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F1 | GP des Pays-Bas | Comment Fernando Alonso a donné une autre leçon de pilotage dans le "banking" de Zandvoort

Julien Pereira

Mis à jour 29/08/2023 à 13:55 GMT+2

Le spécialiste des virages inclinés, c'est lui. Déjà précurseur dans la trajectoire utilisée au virage numéro 3 en "banking" du circuit de Zandvoort, il y a deux ans, Fernando Alonso (Aston Martin) a encore surpris son monde en tout début de Grand Prix des Pays-Bas, dimanche. L'Espagnol a adopté une ligne différente qui lui a permis de réussir deux superbes dépassements.

Conditions dantesques, virage incliné : "Alonso reste bankingable"

À 42 ans, Fernando Alonso continue d'innover. L'Espagnol était déjà révolutionnaire dans sa manière de piloter lorsqu'il est devenu double champion du monde avec Renault, et sa quête perpétuelle de progrès lui a permis de décrocher un nouveau podium, 18 ans plus tard, aux Pays-Bas.
Il faut dire que le circuit de Zandvoort est un laboratoire qui lui plaît. Il y a deux ans, lorsque le tourniquet néerlandais avait fait son retour au calendrier, l'Espagnol s'était sérieusement penché sur ses particularités. Considérant son expérience en Indycar inutile pour mieux comprendre les virages inclinés (les fameux "banking"), compte-tenu des trop grandes différences entre les deux disciplines, "Nando" s'était tourné vers d'autres pistes d'études.

Le virage "Hungenholtz", laboratoire d'Alonso

"J'ai regardé des courses de Formule Renault il y a quelques mois, avait-il alors révélé. Donc lors de la première séance d'essais libres, j'ai essayé différentes trajectoires et elles semblaient bien fonctionner." Le quadragénaire fut alors le premier à découvrir que la ligne extérieure du virage n°3, un "banking" à 18 degrés, était plus rapide que celle consistant à emprunter le point de corde, contrairement à ce que les pilotes ont l'habitude de faire dans la plupart des autres courbes.
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Fernando Alonso (Aston Martin) dans le virage n°3 à Zandvoort

Crédit: Imago

Tous l'avaient alors imité, et les quelques-uns à s'être aventuré à l'intérieur de "Hungenholtz", avaient vite abandonné l'idée d'y retourner. À force de passages, Alonso et les autres ont fini par peaufiner leurs trajectoires : "Chaque tour, on le fait de manière un peu différente, confiait-il l'année dernière. Ça dépend de notre sortie du virage précédent, de l'usure des pneus, du niveau de carburant qu'on embarque. C'est un virage qui demande d'être un peu flexible au niveau de la trajectoire."
Mais ce week-end, le champion d'Oviedo a encore poussé ses analyses. "Lors de la première ou deuxième séance d'essais libres vendredi, c'était mouillé et dans l'un des tours, j'ai dû laisser passer quelques voitures sur la trajectoire normale, a-t-il glissé en conférence de presse. Et je me suis rendu compte que j'avais beaucoup d'adhérence. J'ai donc gardé ça dans un coin de ma tête tout au long du week-end, au cas où...".

Son secret ? Faire différent des autres

Alors, forcément, lorsqu'il a entendu l'annonce de l'arrivée de la pluie à la radio, dans le tour de formation, le pilote Aston Martin y a repensé. "Pour être honnête, quand vous êtes sur la grille et que vous voyez que la pluie tombe fort sur votre visière, vous n'avez aucune idée de l'adhérence que vous trouverez aux virages 1 et 3", a-t-il assuré. C'est précisément parce qu'il s'est fait la même réflexion que tous les autres pilotes de la grille que l'Espagnol a tenté quelque chose de différent.
Cinquième sur la grille, quatrième au moment d'aborder Hungenholtz après avoir débordé Alexander Albon, Alonso a décidé de plonger à l'intérieur dans le premier tour. "Je me suis dit que tout le monde serait un peu prudent parce que sur la ligne extérieure, il y a la peinture d'un sponsor qui peut devenir glissante, a-t-il révélé. Alors j'ai pensé à l'autre trajectoire." Bingo : George Russell (Mercedes) n'a pu qu'admirer.
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Fernando Alonso (Aston Martin) dépasse George Russell (Mercedes) à l'intérieur au virage n°3 lors du Grand Prix des Pays-Bas 2023

Crédit: Getty Images

Visiblement pas mécontent de sa tentative, l'Espagnol a récidivé dès le tour suivant, sur une piste totalement gorgée d'eau, pour se payer Lando Norris (McLaren) et se retrouver dans le sillage de Max Verstappen (Red Bull). "Définitivement, ça devrait encore être le dépassement du mois, a-t-il souri. J'espère qu'il le sera !" En termes d'audace, on fera effectivement difficilement mieux.
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