Grand Prix de Russie, libres 1 : Lewis Hamilton (Mercedes) devant Max Verstappen (Red Bull) et Charles Leclerc (Ferrari)

Un meilleur temps en trompe l'œil, évidemment. Si Lewis Hamilton a dominé les essais libres 1 du Grand Prix de Turquie, vendredi matin sur l'autodrome d'Istanbul, c'est avec un quatrième V6 neuf hors quota installé dans sa W12, qui lui vaudra une pénalité de dix places sur la grille de départ de la seizième manche du Mondial, dimanche.

Alors qu'il avait bouclé le Grand Prix de Russie plutôt inquiet pour sa mécanique, qu'il avait cajolée, le Britannique s'est donc lâché avec ce bloc frais pour éviter un incident de fiabilité dommageable sur l'un des deux moteurs qui lui restaient, le n°2 et le n°3, avec lesquels il aurait été risqué pour lui de couvrir les sept derniers Grands Prix de 2021.

Très vite, l'Anglais, devenu l'égal du septuple champion du monde Michael Schumacher un an plus tôt sur ce même tracé qu'il apprécie beaucoup, a mis la concurrence au diapason en se postant sur la première ligne des écrans de chronométrage. Sur une piste abrasive, avec les gommes "tendre" de Pirelli, il a fixé la marque à 1'24"178, laissant son rival pour le titre, Max Verstappen (Red Bull), à 0"425.

Bref, Lewis Hamilton s'est déjà conditionné pour configurer sa W12 en mode remontée, deux semaines après le Néerlandais, parti de la dernière place à Sotchi pour arriver deuxième.

Au volant de sa Red Bull non pas bleue marine mais blanche ce week-end, pour rendre hommage à la collaboration fructueuse de Milton Keynes avec son motoriste Honda, Max Verstappen a donc toutes les chances de reprendre la main au championnat puisqque deux points seulement le séparent du n°1 mondial.

Derrière eux, Charles Leclerc a pris une troisième place très intéressante, à 0"476. C'est en effet sur ce circuit que le Monégasque et son coéquipier d'alors, Sebastian Vettel, avaient raté de peu la victoire l'an passé, au profit de Lewis Hamilton. Et c'est à nouveau sur un bitume mouillé que le natif de Monte-Carlo pourrait se retrouver samedi et dimanche - la météo en tous les cas le suggère - pour jouer une belle place. Dans le rôle du seul pilote capable de le faire pour la Scuderia, étant donné la rétrogradation de Carlos Sainz en fond de grille pour un changement de moteur.

Un peu comme en Russie du reste, la pluie pourrait donc jouer à chamboule tout et transformer d'habituels outsiders en vainqueurs en puissance. Au premier rang desquels Valtteri Bottas (Mercedes), sevré de victoire cette année et plus que jamais en position ce qu'il recherche avant de se tourner vers un nouveau chapitre de sa carrière, chez Alfa Romeo en 2022.

Relégué à 0"664, le Finlandais n'aura rien à craindre de Carlos Sainz, cinquième à 0"682. En revanche, il devra peut-être surveiller Esteban Ocon (Alpine), classé sixième à 0"731, en pneus "dur". Mais on sait à quel point l'écurie française aime rouler avec des réservoirs peu chargés le vendredi.

Lando Norris (McLaren) et Pierre Gasly (AlphaTauri), les grands déçus du Grand Prix de Russie, Fernando Alonso (Alpine) et Sergio Pérez (Red Bull), toujours aussi discret, ont refermé le top 10.

Dans cette hiérarchie assez cohérente, il faut juste chercher Daniel Ricciardo (McLaren) dans la seconde moitié de peloton, perdu à la douzième place à 1"572, à 0"403 de son jeune coéquipier anglais.

Et puisqu'un tracé comme l'Istanbul Park ne s'apprend pas en quelques tours, il ne faut pas s'étonner de voir les trois novices du plateau, Yuki Tsunoda (AlphaTauri), Mick Schumacher (Haas) et Nikita Mazepin (Haas) boucler le classement.