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"Il y aura des surprises"
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Publié 10/02/2009 à 16:45 GMT+1
Dans l'expectative cet hiver, Sébastien Bourdais se retrouve avec un programme 2009 allléchant, chez Toro Rosso (F1) et Peugeot (Le Mans). Il nous raconte comment la situation s'est inversée, et comment il voit sa saison.
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Vous semblez soulagé... Comment s'est passé votre hiver ?
Sébastien Bourdais: Cette intersaison a été la plus détestable. Mon pire hiver.
Qu'est-ce qui a été décisif dans votre maintien chez Toro Rosso ?
S.B. : Ce fût un problème financier jusqu'à ce que l'équipe trouve un financement, ou que le règlement rende la situation moins problématique. A la fin de la saison 2008, J'étais quasiment hors-jeu. Je pensais qu'il fallait amener 3 à 5 millions d'euros pour assurer le volant, et ce n'était pas envisageable de notre côté. Je n'avais pas de partenaire personnel, pas de fonds. C'était quasiment terminé pour moi et tout le monde annonçait Sato avec des millions... Mais, d'un seul coup, les mesures d'économies ont fait baisser d'une centaine de millions les coûts de Red Bull sur l'ensemble des deux écuries. Au fur et à mesure, je me suis donc retrouvés dans le coup. Et puis, le souhait de l'équipe, de Franz Tost (ndlr : directeur sportif) et des ingénieurs était de garder un pilote connu dans l'écurie. Ça m'a sérieusement replacé en tête de liste et à mi-janvier. L'accord s'est ensuite rapidement fait.
Que retenez-vous de votre première année en Formule 1 ?
S.B. : Pas mal de potentiel et d'occasions manquées pour divers petites choses. Ça a été assez frustrant. Maintenant, il faut se dire que c'est du passé ; il faudra apprendre de ça.
Qu'attendez-vous de cette deuxième saison ?
S.B. : Mettre le plus de points possible. Mais bon, pour l'instant on ne sait rien de la voiture, où elle se situe par rapport aux autres. Elle ne sera livrée que le 1er mars. Etre sur le podium serait génial mais il faut remettre les choses en perspectives car le budget est en baisse de 40%. On aura le même matériel que Red Bull mais pas les mêmes moyens. Ce sera à nous de compenser.
Comment trouvez-vous la nouvelle Toro Rosso ?
S.B. : Je ne l'ai pas encore vue ! (entretien réalisé lundi à 17H00) Juste un clip en images de synthèse sur le site de l'écurie. Je n'ai pas vu les photos. Je suis incapable de parler de la voiture !
Les changements de règlements peuvent-ils amener des surprises ?
S.B. : Oui, il y aura des surprises ! Avec la redistribution des cartes, certains auront tout bon, d'autres tout faux.
Le règlement 2009 génère, pour schématiser, plus d'appui à l'avant et moins à l'arrière. Qu'est-ce que ça va changer en termes de pilotage ?
S.B. : Une voiture a un équilibre aéro selon un pourcentage (répartition des charges avant/arrière) qui doit être cohérent, sinon elle est inconduisible. Il y a un équilibre mécanique qui est dicté par ce qu'on a au sol. C'est vrai que l'arrivée des slicks a tendance à recentrer la voiture sur l'avant de façon assez significative puisque c'est +20% de grip devant et +10% derrière. Ce sont donc des voitures assez pointues à conduire et assez survireuse. Il faut attendre de se mettre dedans.
Le courant passe bien avec votre nouvel équipier, Sébastien Buemi, qui est aussi francophone ?
S.B. : C'est quelqu'un de rapide, jeune, qui a les dents qui trainent par terre comme pouvait l'être Sebastian Vettel. Il sera compétitif d'entrée de jeu c'est sûr. Il a fait pas mal de kilomètres, il est déjà dans le système depuis un moment. Il faut surtout que, de mon côté, que je mette la voiture à mon goût et m'adapter aux nouvelles exigences.
Comment Toro Rosso voit votre engagement aux 24 Heures du Mans avec Peugeot ?
S.B. : La Formule 1 est le programme principal. J'ai peu roulé récemment, ça me permettra de faire des kilomètres avec une voiture rapide. En plus, sauter d'une voiture à une autre m'a toujours réussi, m'a toujours permis de rester affuté. C'est quelque chose qui me motive et qu'ils ont parfaitement intégré. C'est une situation où tout le monde y gagne.
L'Endurance n'est-elle qu'une parenthèse dans votre saison de Formule 1 ?
S.B. : Je fais ce que j'aime, c'est-à-dire le plus de courses possible. J'ai toujours été assez éclectique. Il y avait l'opportunité et la place pour ces deux programmes là. La Formule 1 est le programme principal, plus deux courses très excitantes avec Peugeot (12 Heures de Sebring et 24 Heures du Mans).
Votre trio, avec Frank Montagny et Stéphane Sarrazin, ressemble à une équipe de top guns…
S.B. : Oui, j'ai l'impression qu'ils l'ont imaginé comme ça. Mais en général, les équipages de Peugeot sont faits de gens rapides, fiables, expérimentés. Il n'y aura pas de voiture-lièvre ni de voiture-tortue mais c'est sûr que notre équipage, avec Frank et Steph, constitue quelque chose d'explosif. En fait, à la base on devait être ensemble avec Nicolas [Minassian] et Pedro [Lamy] car il y a un facteur taille. Ils [les décideurs de Peugeot] se sont peut-être rendu compte que c'était plus facile de me mettre avec Frank et Steph plutôt que Christian [Klein] qui était prévu avec eux à la base.
Le timing va être serré entre les 12 Heures de Sebring (21 mars) et le premier Grand Prix de la saison, une semaine plus tard en Australie…
S.B. : Il y a deux courses de suite, et je ne vais pas m'amuser à rentrer en Europe entre Sebring (Floride) et Melbourne. Je ne sais pas si je resterai un peu aux Etats-Unis ou si je partirai dès le dimanche pour Melbourne. Ça a peu d'importance. Il n'y aura pas de grosse fatigue, ce sera relativement facile à gérer. Ce qui sera long, ce sera les trois semaines hors de la maison. Mais ce sera pour la bonne cause.
On vous sent vraiment serein par rapport aux enjeux de la saison de Formule 1. Ce ne sera pas un problème…
S.B. : Ça ne m'a jamais posé de problème. J'ai enchainé neuf semaines (de compétition) en 2007 (ndlr : ChampCar + Le Mans). A ce niveau là, je suis bien rôdé !
Gagner Le Mans est un rêve pour vous...
S.B. : Ce n'est pas un rêve, c'est un objectif. Peugeot a cette ambition, moi aussi. Mais on l'a vu à de nombreuses reprises que cette course choisit son vainqueur, et non l'inverse.
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