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Formule 1 | Sergio Pérez (Red Bull) est-il vraiment le roi des circuits urbains ?

Julien Pereira

Mis à jour 30/03/2023 à 11:05 GMT+2

GRAND PRIX D'AUSTRALIE - L'Albert-Park, qui accueille la troisième manche du Championnat ce week-end, n'est qu'un circuit "semi-urbain". Dommage pour Sergio Pérez (Red Bull) ? Le Mexicain s'est forgé une réputation de maître des tracés en ville... qui n'est pas pleinement justifiée. Ce, malgré des succès à Monaco, Bakou, Singapour et Djeddah. Fact-checking.

Sergio Pérez (Red Bull) après sa victoire au Grand Prix d'Arabie saoudite, le 19 mars 2023

Crédit: Getty Images

La F1, toujours très inspirée et certainement pas avare en superlatifs lorsqu'il s'agit de vendre son produit, le surnomme désormais le "Roi des circuits urbains". Vainqueur à Djeddah, Sergio Pérez a encore garni sa jolie collection de succès sur les tracés en ville. Il en compte désormais quatre, sur cinq victoires en tout. Un joli ratio qui, de loin, illustre une appétence qu'il a toujours assumée. "J'aime ces endroits parce que le pilote peut vraiment y faire des différences", confiait-il il y a un peu moins d'un an.
De près, ces chiffres doivent tout de même être modérés. Car si ses performances sur ce type de circuit sont aussi liées à des considérations techniques - son attrait pour les voitures un peu plus sous-vireuses, contrairement à Max Verstappen -, elles ont aussi été favorisées par les circonstances. La preuve.

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En qualification : Sergio Pérez doit se contenter du septième temps, à près de sept dixièmes (+0"699) du poleman Charles Leclerc et à 0"354 de son coéquipier. Mais le tableau n'est pas vraiment significatif puisqu'un drapeau rouge a rogné la Q3 et piégé le Mexicain.
En course : Son entame est parfaite puisqu'il parvient à récupérer la quatrième place, derrière Verstappen, en seulement trois virages. Au jeu des arrêts au stand, il gratte la position de Lewis Hamilton mais il paie un temps d'immobilisation supérieur de deux secondes à celui de son coéquipier, et ressort donc au deuxième rang derrière le Néerlandais.
L'écart entre les deux pilotes Red Bull reste relativement stable jusqu'à mi-course, moment où Verstappen décide d'hausser le ton et d'imprimer un rythme insoutenable pour la concurrence, Checo compris. Finalement, Pérez n'a qu'à cueillir la victoire après le gros crash, sur crevaison, de son coéquipier, et le hara-kiri de Lewis Hamilton dès le premier virage après un départ arrêté.
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En qualification : Tout le monde s'en souvient, puisqu'il s'agit de la séance à l'origine des tensions entre Pérez et Verstappen. Devant son coéquipier mais derrière les Ferrari après la première tentative en Q3, le Mexicain part en tête-à-queue au Portier (volontairement, selon son voisin de box). Ce qui met fin à la séance.
En course : Après un début de course disputé sur une piste détrempée, Pérez est utilisé par Red Bull pour secouer le cocotier. Et ça marche. Complètement perdue, la Scuderia perd le fil et stoppe Leclerc trop tard. "Checo" se retrouve donc aux commandes, les conserve après le passage aux pneus slicks et résiste, tant bien que mal et malgré deux blocages de roue, à Carlos Sainz.
Après le gros crash de Mick Schumacher, le Mexicain fait tampon devant Sainz, Verstappen et Leclerc, dans un mouchoir. Sous pression jusqu'à la fin de la course, il ne commet pas la moindre erreur et s'impose.
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En qualification : Pérez s'offre la première ligne, à 22 petits millièmes de Leclerc. Il profite aussi de la grosse bévue de Red Bull, contrainte de mettre fin au tour supersonique de Verstappen en raison d'un problème sur son plein d'essence.
En course : Parti du bon côté de la piste, "Checo" gobe Leclerc à l'extinction des feux. Le rythme du Mexicain, plus élevé que celui de son poursuivant monégasque, lui permet de ne jamais être inquiété malgré les nombreuses apparitions de la voiture de sécurité. Dans les stands, les mécaniciens lui facilitent encore un peu plus la tâche en réalisant un meilleur boulot que ceux de la Scuderia.
Il passe la ligne avec 7"5 de marge pour s'assurer le succès malgré une pénalité en raison d'une infraction sous régime de voiture de sécurité.
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En qualification : Écrasant dès le début du week-end, Verstappen doit mettre fin à sa séance dès la Q2 en raison d'un problème de transmission. Pérez en profite et s'adjuge facilement la pole.
En course : Croqué par Fernando Alonso au départ, le pilote Red Bull récupère son bien dès l'entame du 4e tour. La suite est un long fleuve tranquille... jusqu'au retour de Verstappen au deuxième rang, à mi-course.
Capable de rivaliser avec les chronos de qualification du Néerlandais et de remettre en question les consignes du muret, destinées à faire gagner le double champion du monde, Pérez s'impose. Mais se fait ravir le point du meilleur tour en toute fin d'épreuve par son coéquipier.
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Sur ses quatre succès en ville, Sergio Pérez a donc toujours profité, directement ou non, des problèmes rencontrés par Max Verstappen. De quoi relativiser le bilan, d'autant que le Néerlandais a décroché autant de victoires sur ce type de circuits depuis que "Checo" est son coéquipier. Il pourrait donc, lui aussi, prétendre au titre de "King of the Streets". Et sur les tracés semi-urbains, comme celui de Melbourne qui accueille la troisième manche du Championnat ce week-end, "Super Max" a l'avantage...
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