Grand Prix de Singapour │Zéro victoire : pourquoi Max Verstappen (Red Bull) risque de ne pas y arriver cette année encore
Publié 02/10/2025 à 23:37 GMT+2
La statistique fait office de provocation dans un palmarès où l'on pensait que plus rien ne lui manquait. Mais non : Max Verstappen n'a jamais gagné à Singapour, où seule la Red Bull de Sebastian Vettel a triomphé, dans une autre vie (2011, 2012, 2013), avant la parenthèse Sergio Pérez (2022). Alors, qu'est-ce qui cloche ? Et a-t-il une chance de changer ça dimanche ?
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Cette dimension de l'échec est toute relative, l'anomalie ultime dans son palmarès XXL, celle avec laquelle d'autres grands pilotes ont fini leur carrière sans jamais pouvoir la réparer. Max Verstappen n'a jamais vaincu dans les rues de Singapour, comme Alain Prost n'a jamais gagné au Japon, Ayrton Senna en France (Le Castellet, Magny-Cours) ou Lewis Hamilton en Inde ou en Corée du Sud. On s'entend : à raison d'au moins trois participations à ces épreuves.
C'est parfois une question d'affinité avec un type de circuit - l'urbain est un exercice très particulier - mais surtout de circonstances finalement, car on parle là de pilotes qui sav(ai)ent tout faire.
Pour "Super Max", cette statistique singapourienne est une étrangeté après huit visites dans la cité-Etat. Et s'il ne l'avouera jamais, il est devenu un handicap au regard du contexte du championnat du monde 2025. Une variable qu'il est urgent de fixer au cœur d'une vaste équation. C'est son "éléphant dans la pièce" à lui. S'il veut combler ses 69 points de retard sur le n°1 mondial Oscar Piastri (McLaren) lors des sept épreuves restantes au calendrier - dont trois week-ends au format sprint -, il doit marquer de gros points à Singapour ; en reprendre surtout aux papayes.
Singapour dans la norme de Verstappen
Excusé dans ses jeunes années par son l'inexpérience sur un tracé complexe (23 virages) et physiquement harassant (chaleur moite), il n'a effectivement pas fait la différence par rapport à Carlos Sainz en 2015 chez Toro Rosso ou Daniel Ricciardo en 2016 chez Red Bull. En revanche, c'est bien à Singapour qu'il se glisse l'année suivante dans la partie d'auto-tamponneuse avec les Ferrari, en accrochant celle de Räikkönen juste avant que la "rossa" de Vettel ne l'enferme dans un étau. Un domino dévastateur. Et c'est bien là l'une des rares fois où sa responsabilité a été engagée, partiellement ou totalement, sur un abandon en milieu urbain. Parce qu'avant ça, il a percuté Romain Grosjean (Lotus) à Monaco en 2015 et il s'est mis tout seul dans un rail princier l'année suivante. Et qu'après ça, il y a eu le clash avec Daniel Ricciardo à Bakou, en 2018. Encore une autre histoire.
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Tout ça pour dire que Max Verstappen n'est depuis longtemps plus le problème dans un environnement urbain. Que son pilotage dominical y est sûr. Qu'il y réussit d'ailleurs à peu près comme sur n'importe quel autre circuit, puisque son ratio de victoires (9 sur 67 soit 13%) y est comparable à son taux de courses disputées en carrière (38 sur 226 soit 17%).
Bref, on le savait mais ça va mieux en le rappelant : l'as néerlandais est relativement étranger à son vide statistique à Singapour, comme il l'était avant de triompher - enfin ! - à Bakou, il y a deux semaines. Et que c'est bien une machine accordée au tracé asiatique qui lui a fait défaut ces dernières années. Excepté l'édition de 2022, où il a sacrifié une pole position pour éviter une panne d'essence, et laissé toute la gloire à Sergio Pérez.
"Pas qu'une question d'appuis élevés"
C'est de notoriété publique, la dernière lignée de Red Bull n'aime pas les pistes bosselées, les bordures à escalader, rouler chargée ; et ce n'est pas un hasard si la RB21 a eu du mal à Monaco (4e), en Hongrie (9e). Sans compter le paramètre météo déjà évoqué plus haut, que rappelle Helmut Marko à l'approche du week-end. "Ce n'est pas qu'une question d'appuis élevés, il y fait sacrément chaud, ce que notre voiture n'a pas l'air d'aimer non plus, rappelle le conseiller sportif. Ce sera donc un révélateur pour voir où nous en sommes."
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"À Singapour, on change un peu nos équations, a confirmé le patron Laurent Mekies, après le doublé Monza-Bakou, des circuits à faibles appuis. On garde les virages lents (par rapport à la partie citadine de Bakou) mais on met un maximum d'aéro. Nous avons pas mal galéré à Budapest, et même avant. Et puis, c'est une piste bien plus chaude, et nous savons à quel point nous sommes sensibles à cet aspect ; mais pas que nous : la plupart du peloton." Mercedes en premier lieu.
"Ça fait beaucoup, beaucoup d'années que c'est un challenge pour l'équipe, a poursuivi le Français. Dans ce contexte, ce sera très important de voir tout de suite ce qui ne fonctionne plus, et ce qui fonctionne toujours." Et il ne faut pas l'oublier : le clan Red Bull parlait en ces termes avant Bakou.
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