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GP du Canada | Sergio Pérez (Red Bull), le déni et le complexe d'infériorité face à Max Verstappen

Julien Pereira

Mis à jour 17/06/2023 à 14:43 GMT+2

Pour Sergio Pérez (Red Bull) il est temps de stopper l’hémorragie. Complètement assommé par Max Verstappen depuis plusieurs semaines, lâché dans la course au titre, "Checo" a encore tenté de faire illusion avec une communication un peu floue dans le cadre du Grand Prix du Canada disputé ce week-end. Celle des dirigeants de l’écurie, Christian Horner, est elle on ne peut plus claire.

"Pérez est en train d'exploser en plein vol"

Il semble déjà loin, le temps où Sergio Pérez entretenait un désir de suspense et de rivalité au sommet de la Formule 1. Le Mexicain avait réussi son début de saison mais il était évident que la régularité deviendrait un révélateur. Finalement, la dynamique de "Checo" s’est enrayée encore plus vite qu’on ne l’imaginait : entre Bakou et Barcelone, en passant par Miami et Monaco, son retard sur Max Verstappen est passé de six à… 53 points.
Affirmer que cette tendance-là est encore réversible serait presque insulter le talent générationnel qu'est Max Verstappen. Dans sa timidité floridienne, et plus encore dans sa fébrilité monégasque puis catalane, l’expérimenté pilote Red Bull a bien démontré, malgré lui, qu’il fallait tout simplement être fait d’un autre bois pour tenir la distance face au Néerlandais. Tout le monde en a bien conscience. Tout le monde l’a admis. Sauf lui.
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La bombe lâchée par Verstappen : il rêve de Ferrari, en F1 et aux 24H du Mans

On ne pourra pourtant pas reprocher aux grands manitous de l’écurie, Christian Horner et Helmut Marko, d’avoir fait en sorte de lui remettre les pieds sur terre. Ces deux-là ne sont pas tout à fait du genre à prendre des pincettes. Après un Grand Prix d’Espagne archi-dominé par Verstappen, et durant lequel Pérez n’aura même pas pu sauver son dimanche avec un podium, le patron de l’écurie s’était autorisé une analyse piquante...

Pour Pérez, des "premières difficultés" avec la voiture... à Barcelone

"En voyant l’écart qui les sépare, et qui est désormais assez important, je pense que cela lui retirera un peu de pression des épaules, avait-il lâché. Cela va lui permettre de se détendre." En d’autres termes, Pérez va pouvoir retrouver son état normal… qui n’est pas celui d’un rival sérieux pour Verstappen. Ouch.
Jeudi, face à la presse, Checo a eu bien du mal à se défaire de ce constat. "Je ne pense pas, a-t-il répondu. Je pense que nous devons toujours délivrer le meilleur de nous-mêmes et nous devons nous assurer que nous pouvons le faire." Drôle de mécanisme que l’égo d’un pilote, pas toujours compatible avec la moindre forme de lucidité.
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"C'est le Max Verstappen Racing : il fait ce qu'il veut chez Red Bull"

Incapable de contenir un Verstappen élancé 9e à Miami, en perdition le samedi et le dimanche à Monaco et fautif en qualification à Montmelo, Pérez n’a pas encore pris la mesure de tout ce qui l’a séparé du double champion du monde sur le dernier mois écoulé. "À Barcelone, c’est la seule fois où j’ai eu des difficultés avec la voiture, a-t-il assuré. A part ça, je pense qu’à Monaco nous avions le rythme pour réussir un bon week-end mais j’ai fait une erreur. […] La première fois que nous avons eu des difficultés, c’est à Barcelone."
Il ne devrait pas chercher désespérement à battre Max
Ces difficultés l’ont même contraint à orienter ses réglages vers ceux de son voisin de box. Ce qui est rarement une bonne nouvelle. L’information a d’ailleurs été révélée par Helmut Marko… ce qui n’est pas beaucoup plus rassurant. Ces dernières semaines, le conseiller autrichien s’était évertué à tempérer les ardeurs de "Checo". Après le rendez-vous monégasque, il avait même brandi, de manière à peine masquée, la menace d’une fin d’aventure chez Red Bull.
"Je lui ai juste rappelé qu’il devait se concentrer sur son travail, a signalé l’homme de 80 ans auprès de F1-Insider. Il devrait se concentrer sur lui-même et ne pas chercher désespérément à battre Max. Il doit être là quand les choses ne se déroulent pas de manière optimale pour Max." Une roue de secours, en somme. Pas vraiment de quoi rassurer le Mexicain, même si Marko a aussi rangé dans sa poche l’hypothèse d’une fin d’aventure prématurée.
Le Grand Prix du Canada, son circuit de caractère et punitif, et sa météo capricieuse ne représentent pas franchement le lieu idéal pour se reconstruire une jauge de confiance. Si Checo n’avait qu’un joker, il en a déjà grillé deux de trop. "Je ne peux plus me permettre d’avoir de mauvais week-ends, a-t-il fini par concéder. […] Je dois m’en débarrasser et garder de la régularité. C’est un domaine dans lequel Max a été vraiment bon. […] Moi, je dois repartir à zéro." Ce qui risque de rendre son retard encore plus difficile à rattraper.
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