GP de Sao Paulo - Trois crashes en six courses : le 'Ice-Boy' Oscar Piastri n'a plus le sang froid

Alors qu'il n'avait plus abandonné une course depuis octobre 2023, Oscar Piastri vient de finir trois de ses six dernières courses, en incluant les sprints, dans un mur. Une preuve de plus que l'Australien, surnommé 'Ice-Boy' en début de saison pour son impassibilité, a le sang beaucoup moins froid qu'il n'y paraît dans ce sprint final. Et est plongé dans un coriace cercle vicieux.

Norris est "resté calme" pour aller chercher la pole, Verstappen a dû "largement sous-piloter"

Video credit: Eurosport

Que ce soit par malchance ou à cause d'une erreur d'appréciation, le résultat est le même et il est loin d'être anodin. Ce samedi après-midi à Sao Paulo, Oscar Piastri a abandonné pour la troisième fois en six courses, en comptant les sprints, après que sa McLaren s'est à nouveau encastrée dans un mur. Une telle série aurait été significative pour n'importe quel pilote impliqué dans la lutte pour un titre de champion du monde - elle est d'ailleurs en belle partie responsable de sa perte du statut de leader au profit de son coéquipier Lando Norris.
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Là où elle l'est d'autant plus pour lui, c'est parce que l'Australien n'est pas du tout un habitué des sorties de piste et des prises de risques excessives. Avant son crash en tout début de course au Grand Prix d'Azerbaïdjan fin septembre, cela faisait presque deux ans qu'il n'avait pas dû abandonner une course de Formule 1. C'était durant le Grand Prix des Etats-Unis 2023 à Austin. Et encore, il n'était pas vraiment responsable d'avoir été percuté par l'Alpine d'Esteban Ocon. Cette fois, il a clairement manqué de discernement à Baku, et était (trop ?) pressé de décroiser Lando Norris – avec une nervosité devinable - lorsque Nico Hulkenberg l'a envoyé valser à Austin.
Sur le tracé d'Interlagos, ce samedi, il est beaucoup plus probable qu'il se soit juste trouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Son coéquipier et rival pour le titre pilote Lando Norris, leader de la course, venait de soulever un peu d'eau stagnante dans le vibreur du virage 3 en passant dessus à pleine vitesse. Son dauphin Kimi Antonelli a évité de s'y aventurer et Oscar Piastri, alors 3e, a été le premier à faire les frais d'un virage beaucoup plus humide qu'au tour précédent. La Sauber de Nico Hülkenberg et l'Alpine de Franco Colapinto connaissant le même sort quelques secondes plus tard valident la théorie de la malchance.
"Il suffisait d'un petit écart pour que trois voitures sortent de piste, l'a ainsi tout de suite protégé le directeur de l'écurie McLaren Andrea Stella. C'est juste un incident. Les gros points sont demain donc nous allons capitaliser sur la vitesse en qualification d'Oscar." Mais l'Australien a été autrement plus dur avec lui-même : "J’ai juste mis une roue sur la peinture blanche et sur le vibreur, et j’ai perdu le contrôle. C’est une erreur stupide… en tout cas, malheureuse" s'est-il flagellé après la course, bien conscient des conséquences que cela a au classement pour lui. Grâce à sa victoire, Lando Norris compte désormais neuf points d'avance sur son coéquipier alors qu'il ne reste que quatre Grands Prix.

Le difficile rebond

Celui qui avait gagné le surnom de 'Ice-Boy' en début de saison pourrait donc ne pas tant être fait de glace que cela. "Personnellement, je ne m’appellerais pas ainsi" avait-il commenté lorsqu'il lui avait été demandé s'il appréciait son nouveau sobriquet. Presque prophétique. Ce fameux sang-froid qui suintait de ses victoires en début de saison lui manque cruellement au moment où il en a le plus besoin, celui d'achever son œuvre. Et ce n'est pas la première fois que cela lui arrive, en vérité. Il était beaucoup plus jeune, et bien plus tendre, mais quelque chose de similaire lui était arrivé lorsqu'il courait en Formule 3 avec Prema en 2020.
Il avait alors été en tête de la course pour le titre avant de s'effondrer totalement à l'approche du but. Ses résultats sur les trois dernières courses : un abandon, une onzième place, et une septième place à l'arraché lui offrant le championnat pour deux petits points devant Théo Pourchaire. La preuve qu'il existe bien une petite brèche dans la glace du 'Ice-Boy' dans les moments qui comptent. Et, dans une moindre mesure, qu'il peut avoir un peu de mal à se sortir des cercles vicieux. En F3, un beau résultat lors de la dernière course lui aurait garanti le titre sans avoir besoin de faire des calculs. Il a dû se contenter d'une place d'honneur et des comptes d'apothicaire pour être sûr d'être titré.
Aujourd'hui, il ne semble plus en finir de creuser son propre trou semaine après semaine. Et ce n'est pas sa timide réaction lors de la qualification - une petite quatrième place - qui viendra convaincre qui que ce soit du contraire. Il tenait pourtant la pole après sa première tentative ce samedi en fin d'après-midi. Puis, Lando Norris a réalisé le meilleur temps à son tour et Piastri a dû réaliser sa deuxième et dernière tentative avec un peu de pression en plus. Résultat : un temps à peine amélioré, alors que sa McLaren avait le rythme pour aller chercher au moins la première ligne. S'il pourra mettre la pression à son coéquipier demain ? "Je ne sais pas, il faudrait que j'arrive à ce niveau d'abord." Et en ce moment, difficile de savoir s'il parle des premières positions ou de la ligne d'arrivée.
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