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Grand Prix de Monaco | Max Verstappen (Red Bull) : "Dans ces conditions, il fallait rester calme"

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 28/05/2023 à 21:28 GMT+2

Au lendemain de son tour qualif venu d'ailleurs, Max Verstappen et son équipe Red Bull ont fait une course étonnante de clairvoyance et de précision, dimanche. Dominateurs sur le sec, mis sous pression par l'arrivée de la pluie, le Néerlandais et les stratèges de Milton Keynes se sont joués de Fernando Alonso et Aston Martin pour signer un week-end de rêve.

Max Verstappen of Red Bull with the winner's trophy after the F1 Monaco Grand Prix at Circuit de Monaco on May 28, 2023 in Monte-Carlo, Monaco

Crédit: Getty Images

C'était la stratégie plus simple pour Red Bull et la plus compliqué pour Max Verstappen. Dimanche, l'équipe autrichienne a suivi le principe en vigueur à Monaco selon lequel on tient une position autant que possible, et qu'on rentre au stand pour une bonne raison. Qu'on ne tire pas de plan sur la comète, qu'on s'arrête le moins possible. Pour avoir respecté cette règle, le Néerlandais a déjoué tous les pièges pour remporter la 80e édition du Grand Prix de Monaco.
"Super Max" partait de la pole position et l'équipe de Milton Keynes avaient les yeux rivés sur le ciel. Les prévisions météo annonçaient de la pluie et les conseillers sur le pitwall ont retardé l'arrêt de leur pilote-vedette jusqu'à l'arrivée de l'orage, au 55e des 78 tours. Le pilote de la RB19 n°1 demandait depuis un moment déjà à changer de pneus. Il n'en était pas question et Gianpiero Lambiase, l'ingénieur du double champion du monde, a déployé des trésors de diplomatie pour faire patienter son as du volant.
Quand Alonso augmentait l'allure, Max le contrait
"Ce fut une course difficile parce qu'on était en "medium" et qu'on souffrait avec, comme il l'a expliqué au micro de David Coulthard, vainqueur du Grand Prix en 2000 et 2002. Cela a été long mais il fallait tenir. On ne savait pas trop ce qu'il allait se passer. Les pneus grainaient pas mal, c'était assez piégeur de piloter dans ces conditions. Il a commencé à pleuvoir, de plus en plus et il a fallu rentrer prendre des pneus "intermédiaire". Je ne voulais pas trop attaquer, ni perdre trop de temps. Cela a été difficile à gérer."
"Quand Alonso augmentait l'allure, Max le contrait. Si Alonso alignait les meilleurs tours, Max finissait par aller plus vite, a appuyé le conseiller sportif, Helmut Marko, sur ServusTV. Quand il a plu à la fin, Max était encore le plus rapide. Excepté lors des six derniers tours ou quelque chose comme ça. Nous lui avons avoir demandé de ramener la voiture en un morceau. Je ne pense pas qu'il ait eu de sérieux rival aujourd'hui."
"Dans ces conditions, il fallait rester calme, ramener la voiture à la maison", a acquiescé le n°1 mondial, qui n'a pas bronché à la radio.

"Il était toujours en contrôle"

Au final, Max Verstappen n'a stoppé qu'une fois contre une norme de deux. On appelle ça une leçon, une de plus. Aston Martin s'est par exemple fourvoyée en passant des "medium" sur la monoplace de son rival, Fernando Alonso au 54e passage, pour chausser des "intermédiaire" sur sa machine au tour suivant. Dans le top 10, seuls George Russell (Mercedes), cinquième, et Oscar Piastri (McLaren), dixième, ont fait comme lui.
En se jouant ainsi des éléments, en déchiffrant comme peu d'autres la course, Max Verstappen et Red Bull ont donné du relief à une course qui en manquait jusque-là particulièrement. Et signé un superbe week-end qui fera date. Car le double champion du monde a encore mis une touche de style à son succès en menant les débats de bout en bout, dimanche. Pour la huitième fois de sa carrière et la première fois depuis la chevauchée de son coéquipier Sergio Pérez, l'an dernier à Singapour.
"Cela a commencé samedi avec un tour de qualification fantastique. Et dimanche, quelles que soit les conditions - sec, humide, totalement mouillé - il était toujours en contrôle", a félicité Helmut Marko.

La chance avec lui

C'est dur d'être au rendez-vous chaque année à Monaco, le Mexicain l'a prouvé en se sombrant plus encore qu'il ne l'avait fait en qualification. Max Verstappen compte donc deux victoires à Monaco sur les trois dernières éditions du Grand Prix, assorties d'une troisième place l'an dernier.
Auteur d'une pole position fantastique samedi, grâce à un troisième secteur d'anthologie, il a rejeté son plus proche rival à plus 27 secondes, soit le plus grand écart enregistré depuis les 53 secondes que lui avait collé Lewis Hamilton (Mercedes) à Sotchi en 2021.
Max Verstappen n'avait pas d'adversaire à son niveau dimanche. Si ce n'est le circuit lui-même, qui a failli lui jouer un mauvais tour. Car il est allé au contact des rails. On l'a vu effectivement perdre l'arrière, glisser. "J'ai clippé le mur plusieurs fois. C'est Monaco !", a-t-il admis, amusé. "Dieu merci, c'est passé. Il était complètement calme à la radio. C'est une performance incroyable", s'est étonné Helmut Marko.
Souvent écœurant pour ses rivaux depuis le début de la saison, Max Verstappen a conscience de pouvoir devenir lassant mais heureusement, ce week-end, il a mis la manière. Et effacé un autre rival, à distance : avec 39 succès au volant d'une Red Bull, il a laissé Sebastian Vettel dans ses rétroviseurs.
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