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Publié 21/04/2009 à 06:00 GMT+2
Le comportement des pilotes et des voitures passé au crible pour tirer les enseignements de la 3e manche du Mondial 2009.
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Red Bull - Vettel P1, Webber P2
Deuxième victoire de Sebastien Vettel, qui l'avait déjà emporté sous la pluie à Monza, pour Toro Rosso. Réduit à un faible roulage en libres 3, qualifié sans faute sur un tour chrono en Q1, Q2 et Q3, "Rain man" a appliqué de la pole son plan dominical consistant à creuser l'écart sur un premier relais court. Il n'a jamais géré, toujours attaqué et démythifié le KERS et le double diffuseur dont sa RB5 n'était pas équipée. Du panache et un personnage qui prend de l'épaisseur. "Comme un bateau, une voiture doit avoir un prénom de fille car elle est sexy (sic)", a-t-il expliqué. "La première s'appelait Kate mais je l'ai accidentée à Melbourne, je l'ai donc appelée "Kate's Dirty Little Sister" (quelque chose comme "La sale petite s&oeligur de Kate") car elle est plus agressive et plus rapide", a-t-il ajouté. Avec ses réponses malicieuses ou ironiques retournées aux journalistes maladroits, l'Allemand de 21 ans est promis à une belle cote médiatique.
Mark Webber, du haut de ses six années d'expérience, n'a jamais été capable de soutenir la comparaison avec son jeune partenaire. 3e sur la grille à quasiment 0.3 sec, l'Australien a livré un duel épique à Jenson Button pour reprendre la 2e place, à l'extérieur du virage N.7. "L'une des plus belles man&oeliguvres de ma carrière" , a-t-il dit. Vu la vélocité de l'Anglais sur le mouillé en Malaisie, le grand Mark a produit une bonne impression. 2e est le meilleur résultat de sa carrière et l'enseignement principal du week-end est qu'il devrait opposer des performances correctes cette saison à son rival de garage, alors qu'on pouvait craindre pour lui qu'il n'explose à la façon d'un Montoya face à Räikkönen.
Pour Red Bull, ce Grand Prix restera historique. Première victoire, premier doublé, après 74 tentatives. Comme sponsor, la boisson énergétique a aussi sûrement franchi un cap de notoriété important en Chine.
Brawn - Button P3, Barrichello P4
Première défaite de l'écurie de Ross Brawn, qui n'a pas à rougir du tir groupé de Jenson Button et Rubens Barrichello, partis chargés. "Nous avons toujours dit que nos rivaux nous rattraperaient rapidement" , a dit le proprio. Les GP001 étaient intouchables en Australie, un soupçon moins à l'aise en Malaisie. En Chine, elles ont souffert de sousvirage en qualification et n'étaient pas complètement efficaces en pneus "pluie". Button a chèrement vendu sa peau face à Webber. Barrichello a freiné avec trois disques sur les 19 premiers tours. 16e meilleur tour en course, le premier depuis le Japon 2004 (Ferrari).
McLaren - Kovalainen P5, Hamilton P6
Heikki Kovalainen (12e) est resté en Q2, Lewis Hamilton a arraché sa place en Q3 (9e). Pas encore un minimum décent selon Norbert Haug, vice-président de Mercedes-Benz Motorsport ("Ça doit changer" ), mais le Finlandais et le champion du monde britannique étaient chargés pour un seul pit (34e et 33e tours) et ont respecté à la lettre le plan d'action. Avec prudence pour le Nordique. Avec inconstance pour l'Anglais, plusieurs fois les run-off. "J'ai très vite détruit mes pneus, je ne sais pas si c'est du à mon style ou à la voiture" , s'est-il interrogé.
L'écurie remonte 4e au championnat Constructeurs (8 points) dont elle pourrait être exclue le 29 avril...
Toyota - Glock P7, Trulli Ab
Timo Glock confirme ses aptitudes dans les conditions extrêmes, au contraire de Jarno Trulli, rarement à son avantage sous la pluie. L'optimisme de vendredi et samedi matin a été douché en qualif. "Comme en Australie, le grip s'est évanoui entre le matin et l'après-midi" , a noté l'Italien, qui a sans cesse rétrogradé dans la hiérarchie avant de se faire escalader sans rémission par la BMW de Robert Kubica. LeTransalpin n'était clairement pas dans un bon jour et Tadashi Yamashina, président de Toyota Motosport, a volé à son secours en indiquant que l'équipe chercherait dans les datas les raisons de sa contre-performance. Glock, qualifié 14, reculé de 5 places (changement de boîte) et finalement élancé des stands, n'y voyait rien en course. Il a cassé son aileron avant et a tapé Heidfeld.
