GP du Canada | Entre Charles Leclerc et Ferrari, un énième loupé : "J'espère être plus écouté à l'avenir..."

Il y avait eu le vent d'enthousiasme suscité par la victoire de Ferrari aux 24 Heures du Mans. Il y avait eu, aussi, des essais encourageants vendredi puis samedi matin, au point de faire naître une (petite) inquiétude chez le conseiller de Red Bull, Helmut Marko. Au Canada, la Scuderia avait de bonnes raisons d'espérer un week-end consistant après le coup de massue reçu en Espagne. La qualification, désastreuse, a remis l'écurie italienne face à ses propres dysfonctionnements.

Dimanche, il faudra remonter jusqu'au dixième rang sur la grille de départ pour apercevoir la première SF-23, puisque Carlos Sainz a très logiquement écopé de trois places de pénalité pour avoir gêné Pierre Gasly. Charles Leclerc, lui, n'a perturbé personne, si ce n'est lui-même, éliminé dès la Q2 après avoir manqué la bonne fenêtre d'utilisation des pneus slicks.

Le Monégasque avait pourtant eu le nez creux. À peine sorti de la voie des stands, le pilote de 25 ans a averti son muret : "Ça a déjà l'air assez sec. Il y a une trajectoire assez sèche...". Quelques instants plus tard, après avoir demandé des précisions sur le retour de la pluie, Leclerc a formulé son souhait avec plus de clarté : "Je pense que nous devrions rentrer pour mettre les pneus 'tendre'".
- Verstappen est resté en piste, lui a rétorqué Xavi Marcos, son ingénieur de course.
- Je pense que nous devrions mettre les "tendre" mais dites moi si vous voulez que je fasse un tour.
- Nous aimerions sauver un tour. Donc tu restes en piste pour un tour chrono."

Malgré les deux indications très claires de son pilote, la Scuderia est restée fidèle à son plan initial, calqué sur celui de Max Verstappen. La situation du Néerlandais était pourtant très différente puisqu'il avait été le premier à sortir de la voie des stands. Au moment où le champion du monde bouclait son premier tour chrono, Leclerc avait encore un demi-circuit à parcourir...

Après avoir effectivement mis un temps en banque pour se prémunir d'un éventuel drapeau rouge, le Monégasque a plongé dans la voie des stands pour chausser des "tendre". Trop tard, puisque la pluie a de nouveau fait son apparition.

Il avait pourtant vu juste : Alex Albon (Williams), le premier à avoir tenté le pari, s'était offert le chrono de référence à deux reprises. Incapable de mettre ses gommes en température dans ces conditions, contrairement à son coéquipier Carlos Sainz, Leclerc a donc souhaité retenter le coup avec des "intermédiaire" neufs. Trop tard, encore. "Les pneus n'étaient pas prêts !", a fini par lâcher le leader de la Scuderia dans un cri de frustration à la radio.

"Je ne suis vraiment pas content, encore une fois, a-t-il ensuite glissé sur Canal+, la mine déconfite, comme si souvent depuis le début de la saison. Même si d'autres pilotes qui ont fait la même chose que moi ont réussi à passer, ça crée de la frustration [de ne pas avoir été écouté par son muret, NDLR]. Il faut qu'on soit meilleurs que ça. Mais bon, ça fait longtemps que je le dis, donc ça commence à être un peu frustrant."

En public, le Monégasque a plutôt l'habitude d'épargner son écurie pour ne pas alimenter une presse italienne qui n'a de toute façon pas besoin de cela pour taper sur la Scuderia. Mais cette fois, il n'a ou se contenir : "J'espère être un petit peu plus écouté à l'avenir."