Grand Prix du Japon | Doigt d'honneur et gros coup de gueule de Pierre Gasly : incompréhension totale chez Alpine
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Mis à jour 24/09/2023 à 14:06 GMT+2
Au Japon, Alpine a décroché trois points que l'on pourrait qualifier de "précieux", compte tenu de la situation sportive de l'écurie française. Mais elle l'a fait au prix d'un gros conflit avec l'un de ses pilotes, en l'occurrence Pierre Gasly, mécontent d'avoir dû offrir à Esteban Ocon une position que son coéquipier lui avait cédée quelques tours plus tôt. Le Rouennais était furieux.
Pierre Gasly (Alpine) lors du Grand Prix du Japon 2023
Crédit: Imago
Alpine a sauvé les meubles. Du moins, en apparence. Incapable de passer en Q3 en qualification, l'écurie française est parvenue à placer ses deux voitures dans les points dimanche au Grand Prix du Japon. Esteban Ocon a passé la ligne au neuvième rang, juste devant Pierre Gasly et ce, après que le Rouennais a dû laisser passer son coéquipier dans le tout dernier virage, sur demande (insistante) de son muret. L'ancien pilote AlphaTauri, furieux à l'arrivée, n'a pas digéré.
Pour retrouver les origines de cet imbroglio, il faut revenir… au départ. Elancé 14e, Esteban Ocon n'a pu échapper au grabuge survenu juste après l'extinction des feux. "On a eu une crevaison au départ, a-t-il souligné sur Canal+ après la course. J'ai dû faire trois quarts du tour sur trois roues." Rentré aux stands à la fin du premier tour, le natif d'Evreux a donc été contraint de décaler sa stratégie.
L'objectif était d'aller chercher Alonso
Gasly, lui, a pu suivre le plan. Avec une Alpine assez peu gourmande en pneumatiques, le numéro 10 a pu s'arrêter tard pour troquer ses "medium" pour des "dur" à la fin du 18e tour. Et les emmener jusqu'à la fin du 34e passage. Entre-temps, Ocon avait lui effectué un deuxième arrêt. Stratégies payantes : les deux hommes sont tous deux remontés dans les points avant le dernier tiers de course, avec Ocon devant Gasly.
A tel point qu'Alpine a pu envisager grappiller une position supplémentaire, la huitième, alors occupée par Fernando Alonso. Chaussés de pneus plus frais, Gasly semblait avoir le rythme pour aller chercher l'Espagnol. Au 47e tour, le muret tricolore a donc décidé d'inverser les positions, pour donner une chance à l'ancien pilote AlphaTauri de combler les 9 secondes qui le séparaient du double champion du monde.
L'opération s'est finalement avérée vaine. Dans l'avant-dernier tour, Karel Loos, ingénieur de course de Gasly, a donc fait passer un nouvel ordre : "J'ai une instruction du muret, a-t-il signalé. Nous allons échanger les positions s'il te plaît.
- Attendez, comment ça ?, a interrogé le pilote. Vous vous moquez de moi. J'étais plus rapide, j'avais de meilleurs pneus. S'il ne m'avait pas laissé passer, je l'aurais doublé dans tous les cas.
- On discutera de ça au bureau, s'il te plait. Laisse la position.
- Mais vous êtes vraiment sérieux ? J'ai débuté devant, j'étais devant toute la course, il m'a fait l'undercut et après…
- Non, je ne rigole pas. C'est une consigne du muret. On échange les positions au virage 16."
- Attendez, comment ça ?, a interrogé le pilote. Vous vous moquez de moi. J'étais plus rapide, j'avais de meilleurs pneus. S'il ne m'avait pas laissé passer, je l'aurais doublé dans tous les cas.
- On discutera de ça au bureau, s'il te plait. Laisse la position.
- Mais vous êtes vraiment sérieux ? J'ai débuté devant, j'étais devant toute la course, il m'a fait l'undercut et après…
- Non, je ne rigole pas. C'est une consigne du muret. On échange les positions au virage 16."
C'est vraiment une blague !
Visiblement abasourdi par cette décision, le pilote de 27 ans a de nouveau posé la question : "Vous confirmez que vous voulez échanger ?". Confirmation il y a eu. Pierre Gasly s'est donc exécuté, dans le tout dernier virage, et sérieusement agacé : "Merci, a-t-il lâché de manière ironique. C'est vraiment une blague !" Dans le tour de relâche, le Français n'a plus dit le moindre mot mais il a éclaté de colère dans son cockpit, multipliant les gestes d'humeur et même les doigts d'honneur.
Il avait à peine digéré après son arrivée dans la zone d'interview. "Pour l'équipe, on fait 9-10 ou 10 et 9, ça revient au même, a-t-il martelé sur Canal+. Je ne comprends pas la décision de changer les places à la fin, sachant que ça n'avait pas été discuté avant la course. On avait bien dit que s'ils décidaient de me faire l’undercut avec Esteban pour l'aider pendant sa course, on échangerait les positions à la fin. C'est ce qu'on a fait mais au dernier tour, on m'a demandé d'échanger à nouveau. Ce qui n'était pas logique. [...] Je ne comprends pas vraiment mais bon. Pour l'équipe, ça fait trois points de plus." Trois points qui risquent de laisser des traces.
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