Présidence de la FIA | Laura Villars, la femme qui s'attaque au "système antidémocratique" de la FIA

Elle voulait s'opposer à Mohammed Ben Sulayem. Elle en a été empêchée par un processus d'élection qu'elle juge "antidémocratique". Pilote automobile âgée de 28 ans, Laura Villars a décidé de porter son combat devant la justice française, alors qu'elle n'a pu se présenter à l'élection présidentielle de la Fédération Internationale de l'Automobile qui a eu lieu ce vendredi à Tachkent. Interview.

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Video credit: Eurosport

Elle a choisi de ne pas renoncer. Alors que l'élection de la présidence de la Fédération Internationale de l'Automobile s'est tenue ce vendredi, à Tachkent, Laura Villars a décidé de poursuivre son combat contre le mode de scrutin de l'instance. Comme deux autres opposants à Mohammed Ben Sulayem, président réélu, la pilote automobile âgée de 28 ans n'a pu déposer sa candidature.
Pour cela, elle aurait notamment dû s'accompagner de sept vice-présidents de région figurant dans une liste de personnes "éligibles" établie par le Conseil Mondial du Sport Automobile. Celle-ci ne proposait qu'une seule représentante pour l'Amérique du Sud, Fabiana Ecclestone, déjà complètement acquise à la cause du président sortant. Sans soutien dans cette région du globe, Laura Villars ne pouvait donc pas remplir les conditions requises pour se présenter à l'élection.
Face à ce qu'elle qualifie de "système antidémocratique", la Suissesse a donc décidé de porter l'affaire devant les tribunaux français, puisque la FIA siège à Paris. En novembre, la justice a jugé la plainte légitime "sur le fond" et ordonné la tenue d'un procès le 16 février prochain. La Vaudoise, que nous avons interrogée, espère une annulation pure et simple de l'élection qui a eu lieu ce vendredi et la tenue d'un nouveau scrutin au cours de l'année 2026.
Laura Villars, à quel moment vous êtes-vous rendu compte qu'il vous serait impossible de vous présenter à l'élection présidentielle de la FIA ?
Laura Villars : Dès que l'on a reçu la liste du Conseil Mondial du Sport Automobile. Elle devait être rendue publique le 18 septembre, mais ne l'a finalement été que le 26 septembre. Seules les personnes y figurant pouvaient être nommées vice-présidents de chaque région. Or, une seule représentante de la région Amérique Latine y a été retenue : Fabiana Ecclestone, qui fait déjà partie de l'équipe du président sortant. Et puisqu'une seule et même personne ne peut soutenir deux candidats différents, il m'était impossible de me présenter. A partir de ce moment-là, on a commencé à dialoguer avec la FIA, à chercher à comprendre.
Et que vous a-t-elle dit ?
L. V. : Nous avons eu plusieurs échanges téléphoniques et par e-mails. Elle nous a fait des réponses très bateau, qui ne répondaient pas aux questions que nous avions formulées. Mes avocats ont donc pris le relais pour lancer une procédure judiciaire, car elle ne respecte pas du tout ses statuts.
Aujourd'hui, avez-vous la sensation de vous battre contre Mohamed Ben Sulayem ou contre un système tout entier ?
L. V. : Le système dans son entièreté. Sur l'élection en elle-même, je n'ai rien à reprocher à Mohamed Ben Sulayem. Mais je me bats contre un système qui est antidémocratique et qui, de ce fait, ne permet pas d'avoir d'autres candidats possibles pour une élection. C'est cela que nous dénonçons.
Vous vous attaquez à une gigantesque instance. Avez-vous trouvé des soutiens prêts à vous accompagner dans cette lutte ?
L. V. : J'ai le soutien de nombreux présidents de clubs, notamment européens, qui sont avec moi depuis le début de ma campagne. Ce sont eux qui ont du poids car ils sont les votants au sein de la FIA. Les pilotes ou les directeurs d'écurie, eux, n'ont malheureusement aucun pouvoir de vote. J'ai également le soutien de mon concurrent Tim Mayer, qui s'est aussi joint à ma procédure.
Parlons de cette procédure, justement. Qu'attendez-vous de l'audience qui se tiendra le 16 février prochain ?
L. V. : Simplement qu'il puisse y avoir une démocratie et que je puisse déposer ma candidature. Si, à travers le fond, la justice constate que les statuts ne sont pas respectés, ils pourraient de ce fait annuler l'élection qui aura lieu ce vendredi 12 décembre.
Et que se passerait-il alors ?
L. V. : Il pourrait y avoir une nouvelle élection, qui se tiendrait courant 2026. Et les candidats auront une chance de se présenter.
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Laura Villars espère que la justice française ordonnera l'annulation de l'élection présidentielle de la FIA

Crédit: Getty Images


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