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La Formule 1 ne peut pas se passer de Bernie Ecclestone, et réciproquement...

ParAFP

Publié 06/08/2014 à 09:41 GMT+2

Le non-lieu prononcé mardi par le tribunal de Munich à l'issue du procès pour corruption de Bernie Ecclestone, 83 ans, le gérant des droits commerciaux de la Formule 1, soulage un paddock de F1 qui craint beaucoup de devoir se passer, un jour, de son maître absolu.

Bernie Ecclestone lors de son procès à Munich, le 8 juillet 2014

Crédit: AFP

Depuis trois mois, les principaux acteurs de la F1 retenaient leur souffle et croisaient les doigts pour que "Bernie" sorte intact de ce procès, pour qu'il ne soit pas viré comme un malpropre du poste de pilotage de Formula One Management par CVC Capital Partners. Le principal actionnaire de la F1 (35,5% des parts) avait annoncé qu'il n'aurait pas le choix en cas de condamnation.
Dans le paddock, personne ne dit jamais de mal du petit patriarche aux cheveux blancs. Il a créé des milliers d'emplois, en Angleterre et ailleurs. Il gère la F1 depuis les années 80 et, même en perte de vitesse, en déficit d'image et de spectateurs, elle procure toujours d'énormes revenus. Leur répartition inégalitaire est de plus en plus contestée, mais l'autorité d'Ecclestone est intacte. Les patrons d'écurie sont payés des sommes faramineuses pour animer le plus grand cirque du monde, un Barnum mécanique qui s'arrête une vingtaine de fois par an aux quatre coins de la planète, alors ils sont mal placés pour se plaindre. Ils n'ont pas arrêté, ces derniers mois, de répéter que "Bernie" était "indispensable" à la F1, et ils avaient l'air sincères.

Contrats sans signature

Cet été, alors que ses avocats cherchaient activement une solution miracle pour sortir Bernie du guêpier de Munich, le petit bonhomme (1m59) s'est beaucoup agité en coulisses: prolongation des contrats des GP du Canada et d'Australie, retour du Mexique au calendrier l'an prochain, et tout cela sans avoir le droit d'apposer la moindre signature tant que le procès allemand n'était pas terminé.
Ces bonnes nouvelles se sont ajoutées aux nouveaux territoires qu'il a trouvés pour la catégorie-reine du sport automobile et ces nouveaux moteurs V6 turbo hybrides dont il ne voulait pas. Après 20 ans d'absence, la F1 est retournée en Autriche, en juin, grâce à Red Bull. Un nouveau GP aura lieu début octobre à Sotchi, en Russie, et un autre à Bakou, en Azerbaïdjan, en 2016.
Dans la coulisse, Ecclestone est peut-être aussi en train de préparer une reprise de contrôle de la F1, comme à la grande époque où il était le seul maître à bord, sans fonds de placement pour lui dicter sa conduite. "Car Bernie ne lâchera jamais la F1", confie un membre éminent du paddock, sous couvert d'anonymat. C'est le scénario défendu par Dieter Rencken, l'une des plumes du magazine britannique Autosport: un rachat par Ecclestone (et quelques amis ?) des 35,5% encore détenus par CVC, pour les ajouter à ses 5,3% et aux 8,5% de son trust familial, Bambino. Ca ferait presque la moitié des parts, et Bernie sortirait par le haut de cette période troublée.
Comme il y a 40 ans
"J'en ai parlé avec Donald Mackenzie (le président de CVC, ndlr) et je suis en train de l'étudier, a confié Ecclestone au Daily Express au sujet de cette hypothèse de travail. Mon âge ne l'empêche pas. Je me sens comme il y a 40 ans. C'est possible, même si une ou deux autres sociétés sont intéressées". "Notre entreprise (la F1, ndlr) a été un très bon investissement pour CVC. Ce serait un très bon investissement pour moi ou pour quelqu'un d'autre", a-t-il ajouté. Confiant dans la valeur de son produit-phare, il est même prêt à s'associer à des patrons n'ayant encore jamais goûté à l'opium de la F1, ou alors indirectement.
Des noms commencent à circuler, de groupes de presse (BSkyB, Liberty Media) et de milliardaires (Lawrence Stroll, Rupert Murdoch, Dietrich Mateschitz). Tout est possible, car Oncle Bernie a plus d'un tour dans son sac. Il l'a encore prouvé à Munich, en se défendant poliment, sans jamais s'énerver, au cours de son procès pour corruption. Jusqu'à ce coup de théâtre inattendu, ce non-lieu à 100 millions de dollars qui va permettre de boucler un chapitre du grand roman de sa vie. A ce jour, aucune biographie autorisée de Bernie Ecclestone n'a encore été écrite.
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