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Guillaume Rocquelin (Red Bull) : "Sebastian Vettel était plus complet que Max Verstappen à son arrivée"

Guillaume Maillard-Pacini

Mis à jour 09/11/2022 à 11:04 GMT+1

SAISON 2022 - Ingénieur des quatre titres de Sebastian Vettel chez Red Bull, Guillaume Rocquelin a accordé un entretien exceptionnel à nos "Fous du volant". Le Français, également chef de l'ingénierie lors du premier sacre de Max Verstappen et désormais directeur de l'académie Red Bull, a ainsi accepté de comparer les deux pilotes, tout en évoquant la progression du Néerlandais.

Rocquelin : "Quand il est arrivé chez Red Bull, Vettel était plus complet que Verstappen"

Quel phénomène d'évolution vous a le plus marqué chez Verstappen ?
Guillaume Rocquelin : Ce qui m'a le plus frappé, c'est d'avoir un peu perdu cet aspect désespéré de "mange la faim" qu'il avait l'an dernier. Il a pris en maturité. Il a gagné en consistance. Le fait d'avoir gagné le championnat lui a donné beaucoup de confiance et il pilote de manière différente.
Etes-vous d'accord pour dire qu'il s'est assagi à partir de 2019, se mettant ainsi dans l'optique de devenir champion du monde ?
G.R : On ne peut pas forcément parler de déclic. C'est quelque chose de progressif, il y a eu plusieurs étapes. Il a commencé la F1 très jeune avec une grande ambition et peut-être pas la maturité qui allait avec. Il a aussi démarré avec Toro Rosso, qui avait peut-être moins d'envergure et d'expérience. Puis les étapes ont commencé lors de son arrivée chez Red Bull. Il y avait plus de confiance dans l'équipe, un beau palmarès, il était plus près de son but. Il a gagné une course immédiatement avec nous, ce qui lui a permis de franchir un cap. Progressivement, il a gagné plus de courses, développé des liens avec ses ingénieurs...
Il gagne le Grand Prix d'Espagne dès son arrivée en 2016. Avez-vous été surpris ?
G.R : Le talent de Max était là, on avait confiance en lui. On pensait qu'il allait avoir des résultats assez rapidement. La plus grosse surprise, c'était surtout que les Mercedes se neutralisent dès le troisième virage. Une fois que Max était en tête, on avait tellement confiance en lui qu'on était pas surpris.
Était-il déjà à cette époque un leader technique ?
G.R : Max a toujours été un patron. Il a une énorme confiance en lui, il sait ce qu'il veut et il est très direct. Mais je vais être honnête, Max est faible techniquement par rapport à d'autres pilotes avec lesquels on a pu travailler. Je pense qu'il a encore beaucoup de progrès à faire. C'est un leader par son attitude, ses résultats. Mais je pense qu'il peut s'améliorer d'un point de vue technique et dans la manière de développer la voiture.
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Pourquoi le duo Verstappen-Red Bull est si fort

Est-on au début d'une ère Verstappen ?
G.R : Il a toujours eu du talent. Dire qu'on démarre une ère parce qu'il commence à gagner des titres, ce n'est pas forcément correct. Elle a commencé lorsqu'il a gagné sa première course avec nous. Puis il y a aussi la qualité de la voiture, on espère continuer à gagner des titres. C'est à nous de faire une voiture à la hauteur de son talent.
Vous avez également bien connu Sebastian Vettel durant son passé chez Red Bull. Quelles différences y a-t-il avec Max Verstappen ?
G.R : Je pense que Sebastian était un pilote plus complet que Max à son arrivée chez nous. Au niveau professionnel, de la technique, de la médiation... Il a été formé à l'école Schumacher qui était son idole. Il a posé beaucoup de questions, pris beaucoup de notes et quand il est arrivé chez nous, il était très complet. Ce n'est pas par hasard s'il a gagné plusieurs titres. Il était plus préparé techniquement, mentalement etc. Je pense que Max avait peut-être plus de talent naturel, c'est sur quoi il se reposait le plus. Mais Sebastian était le plus complet.
Vettel a la réputation d'être un gros travailleur, est-ce vrai ?
G.R : En préambule, on discutait de ce que Max faisait en regardant les données de son coéquipier même s'il ne le fait pas énormément, il sait ce qu'il veut et ce qui est important. Sebastian, lui, vérifiait tous les détails même ceux qui n'avaient pas d'importance. Je pense qu'à un moment, cela a été à son détriment. Il passait un peu trop de temps à regarder des choses peu importantes. C'était une approche très différente.
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