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Formule 1 - Sebastian Vettel (Aston Martin) bientôt à la retraite ?

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 15/07/2022 à 14:42 GMT+2

FORMULE 1 - Sebastian Vettel (Aston Martin) est devenu un militant écologiste assez paradoxal dans son environnement de pilote. Loin de ses années fastes avec Red Bull ou même Ferrari, l'Allemand paraît moins affecté par ses résultats sportifs déclinants que par l'urgence climatique et humanistes. Au point de raccrocher en fin de saison ? Il y songe manifestement.

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"Je ne veux pas me battre pour les points, mais pour la victoire. Sinon, je n'y prends plus de plaisir", avait prévenu Sebastian Vettel, récemment. "Dans les semaines à venir, en accord avec ma famille, je saurai pour de bon à quel point mes objectifs sont réalistes et quelle énergie je me sens encore capable de mettre pour grandir avec l'équipe", a-t-il ajouté, dans un tweet publié par le journaliste italien Davide Russo, lundi.
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Le pilote Aston Martin se pose des questions sur la suite à donner à sa carrière en Formule 1, car son dernier challenge en vert ne ressemble pas à ce qu'il escomptait. Depuis qu'il a rejoint l'équipe basée à Silverstone en 2021, il est sur une pente descendante, plus abrupte qu'il ne l'imaginait. Chez Toro Rosso, Red Bull et Ferrari, il a amassé une quantité de victoires (53) que seuls Lewis Hamilton (103) et Michael Schumacher (91) ont surpassé, et il a remporté quatre fois le championnat du monde. Motivé, il voulait participer à l'éclosion d'une équipe comme il l'avait fait avec Toro Rosso et Red Bull. Mais Aston Martin ne cesse de régresser depuis la saison 2020, marquée par la victoire de Sergio Pérez, sous le nom de Racing Point.
Sebastian Vettel (Aston Martin) au Grand Prix d'Autriche 2022

La clé de voûte d'Aston Martin

A 35 ans, Sebastian Vettel fait face à un problème de timing - la nouvelle usine et la soufflerie de l'équipe (d'un coût estimé entre 150 et 200 millions d'euros) ne seront prêtes qu'à l'été 2023 - et de compétitivité de sa monoplace, mal née et difficile à corriger. Aston Martin voudrait qu'il ne se décourage pas car il est la clé de voûte de l'édifice, d'une expertise technique d'un autre niveau que celui de Lance Stroll, le fils blasé du patron qui a depuis longtemps atteint son seuil de compétence.
"Nous avons toujours été clairs : s'il veut continuer, nous aimerions que ce soit pour longtemps, a insisté encore récemment Mike Krack, le directeur d'équipe. Nous discutons. Nous avons une très, très bonne relation, et nous ne devons pas nous fixer des délais l'un l'autre." Le management essaie de gagner du temps, dans l'espoir qu'un résultat significatif donne un coup de fouet à l'association anglo-allemande. Pour résumer autrement l'enjeu, Helmut Marko, mentor du pilote chez Toro Rosso et Red Bull, a lâché le week-end dernier : "S'il ne voit pas une lumière au bout du tunnel, je suppose qu'il arrêtera."

"Il y a un temps pour tout et un âge pour tout"

L'autre souci est que Sebastian Vettel ne parvient pas non plus à lutter contre ce sentiment de déclassement personnel qui le ronge depuis ses deux dernières saisons chez Ferrari, au contact de Charles Leclerc. Sa collaboration avec Aston Martin avait affreusement mal démarré en 2021, mais il avait marqué 43 points. On ne le voit pas faire aussi bien à partir des quinze unités amassées lors de la première moitié de cette saison 2022 (en neuf Grands Prix).
Aux commandes de l'AMR22 n°5, il ne parvient que péniblement à sortir de l'anonymat du peloton, en atteste ses trois seules présences en Q3 cette année. Il a commencé par deux fautes fracassantes à Melbourne (qualification et course) et il n'a plus la même autorité dans les batailles d'arrière-garde. Percuté par Mick Schumacher (Haas) à Miami, il a aussi eu la malchance de croiser la route de Pierre Gasly (AlphaTauri) à Spielberg. Il n'inspire plus la même aura et qui se souvient de sa remontée de P13 à P8 à Imola, ses quatre points qui ont débloqué le compteur d'Aston Martin ? Ou de sa sixième place à Bakou ?
Sebastian Vettel (Aston Martin) au Grand Prix d'Autriche 2022
A défaut d'attirer les regards du paddock, il mobilise les consciences et certains pensent que c'est pour lui une forme d'exutoire. Plus un Grand Prix ne passe sans voir émerger un de ses combats : le "1er Grand Prix sous-marin" annoncé pour 2060 à Miami, la dénonciation de l'exploitation des sables bitumeux dans l'Alberta canadien ou la défense des abeilles à Spielberg. "Ça ne s'est pas fait en une nuit, prévient-il. C'est très différent de ce que je percevais il y a dix ans. Mais regardez mon âge sur mon passeport. Il y a un temps pour tout et un âge pour tout. Je suis très heureux d'avoir découvert ces autres sujets, parce qu'ils ont fait grandir mon univers. Je me sens une responsabilité." Un cas de conscience vis-à-vis des droits de l'Homme et la crise climatique, "plus importants que tout le reste", ajoute celui qui avoue souffrir par moments d'"éco-anxiété".

La poussière de carbone, son dernier combat ?

Se sent-il encore pilote dans tout ça ? Oui, lorsqu'il veut parler (sans succès) des règles de la piste à Spielberg, ou lorsqu'il dénonce les méfaits de la poussière dégagée par les disques de frein. "C'est une chose sur laquelle il faut travailler, car le dessin des écopes de freins cette année projette toute la poussière sur nos visages et ce n'est pas bon, a-t-il expliqué le week-end dernier à Sky Sports. Respirer de la poudre de carbone n'est pas très sain. J'espère que la FIA va bientôt regarder ça, parce que ce n'est pas nécessaire et que c'est facile à changer."
Sebastian Vettel le clame, la sauvegarde de l'environnement nécessite "davantage d'action" et il donne vraiment l'impression de profiter de son poids médiatique pour en parler, conscient de l'ambiguïté de son statut de gros consommateur d'énergie fossile dans les avions qu'il prend ou au volant de son bolide qui roule pour le pétrolier saoudien Aramco. Mais peut-être plus pour longtemps. Onze Grands Prix, peut-être.
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