F1 | Frédéric Vasseur dévoile les coulisses de l'arrivée de Lewis Hamilton chez Ferrari

Habituellement, tous les regards sont tournés vers elle. Parce que la Ferrari, c'est la Ferrari. C'est irrationnel, et c'est ainsi que chaque saison, la présentation de la monoplace rouge génère une drôle de curiosité. Cette fois, c'était différent. Alors que l'écurie italienne a levé le voile sur la SF-24, revisitée "à 95%" par rapport à sa devancière pour tenter de réduire l'écart sur l'imbattable Red Bull, c'est un tout autre sujet qui a orienté les questions posées à Frédéric Vasseur, patron de la Scuderia, et à ses pilotes Charles Leclerc et Carlos Sainz.

L'annonce du transfert de Lewis Hamilton en 2025 a eu un impact si important qu'elle a largement animé la traditionnelle journée de présentation, pourtant organisée près de deux semaines plus tard. "Nous sommes sûrs que cela nous permettra de franchir une bonne étape pour l'avenir, ce sera un bon défi pour tout le monde" a d'abord souligné Vasseur.

Pas suffisant pour satisfaire son auditoire, curieux de connaître les dessous d'un transfert que très peu pouvaient imaginer il y a quelques semaines encore. "Nous entretenons de bonnes relations depuis plus de 20 ans, a ajouté le dirigeant français. Nous avons toujours été en contact pour parler de choses et d'autres, cela s'est fait naturellement".

Alors que la prestigieuse firme de Maranello avait toujours secrètement rêvé d'attirer le Britannique, elle a cette fois pu bénéficier d'un contexte idéal - l'âge du septuple champion du monde, les résultats récents de Mercedes - mais aussi du bagage de celui qui a pris les commandes de l'écurie il y a un peu plus d'un an. Vasseur avait déjà mené Hamilton à plusieurs titres, en Formule 3 Euro Series en 2005, ainsi qu'en GP2 Series l'année suivante.

Il fallait tout ça, et bien plus encore, pour associer "King Lewis" au "Principe Charles". Les premiers mots du Monégasque à ce sujet étaient eux aussi très attendus, certains médias estimant qu'il avait été très surpris, voire même trahi, par le recrutement du pilote Mercedes qui mettra son statut de numéro un en danger. Alors que d'autres assuraient tout le contraire.

"Ce genre d'accord n'est pas finalisé du jour au lendemain, a rappelé Leclerc. Avant de signer mon nouveau contrat, j'étais au courant qu'il y avait des discussions et la possibilité d'avoir Lewis comme coéquipier. Je ne veux pas trop rentrer dans les détails mais il est certain que c'est une superbe nouvelle pour l'équipe. C'est un pilote incroyable et une belle personne."

Carlos Sainz, lui, a forcément accueilli la nouvelle avec bien moins d'enthousiasme, puisque l'Espagnol espérait également obtenir une prolongation de contrat. "J'ai appris la nouvelle un peu plus tôt que les autres (...) cela m'a donné un peu de temps pour digérer, tirer mes propres conclusions et me concentrer sur la saison 2024", a reconnu mardi le vainqueur du dernier GP de Singapour qui, au contraire de son coéquipier, a admis avoir été "un peu surpris".

Pour dissiper le malaise autant que faire se peut, Frédéric Vasseur a tout de même certifié que les négociations avec le septuple champion du monde n'avaient pas été motivées par les performances de Sainz : "Il faut tenir compte du fait qu'il est le plus grand palmarès de la grille, a-t-il insisté. Il est celui qui a le plus d'expérience et que c'est une énorme opportunité pour nous."

Annoncer la nouvelle au pilote espagnol a forcément été délicat pour le patron de l'écurie italienne, d'autant qu'il doit également trouver les ressorts pour maintenir son implication en vue de la saison à venir. "Comme vous pouvez l'imaginer, ce n'était pas le coup de téléphone le plus facile de ma vie, a-t-il lâché dans des propos relayés par Motorsport.com, et en excellent communiquant qu'il est. C'était l'un des plus difficiles... avec celui de Toto !" L'effet Vasseur, c'est aussi ça.