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Formule 1 - Sebastian Vettel (Aston Martin) : "Personne ne se souviendra de moi"

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 14/10/2022 à 11:07 GMT+2

FORMULE 1 - La tournée d'adieu a commencé pour Sebastian Vettel. Le pilote de 35 ans, au palmarès riche de quatre couronnes mondiales et 53 victoires, sent de plus en plus tout ce qu'il laisse derrière lui. Plus que les succès, c'est l'image de l'homme qu'il est, les relations qu'il a eues avec ses collègues en piste et dans le paddock qui comptent.

Sebastian Vettel (Aston Martin) au Grand Prix du Japon 2022

Crédit: Getty Images

La nostalgie s'est emparée de Sebastian Vettel et elle va l'accompagner lors des quatre Grands Prix qu'il lui reste à disputer. A 35 ans, un âge pas si canonique pour un pilote de Formule 1, l'Allemand tirera sa révérence à un monde qui a été presque toute sa vie le 20 novembre à Abou Dabi ; là où il avait accédé à la postérité en devenant champion du monde, en 2010.
Au crépuscule de sa carrière, il ne vit pas de regrets et prend de plus en plus conscience de ce qu'il laisse, des gens qu'il laisse. Il l'exprime en tous les cas plus que jamais publiquement depuis l'annonce de sa retraite, le 28 juillet dernier. L'interview remarquable qu'il vient de donner au site officiel de son équipe, Aston Martin, en est un témoignage vibrant.
Avec un CV orné de quatre titres mondiaux, 53 victoires et 57 pole positions, la place qu'il occupe dans les palmarès est absolument majeure. Il laissera l'image d'un surdoué, programmé par une grande marque - Red Bull - pour la gagne, dans une discipline en proie à un jeunisme depuis jamais démenti. Il n'était pas le premier - Lewis Hamilton l'a devancé - ni le dernier - Max Verstappen en est la dernière illustration -, l'inflation du nombre d'épreuves inscrites au calendrier et l'allongement des carrières useront peu à peu l'impact de ses stats.

Un roi en chasse un autre

A la question de savoir ce qui restera de son passage en Grands Prix, il livre une réponse lucide : "Une fois, j'ai entendu quelqu'un dire : 'On ne se souviendra de vous que jusqu'à la mort de la dernière personne qui se souviendra de vous.' "Permettez-moi de dire les choses ainsi : le Royaume-Uni a un nouveau roi, mais ce n'est pas le premier roi Charles, il y en a eu deux autres avant lui. Vous vous souvenez d'eux ? Probablement pas. Il y a une limite. Il viendra probablement un moment où personne ne se souviendra de moi. Rien ne dure éternellement."
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Sebastian Vettel (Aston Martin) au Grand Prix du Japon 2022

Crédit: Getty Images

Mais quand même. D'ici là, quelques-uns de ses confrères, des gens qui l'ont côtoyé sur la piste, dans le paddock, parleront peut-être comme Lewis Hamilton. "Seb, ce fut un honneur de t’avoir comme rival et un honneur encore plus grand de t’appeler mon ami, avait réagi le septuple champion du monde sur Twitter, le jour de l'annonce de son futur départ. L'objectif est toujours de quitter ce sport en étant meilleur qu'on ne l'a trouvé. Je n'ai aucun doute que ce qui t'attend sera passionnant et gratifiant. Je t'aime, mec."
"Par-dessus tout, j'essaie toujours de traiter les gens avec respect et d'être gentil, souffle, en écho, Sebastian Vettel. Si c'est ce dont les gens se souviennent de moi, cela me rendra heureux." Alors il sera probablement heureux.

La découverte du cœur de peloton

L'an prochain, Fernando Alonso le remplacera. Le pilote Alpine est son aîné de six ans, mais Sebastian Vettel confirme que le moment est bien venu pour lui de ranger son casque et ses gants. "Cette année, nous voulions faire une amélioration significative par rapport à l'année dernière. Nous avons échoué, avoue-t-il. Nous sommes actuellement là où nous avons terminé l'année dernière. Il y avait une énorme chance avec les changements de réglementation cette année, mais nous sommes tombés dans le même piège que beaucoup d'autres. Certaines équipes ont peut-être eu un peu de chance en concevant une voiture autour d'une hauteur de caisse qui fonctionnerait."
Et il sait de quoi il parle pour avoir rejoint l'écurie basée à Silverstone l'an dernier, en prenant en main une Aston Martin relativement insaisissable. Malheureusement, il ne tirera jamais les dividendes de cette année d'investissement, et Fernando Alonso aura fort à faire pour lutter contre la stagnation.
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Sebastian Vettel (Aston Martin) au Grand Prix de France 2022

Crédit: Getty Images

Mais plus que tout, Sebastian Vettel a découvert une nouvelle réalité depuis deux ans en tant que pilote. "On ne voit que ce qui se passe autour de soi, dit-il. Si on est devant, on ne voit que ce qu'il y a devant. Si on est à l'arrière, on ne voit que ce qu'il y a à l'arrière, mais on regarde toujours vers l'avant parce que c'est là où on veut être. Mais quand on est à l'avant, on ne regarde pas l'arrière car cela ne nous impacte pas et on n'apprécie pas le travail que les équipes à l'arrière font également. Ce n'est pas parce qu'on n'obtient pas de gros résultats qu'on ne travaille pas aussi dur."
"Finir dixième ne me fait pas frissonner car je sais ce que ça fait de finir premier, ajoute-t-il. Si on n'a jamais terminé premier, la première fois qu'on termine 10e, on a un vrai frisson. Mais je suis content de ne pas avoir de frisson en terminant dixième."
Et sans surprise, Lewis Hamilton et Fernando Alonso resteront ses plus grands rivaux car Max Verstappen, son vrai successeur chez Red Bull Ring, a explosé après ses plus belles années. Il se souvient spécialement de l'Anglais quand il était chez Ferrari. "Lewis a toujours été tout en haut. Avant ça, c'était probablement Fernando quand il était chez Ferrari", confie-il. Samedi à Suzuka, il avait dit son émotion d'évoquer sur le "meilleur circuit" du championnat. Et il ne pouvait rêver mieux que de terminer sixième dimanche, entre l'Anglais et l'Espagnol.
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