Le hold-up de Mercedes : Bottas en pole devant Hamilton, Verstappen "seulement" 3e

Cette saison 2021 nous réservera des surprises jusqu'au bout. Sur l'Autodrome Hermanos Rodriguez, les Red Bull devaient être les reines de la fête et de l'exercice de vitesse en haute altitude. Sur le toit du Championnat du monde, perché à 2 285 mètres dans la capitale Mexico, les RB16B de Max Verstappen et Sergio Pérez devaient tout écraser. Elles avaient paradé dans un autre monde en essais libres, mais c'est une nouvelle leçon d'humilité que leur a donné ce Mondial sens dessus-dessous, s'inclinant de la plus stupéfiante des façons en qualification, samedi.

Les machines de Milton Keynes attaquaient la qualification du Grand Prix de la Ville de Mexico avec une marge insolente de 0"6, qu'elles ont dilapidé de manière inexplicable, au profit de Mercedes qui avaient caché leur jeu. Au fil des parties de qualification, Q1, Q2 puis Q3, les W12 sont montées en puissance et ont mystifié la concurrence autrichienne en postant Valtteri Bottas en pole position pour la 19e fois de sa carrière, en 1'15"875, avec une avance de 0"145 sur son coéquipier Lewis Hamilton, à la recherche d'un gros coup ce week-end pour combler ses 12 points de retard au championnat sur Max Verstappen.

Pour le futur remplaçant de Kimi Räikkönen chez Alfa Romeo, ça valait bien un superbe cadeau en récompense : un trophée figurant une réplique du casque du légendaire quintuple champion du monde Juan Manuel Fangio, vainqueur à Mexico il y a tout juste 70 ans.

Auteur d'un hold-up génial, les pilotes Mercedes se sont chaudement félicités à leurs descentes de voitures, pendant que Max Verstappen ruminait sa déception d'avoir été perturbé dans son ultime tentative par son coéquipier, Sergio Pérez, lui-même distrait par Yuki Tsunoda, le pilote de l'écurie B, AlphaTauri... En arrivant au virage n°12, le Mexicain a paniqué en voyant la poussière soulevée par la sortie de piste du Japonais, ce qui a créé une certaine confusion. Au final, le n°1 mondial, qui paraissait indestructible une bonne heure plus tôt, s'est contenté de la troisième place sur la grille de départ, avec un temps à 0"350 de la W12 n°77. Juste devant "Checo" sur la Red Bull n°11, à 0"467.

Si Mercedes avait bien caché son jeu, Red Bull a de son côté manqué quelque chose, puisque le Néerlandais n'a pas reconnu sa machine en qualification, en se plaignant d'un manque d'un train arrière instable. Peut-être la conséquence d'une révision des ailerons arrières que l'équipe a opérée avant l'heure décisive.

Toujours est-il que Max Verstappen et Sergio Pérez se retrouvent au bout du compte juste devant l'AlphaTauri de Pierre Gasly, bien aidé à l'aspiration par son collègue Yuki Tsunoda, assuré depuis vendredi d'un départ en fond de grille pour un changement de moteur et d'éléments périphériques hors quotas.

Carlos Sainz classé sixième, Ferrari n'a pas réussi le carton plein escompté car Charles Leclerc s'est loupé dans son tour rapide qui ne lui a valu que la huitième place. Daniel Ricciardo (McLaren), septième, Yuki Tsunoda (AlphaTauri) et Lando Norris (McLaren), lui aussi contraint de partir en fond de grille dimanche, ont complété le top 10.

Le futur retraité Kimi Räikkönen (Alfa Romeo) auteur de sa meilleure qualification 2021 (12e), il faut descendre aux 15e et 16e rangs pour trouver les Alpine d'Esteban Ocon et Fernando Alonso, qui se sont tirées une balle de le pied. Sanctionné d'un départ en fond de grille lui aussi, le Français a éliminé sans le vouloir son coéquipier espagnol, sur qui l'écurie tricolore comptait pour donner le change à AlphaTauri, son adversaire pour la cinquième place du championnat du monde Constructeurs.