Toro Rosso - Buemi P8, Bourdais P11
Sébastien Buemi sensationnel et Sébastien Bourdais sous-performant. Le Suisse a vu la Q3 (10e) alors que le Français a calé en Q1 sur une faute de pilotage dans le virage 8. L'Helvétique, auteur d'un premier relais remarqué, s'est bagarré contre Hamilton (McLaren) et Räikkönen (Ferrari) alors que le Tricolore a fait deux magistrales figures. Il faut aussi parfois de la chance : Buemi a heurté Vettel, avec pour résultat des dégâts mineurs.
Renault - Alonso P9, Piquet P16
Sans KERS, pour la 1ère fois de la saison. Fernando Alonso 2e sur la grille (une première depuis Montmelo 2008) avec une stratégie agressive (637 kg pour sa R29, la monoplace la plus légère du plateau) et une ébauche de double diffuseur livré dans la nuit de vendredi à samedi. L'Espagnol était franchement souriant après la qualif, reconnaissant des efforts d'Enstone, et frustré après sa course. Au lieu de suivre les Red Bull, elles aussi légères, il est rentré précipitamment, avant que la safety car ne s'efface. Dernier, il a entamé une difficile remontée, contrecarrée par un tête-à-queue pour lui a coûté des points. Nelson Piquet (encore) à la rue en qualif (17e) et dans le décor en course. Flavio Briatore n'a pu cacher son agacement.
Renault n'a pas tout perdu : son moteur client a gagné dans la Red Bull. Première victoire d'un partenaire depuis Williams en 1997.
BMW - Heidfeld P12, Kubica P13
Visite absolument désastreuse de la F1.09 en Chine. "La voiture n'avait pas de grip et n'était pas du tout facile à piloter" , s'est plaint Robert Kubica, 18e temps en Q1. La monoplace était carrément dangereuse en course mais le Polonais, parti des stands, a préféré verser dans le politiquement correct en s'indignant qu'on ait pu courir dans ces conditions. Bouffé nerveusement par le manque de visibilité et son accident avec Trulli, dont il avait déjà escaladé la Toyota au Canada, en 2007. Heureusement, les conséquences ont été cette fois cosmétiques. Il a usé trois museaux. Nick Heidfeld en galère : "Au départ, après la safety car, mes pressions de pneus étaient trop basses et j'ai eu beaucoup de mal". Percuté par Glock et sur les débris de l'accident d'Adrian Sutil : "J'ai cherché un passage et j'ai roulé dessus. Après, la voiture était bizarre et j'ai perdu 4 places".
A noter que les deux BMW ont roulé avec le KERS vendredi avant que le système ne soit retiré de la voiture de Kubica.
Ferrari : Räikkönen P10, Massa Ab
La Scuderia sans point après trois GP, une première depuis 1981. Une F60 en Q3 (Räikkönen 8e, Massa 13e) et une seule encore à l'arrivée. Massa faisait un bon 3e, avec un réservoir bien garni, lorsque la fiabilité a une nouvelle fois fait défaut (sofware). Les Rouges avaient essayé d'augmenter leurs chances en enlevant le KERS mais le moteur du champion du monde n'a pas apprécié les infiltrations d'eau, perdant occasionnellement de la puissance. Problème de grip, aussi, après son seul pit.
Williams - Rosberg P15, Nakajima Ab
Grove est tombée dans le même piège que Renault en faisant rentrer Nico Rosberg alors que la safety car allait disparaître. L'Allemand a tu ce contre-temps. "Le principal problème est que des gouttes de pluie restaient sur ma visière et je ne pouvais quasiment rien voir. C'est un problème relatif à mon système antibuée que j'avais l'année dernière et qui n'a pas été résolu" , a-t-il dit. Perdu pour perdu, il a tenté un coup de pneus. "A 15 tours de la fin, nous n'étions pas dans une bonne position et j'ai demandé à passer des intermédiaires car j'ai pensé qu'il fallait tenter quelque chose. Ils ont été bien pendant quelques tour, mais la pluie a redoublé et c'était fichu". Un rare problème de fiabilité : boîte de vitesses pour Kazuki Nakajima, par brillant en qualif.
Force India - Fisichella P14, Sutil Ab
Adrian Sutil volait lorqu'un mur l'a privé de la 6e place. "J'avais parfois de l'aquaplanage en 4e ou 5e vitesse et j'ai eu de la chance de mener la voiture jusque là. A la fin, la voiture m'échappait. J'avais eu le même sentiment à Monaco : c'est dur de croire de tout perdre d'un seul coup quand on est dans une telle position. Mais il faut s'en remettre. Nous avons fait une super course". Vijay Mallya a apprécié : "Il a une nouvelle fois prouvé qu'il a un instinct inné sous la pluie".
Giancarlo Fisichella, anonyme, transparent. "Mon principal problème a été le grainage", a justifié l'Italien. "Nous avons eu une grosse usure avec les deux trains de pneus et je glissais partout. Je me suis fait quelques grosses frayeurs".
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