapides. Notre objectif était de maximiser les points avec le package que nous avions et honnêtement, je ne pense pas que nous aurions pu faire mieux".
Pour parvenir à battre la meilleure des Mercedes, ce qui n'est pas une tâche facile, la Scuderia a renoncé au principe annoncé par Frédéric Vasseur : "Nous allons faire notre course, sans s'occuper de ce que les autres pourraient faire derrière Charles." Le nez du patron s'est donc allongé comme celui de Pinocchio…
"Nous avons dû baser notre stratégie sur celle de Lewis (Hamilton), a reconnu le vice-champion du monde 2022. L'Anglais est rentré au 13e tour, et lui au 14e. Il avait un bon rythme et nous devions nous assurer de le garder derrière nous. Les Red Bull devant ont ensuite dû réagir à nos mouvements, nous étions donc tous sur la même stratégie." Red Bull n'avait pas à prendre de risque, par cette météo spadoise insaisissable.

Une dégradation maîtrisée

Mais là où le pilote de la Principauté a excellé, c'est dans la gestion des Pirelli. Sans le moindre repère de roulage avec les "tendre" (une séance d'essai libre vendredi), ni référence de son coéquipier Carlos Sainz, embarqué dans un mauvais scénario dès le départ, il a surveillé son capital, tout comme sa consommation d'essence, qui a fait l'objet d'une alerte. "En termes de gestion des pneus, nous n'avons pas eu trop de dégradation et nous avons fait du bon travail dans ce domaine au cours des dernières courses", a-t-il souligné.
L'équipe a fait un travail incroyable pour apporter des mises à jour plus tôt que prévu et nous permettre d'avancer plus rapidement que nous ne le pensions. C'est bien de terminer cette première mi-temps avec un podium et j'espère que nous pourrons également maximiser notre package lors des prochaines courses après la pause.
Autres satisfactions personnelles : son pit crew a réalisé le changement le plus rapide (2"19) et les 15 points encaissés lui ont permis de doubler son voisin de garage au championnat.

Un "coup de fouet"

Ferrari évoque "une course sans histoire" - ce qui est très appréciable une semaine après un Grand Prix de Hongrie brouillon du point de vue des choix techniques et tactiques - et elle perçoit ce résultat comme un "coup de fouet pour la confiance" qui va permettre à chacun de passer deux semaines de vacances, tout ordinateur et lumière éteinte au Reparto Corse, comme l'exige le règlement.
Après la pause, il faudra se remettre en chasse de Red Bull, qui a figé son bolide dans sa définition du Grand Prix de Hongrie. Une opportunité de reprendre un peu de terrain car les 12 premiers week-ends de course n'ont pas ressemblé à ce qui était planifié.
picture

Charles Leclerc (Ferrari) au Grand Prix de Belgique 2023

Crédit: Getty Images

Paradoxe hongrois

"Ça ne s'est pas bien déroulé, a-t-il reconnu. Avant la première course, l'objectif était de faire un pas de plus par rapport à l'année dernière, c'est-à-dire de remporter le Championnat du monde. Si l'on regarde la première moitié de l'année, nous sommes très loin de ce que nous avions prévu avant la saison. Mais dès que nous avons compris cela, nous avons fait une réinitialisation et l'équipe a réagi de manière incroyable (...)"
"Je pense que nous devons encore essayer de comprendre certaines choses parce que si je fais un retour en arrière, sur les deux dernières courses, je pense que nous nous attendions à ce que la voiture soit beaucoup plus compétitive à Budapest (7e avec une pénalité) que sur un circuit comme ici, note-t-il. Ce sont donc des choses auxquelles nous devons faire attention, car nous n'avons peut-être pas optimisé le package dans des courses comme Budapest. Et peut-être que nous avons fait quelque chose de surprenant sur un circuit comme celui-ci. Mais c'est bien de terminer sur une note positive la première partie de la saison".
Rendez-vous à Zandvoort, le 25 août, pour voir ce que Ferrari nous réserve.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article