Dur combat sous la pluie ?

En tête de classement avec quatre points d'avance sur son coéquipier Felipe Massa, Fernando Alonso (Ferrari) vise le titre et rien d'autre. "Mon seul objectif est de gagner le Championnat et de marquer des points les dimanches après-midis", a-t-il estimé. "Cela ne m'intéresse pas de penser aux samedis, à la pole position ou à quoi que ce soit. Tout ce qui m'intéresse, c'est le dimanche et le Championnat", a-t-il insisté, se réjouissant de son rang de leader. "Je ne pensais vraiment pas mener le classement après deux courses", a-t-il remarqué.

Alonso ne dispose pourtant pas de la plus rapide des monoplaces. Sa Ferrari rend quelques centièmes à la Red Bull, "la meilleure voiture de la grille", selon le double champion du monde espagnol. Mais Sebastian Vettel, qui menait et aurait dû gagner les deux premières courses à Sakhir et Melbourne, n'a accroché qu'une quatrième place à Bahreïn et a abandonné en Australie, à chaque fois victime d'un problème mécanique. "C'est frustrant, mais ce n'est pas la fin du monde", a-t-il relativisé. "Ce genre de problème arrive, a souri Vettel. Si tu veux te battre pour le Championnat, il vaut mieux ne pas en connaître. D'un autre côté, il n'y a que deux courses qui sont passées. Et il en reste tellement... Ce n'est pas un gros problème."

L'Allemand n'a toutefois inscrit que 12 points au classement, soit 25 de moins qu'Alonso, alors qu'il pourrait en compter 50. "Je devrais, je pourrais... mais je ne les ai pas, a-t-il balayé, qualifiant les deux premiers GP de la saison d'"histoire ancienne"."Nous venons ici la tête haute. Nous avons la même approche sur ce week-end que pour les deux derniers. Je suis assez confiant. (Ces échecs) ne se reproduiront pas encore et encore et encore et encore", a positivé Vettel. Les Red Bull "partent ici comme favorites", a reconnu Alonso. "Tout résultat qui ne sera pas la première ou la deuxième place sera pour eux une déception", a observé l'Espagnol, enclin à faire monter la pression chez ses principaux concurrents. Et d'ajouter: "nous essayerons de profiter de toute opportunité."

Il devra pour cela vaincre la pluie, très probable dimanche. Le GP de Malaisie, interrompu avant la mi-course en 2009 tant le circuit était noyé, a été avancé d'une heure cette saison (9h heure française). Mais jeudi, comme mercredi, de fortes averses sont tombées vers 17H00. "Non, 17H23, a corrigé Jenson Button, vainqueur l'an dernier. Si ces précipitations, habituelles en avril, se reproduisaient à la minute près le jour de course, "il y aurait un drapeau rouge avant la fin", à plus ou moins "trois tours" du dénouement, a-t-il remarqué. "C'est bien que la course démarre une heure plus tôt. Ce serait encore mieux que nous gagnions encore une heure. Mais je comprends les raisons: les horaires de retransmission sont importants pour le sport", a ajouté le pilote McLaren, champion du monde en titre. Le GP de Malaisie est retardé depuis 2009 pour permettre aux téléspectateurs européens de le voir en début de matinée. La FIA comme le détenteur des droits commerciaux croisent les doigts pour que le scénario de l'an dernier ne se reproduise pas.