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Grand Prix de Grande Bretagne - Grosse facture pour Red Bull et menace de pénalité pour… Max Verstappen

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 21/07/2021 à 10:30 GMT+2

GRAND PRIX DE GRANDE-BRETAGNE - Les conséquences du crash de Silverstone sont encore incalculables pour Max Verstappen, entre le coût astronomique de la casse, qui fait exploser le budget capé de Red Bull, le risque de devoir utiliser un moteur hors quota, et le retour en forme du pilote.

"Avec Verstappen et Hamilton, tout est en place pour une fin de saison à la Prost-Senna"

Red Bull et le clan Verstappen n'ont pas fini de ravaler leur colère. Les dommages collatéraux du crash à 51 G subi par le pilote néerlandais dans un mur de pneus du virage de Copse, lors du premier tour du Grand Prix de Grande-Bretagne, dimanche à Silverstone, ont ouvert la boîte de Pandore.
Le coût purement financier de l'accident pour l'écurie de Milton Keynes, le risque de pénalité sportive pour le pilote et sa capacité à retrouver sa forme physique pour la dernière manche avant le break estival, le 1er août en Hongrie, suscitent plus que jamais des inquiétudes qu'il sera difficile à dissiper.
De l'épave que l'équipe a récupérée, aucun élément n'est considéré comme récupérable et réutilisable de façon fiable. "La voiture est complètement fichue", a exposé lundi Helmut Marko, le conseiller sportif de RBR à la chaîne allemande RTL, qui a évalué les dégâts à 750.000 euros, toujours moins que le million d'euros que le crash entre George Russell (Williams) et Valtteri Bottas avait coûté à Mercedes à Imola. "C'est un montant conséquent qui nous fait mal, spécialement en période de plafonnement budgétaire", a ajouté Helmut Marko.

Le spectre d'une rétrogradation en fond de grille

C'est donc peu dire que l'entrée en vigueur cette année d'un budget limité ne tombe pas bien pour l'écurie autrichienne. En réaction à la crise financière provoquée par la pandémie de Covid-19 en 2020, les teams s'étaient accordés sur un plafond de dépenses de 145 millions de dollars (123 millions d'euros) en 2021. Pour ne pas dépasser cette somme - qui exclut les salaires des pilotes, le top 3 du management et les frais de marketing -, les équipes les plus riches avaient réduit leurs effectifs dédiés à la Formule 1 et mis en place des plans rigoureux. Qui ne prévoyait pas pour Red Bull une telle dépense, qui devra être compensée par un sacrifice ailleurs.
Max Verstappen recevra donc un nouveau châssis au Grand Prix de Hongrie, et peut-être un moteur neuf, mais Honda n'est pas sûr de devoir en arriver à cette extrémité. "Quand j'ai vu les images de la voiture en train d'être soulevée par la grue, je me suis dis qu'il y avait beaucoup de dégâts, a déclaré Toyoharu Tanabe, directeur technique de Honda F1. Mais en réalité, ils seraient moins importants qu'à première vue. Cependant, les dommages réels ne peuvent pas être connus quand le moteur est encore installé dans la voiture. Nous allons donc l'envoyer à Honda Recherche & Développement à Sakura et le vérifier afin de prendre une décision."

Le Hungaroring, pas le meilleur endroit pour un retour d'accident

Si cela devait être le cas, il s'agirait d'un nouveau coup dur pour Max Verstappen, qui devrait rouler avec un troisième groupe propulseur au Hungaroring, onzième des 23 manches du Mondial 2021, sachant qu'il lui en faudrait un quatrième pour finir la saison. Un quatrième hors quota qui déclencherait une pénalité de 10 places sur la grille de départ à sa première utilisation, et cinq autres places pour le premier des autres éléments hors quota (turbo, récupérateurs d'énergie MGU-H et MGU-K, batterie, centrale électronique). Sachant qu'à partir de 15 places de pénalité, un pilote est automatiquement renvoyé en fond de grille. Bref, ce serait la double peine pour le Néerlandais, et un tournant peut-être décisif dans une course au titre.
Max Verstappen (Red Bull) devant Lewis Hamilton (Mercedes) lors de la course sprint du Grand Prix de Grande-Bretagne 2021
En Hongrie, on espère aussi voir le Batave en pleine possession de ses moyens, ce qui reste une grosse interrogation pour l'instant. Ian Roberts, le médecin de la FIA, a précisé l'avoir vu "un peu désorienté et pas stable sur ses pieds" dimanche, lorsqu'il l'a assisté à sa sortie de voiture. "Il a un peu mal à une épaule et il a des contusions un peu partout. Ça craint", avait ajouté Jos, le père du pilote. "Max Verstappen se sent relativement bien au lendemain de son gros accident, a précisé le site du Néerlandais, lundi. Le pilote Red Bull Racing se sent encore un peu raide, spécialement au niveau de la partie supérieure de son corps, mais autrement il n'est pas blessé, après l'accident le plus sérieux de sa carrière, à Silverstone." Cependant, l'intéressé ne connaîtra son réel état de forme qu'au volant en Hongrie, sur un tourniquet réputé éprouvant.

Red Bull réclame quelque chose d'impossible

Enfin, on connaîtra au plus tard au Hungaroring l'épilogue juridique de l'accident, car Red Bull a jusqu'au jour de la course pour faire appel de la pénalité infligée à Lewis Hamilton. Dix secondes qu'elle juge très insuffisantes en regard d'une manœuvre qu'elle a qualifiée de "dangereuse". "Un appel est seulement possible s'il y a de nouvelles preuves. Il ne paraît pas y en avoir", a néanmoins expliqué Helmut Marko, dont l'équipe a engagé un avocat pour étudier les recours possibles.
Max Verstappen et Helmut Marko (Red Bull) au Grand Prix de Grande Bretagne 2021
RBR a 14 jours pour formuler un appel auprès de la FIA en apportant un nouvel élément au dossier - vidéo ou donnée télémétrique - qui permettrait de remettre en question le résultat de la course.
Le Britannique avait aussi écopé d'un retrait de deux points sur sa superlicence. Helmut Marko et Christian Horner, le conseiller et directeur d'équipe, réclament ni plus ni moins qu'une suspension du pilote de Mercedes, estimant que les conséquences de l'accident n'ont pas été prises en compte. Ce à quoi Michael Masi a coupé court.
Le directeur de course de la FIA a réfuté le principe selon lequel une sanction devrait être ajustée en fonction des conséquences d'un incident ou accident. "C'est un élément majeur qui est un pilier depuis des années et des années, a rappelé l'Australien, dans des propos rapportés par motorsport.com. Cela a été discuté entre toutes les équipes, la FIA, la F1 (ndlr : le promoteur du championnat), avant même mon arrivée, et toutes les équipes étaient catégoriques là-dessus : on ne doit pas tenir compte des conséquences."
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