Schumi sort de l'ombre

[01/08/05] - En Hongrie, Ferrari a retrouvé un peu de couleurs. "Nous avons fait un pas dans la bonne direction", se félicitait Schumi dimanche soir, même s'il avait déjà annoncé ne plus se considérer comme un candidat au titre. "Il semble que nous ayons enfin amélioré notre rythme en qualifications et en début de course", a poursuivi le septuple champion du monde. La monoplace rouge, dont les pneus montaient trop lentement en température, a souffert en effet d'un manque d'efficacité dans ces phases de Grand Prix jusque-là, expliquant en grande partie les pauvres résultats de la Scuderia.

Alors qu'il avait survolé la saison dernière, obtenant huit pole positions sur dix-huit épreuves, Schumi a obtenu sur le Hungaroring sa première pole en 14 courses, la dernière datant du GP du Japon, avant-dernière manche du championnat 2004. Comme il le soulignait lui-même, au-delà de la pole position, il était surtout surpris de l'écart de neuf dixièmes par rapport à la redoutable McLaren-Mercedes de Juan Pablo Montoya qui s'élançait à ses côtés.

Non seulement il a cette fois été très rapide en qualifications, mais il a ensuite confirmé en course "le niveau de performance démontré samedi", s'est réjoui le directeur général de Ferrari, Jean Todt. Schumacher a en effet tenu les quinze premiers tours en tête devant Kimi Raikkonen, maintenant un rythme "proche" de celui du Finlandais "qui était pourtant plus léger" en essence, a-t-il noté avec satisfaction. Ensuite, au gré des ravitaillements, il a repris la première place durant encore 13 boucles, avant de céder, mais dans les stands, la victoire à la Flèche d'argent d'Ice Man.

"Michael a fait une superbe course et nous avons obtenu le meilleur résultat possible", selon Todt qui a souligné "le rythme frénétique" imprimé par son pilote en début de course. Mis à part le Grand Prix des Etats-Unis où, faute de concurrents il avait triomphé sans gloire après le retrait des quatorze monoplaces équipées de pneus Michelin, l'Allemand n'avait pas mené une course depuis le GP du Japon 2004. Il avait alors dominé cette course de bout en bout, comme il l'avait fait deux fois auparavant au cours de ce championnat, y compris sur le Hungaroring.

D'ailleurs, en 2004, Ferrari avait été sacré champion du monde des constructeurs sur ce circuit après un 7e doublé de ses pilotes en 13 courses. Schumi avait été couronné en Belgique, juste après la Hongrie, alors que cette année, il pointe à la troisième place du championnat et semblait bien incapable jusque-là de se mêler à la lutte entre Raikkonen et Fernando Alonso (Renault) pour la couronne.

Toutefois, si le rouge Ferrari a regagné de l'éclat à Budapest, il faut noter que Schumacher a terminé à plus de 35 secondes de Raikkonen. Toujours un problème de pneus, mais cette fois, sur la durée. "Il est dommage que nous ne puissions pas maintenir notre rythme sur de longues distances afin de nous battre pour la victoire jusqu'à la fin", a regretté Todt, expliquant qu'à partir de la mi-course environ, Schumacher avait souffert d'une progressive perte d'adhérence de ses pneus "comme à Hockenheim" huit jours plus tôt.

Les tifosi n'ont plus qu'à espérer que les performances de Schumi sur le Hungaroring annoncent réellement une renaissance. Ils ont certainement en mémoire le Grand Prix de Saint-Marin à Imola en avril où ils avaient cru au retour de Schuminator lorsque ce dernier avait fondu sur les pilotes de tête, avalant la BAR-Honda de Jenson Button et effectuant dix tours dans l'aileron arrière d'Alonso, sans pour autant parvenir à la doubler. Mais il ne s'agissait que d'un pétard mouillé.