Grand Prix de Monaco | Charles Leclerc : "C'était notre rêve de piloter ici et de gagner cette course"

Des zig-zag dans les dernières mètres avant de recevoir le drapeau à damier en vainqueur, pour la première fois cours Albert. Un cri de joie de son nouvel ingénieur de course, Bryan Bonzi - "On l'a gagnée, enfin !!!" - et un long "Yeesss ! Ahhhhh !" en réponse. Charles Leclerc est devenu Charles 1er de Monaco, dimanche en Principauté. Au bout d'une malédiction tenace, qui lui avait toujours refusé les honneurs de prophète en son pays. Depuis son accession en Formule 1 en 2018, et même avant, en Formule 2.

Pendant 78 tours, le pilote de la Ferrari SF24 n°16, parti de la pole position, a géré la présence dans ses rétroviseurs de l'Australien Oscar Piastri (McLaren), qualifié deuxième, sans jamais s'affoler. Il a supporté la tension d'un nouveau départ suite au crash de la Red Bull de Sergio Pérez, même sur ce run le plus court du calendrier où la moindre hésitation l'aurait immanquablement renvoyé à ses échecs pesants, les doutes quant à sa capacité à régner un jour chez lui.

Ce fardeau, il s'en est libéré d'un saut de bonheur par-dessus la barrière humaines des commissaires, dans l'aréopage des compagnons de stand, dans le parc fermé. Celle-là était aussi pour cette armée rouge sevrée de victoire sur le Rocher depuis le succès de Michael Schumacher en 2001.

"Aucun mot ne peut exprimer ce que je ressens, a réagi le vice-champion du monde 2022, au micro de Jenson Button, à l'arrivée. C'est une course si difficile. le fait d'avoir eu deux fois la pole position sans la transformer en victoire rend ce succès encore meilleur. Ça veut dire beaucoup pour moi. J'ai rêvé un jour de devenir pilote de Formule 1, et cela a été une course émotionnellement difficile. A 15 tours de la fin, j'ai espéré que rien ne se passe. Les émotions sont montées… J'ai pensé à mon père (ndlr : décédé en 2017), beaucoup plus que je l'aurais pensé, en conduisant. Il a tout donné pour que je sois là aujourd'hui. C'était notre rêve de piloter ici et de gagner cette course."

Au bout de cette huitième manche du Mondial dénuée de suspense, il est revenu sur ses sensations à bord. "D'abord, nous avions beaucoup de marge mais il y avait 78 tours mais on a très bien géré les pneus, a-t-il précisé. Pendant une grosse partie de la course, il a fallu gérer l'écart avec George (ndlr : Russell, pour ne pas se retrouver coincé derrière la Mercedes), et il y a eu une autre partie où la voiture était excellente. Merci à toute l'équipe d'avoir fait cet incroyable travail ces derniers mois."

Dans son tour d'honneur, "Charles", 37e pilote vainqueur de son épreuve nationale dans l'Histoire de la Formule 1, a promis une grande fête à ses collègues de la Scuderia, leur conseillant de rester en Principauté. Ferrari a battu à la régulière Red Bull par K.-O. technique (Max Verstappen 6e) et remis McLaren à sa place (Carlos Sainz a fini troisième devant Lando Norris) et ça veut dire beaucoup pour les hommes de Frédéric Vasseur.