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Ryder Cup : Le grand frisson

Laurent Vergne

Publié 27/09/2018 à 20:00 GMT+2

RYDER CUP 2018 – C'est le grand jour. Vendredi, la Ryder Cup en France passera du rêve à la réalité. Cette 42e édition promet énormément, entre le retour de Tiger Woods, la découverte, pour beaucoup, d'un parcours aux multiples dangers, et le désir de reconquête d'une équipe américaine en mission. Place au spectacle. Il a tout pour être grand.

C'est parti pour la Ryder Cup 2018 sur le parcours de l'Albatros

Crédit: Getty Images

Nous y voilà. Enfin. Dix ans après que l'idée eut germée dans quelques têtes passionnées, alors seules à croire à cette drôle d'idée, la Ryder Cup en France deviendra réalité vendredi matin. Pour la première fois de son histoire, la France, naine à l'échelle du golf mondiale, accueille le gratin mondial pour cette épreuve au charme et à l'intensité incomparables. La Ryder Cup, c'est beau. On ne s'y ennuie jamais. Cette Ryder Cup-là peut s'avérer formidable. Pas (seulement) parce qu'elle se tiendra sur le superbe parcours du Golf National, mais bien parce qu'elle a tout pour offrir un spectacle mémorable.
Le gâteau est alléchant, et pour ne rien gâter, les cerises ne manquent pas. Même la météo a décidé de ne pas gâcher la fête. Exécrable le week-end dernier sur Paris et sa région, elle s'annonce bien plus clémente pour les trois jours à venir. Il fera frais, presque froid le matin, mais avec du soleil et un mercure avoisinant la vingtaine de degrés, joueurs et spectateurs vont bénéficier de conditions presque idéales. Baignés de lumière, les 18 trous de l'Albatros n'en donneront que davantage leur pleine mesure.
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L'Albatros, parcours de la Ryder Cup 2018

Crédit: Getty Images

Insupportable disette

La plus grosse et la plus appétissante cerise reste évidemment Tiger Woods. Dans le golf mondial, il y a le Tigre et les autres. Et de loin. Son comeback au premier plan cette saison a dopé les audiences télés des Majeurs et son retour en Ryder Cup, six ans après sa dernière apparition, confère au rendez-vous francilien une dimension supplémentaire, personne n'en disconviendra. "Timing is everything", disent les Américains et, pour le coup, il est on ne peut plus parfait puisque Woods vient de décrocher le week-end dernier son premier titre depuis cinq ans. Dès mardi matin, il a été accueilli avec passion et presque une forme de dévotion par le public du Golf National. Ça promet pour ce week-end.
Difficile donc de ne pas être gagné par l'excitation avant le coup d'envoi des débats, vendredi (de bon) matin. Mais tout ceci ne doit pas occulter l'essentiel. Car la Ryder Cup, avec sa saveur à l'image de son format et de son ambiance, unique, vaut d'abord par elle-même, sportivement parlant. L'enjeu, pour les deux équipes, est de taille. Particulièrement pour les Etats-Unis, dont la suprématie a été sérieusement écornée. Depuis un quart de siècle, le Team USA n'a remporté que trois des onze dernières éditions. Sur le sol européen, la victoire lui échappe depuis 1993. Une disette assez insupportable vu de l'autre côté de l'Atlantique.
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Ryder Cup : L'équipe des Etats-Unis lors de la cérémonie d'ouverture

Crédit: Getty Images

La meilleure équipe américaine de tous les temps ?

Cela tombe bien, l'armada dont dispose Jim Furyk semble de nature à y mettre fin. Les Américains s'avancent sur l'Albatros avec un groupe monstrueux sur le papier. Inutile de revenir sur le cas Woods, coup de booster à la fois technique, psychologique, et même stratégique si l'on en croit Furyk. Mais l'homme aux 14 Majeurs n'est qu'un atout maître parmi d'autres. Avec le numéro un mondial, Dustin Johnson, Brooks Koepka, vainqueur de deux tournois du Grand Chelem cette année, Patrick Reed, lauréat du Masters au printemps, sans oublier Jordan Spieth, Justin Thomas ou le vieux grognard Phil Mickelson.
En dehors de Mickelson, tous les joueurs figurent parmi les 17 premiers au classement mondial. "C'est la meilleure équipe américaine depuis plusieurs années, peut-être même la plus forte de tous les temps, estime Thomas Levet. Il est évident que c'est une édition qui va vraiment pousser les Européens dans leurs retranchements".
L'écart de niveau entre les deux équipes apparait important. Il y a deux ans, à Hazeltine, les Etats-Unis ont d'ailleurs signé leur plus large victoire depuis 1981, au plus fort de leur hégémonie. Ils veulent enfoncer le clou à Paris. Pour eux, c'est "une question de fierté", assure Bubba Watson. "C'est plus important que n'importe quel autre tournoi auquel nous avons participé, ajoute le double vainqueur du Masters. Ce n'est pas une question de prendre un plus gros chèque ou quelque chose d'autre. C'est juste de la fierté."

Le collectif pour palliatif ?

Alors, comment cette équipe si supérieurement armée, et déterminée comme jamais à remettre durablement la main sur le trophée, pourrait-elle quitter une fois de plus le Vieux Continent bredouille ? Peut-être, justement, parce que le Ryder Cup ne ressemble à rien d'autre. A défaut d'abolir la pure logique sportive, elle peut la lisser en faisant intervenir d'autres éléments en ligne de compte. Tiger Woods en est la meilleure preuve. Même du temps où il survolait le golf mondial, ses statistiques en Ryder Cup laissaient à désirer.
L'Europe, elle, veut croire aux vertus de son collectif en guise de palliatif. "Je pense que la force de l'Europe, c'est que nous avons toujours été les uns derrière les autres, et que quelque soient nos différences, nous les mettons de côté pour cette semaine, plaide Rory McIlroy. Nous formons un collectif uni, c'est la voie que nous essayons de suivre". Il le faudra, car en valeur individuelle, difficile de rivaliser. Sans parler du manque d'expérience : cinq des huit joueurs automatiquement sélectionnés côté européen vont découvrir la Ryder.
Pour compenser, le capitaine Thomas Bjorn a opté dans ses choix pour des joueurs rompus à l'épreuve, à l'image de Sergio Garcia, Henrik Stenson ou Ian Poulter. Ils semblent un peu chancelants. La magie de la Ryder suffira-t-elle à les transcender ? C'est une des clés de ce week-end à savourer sans modération. Vraiment.
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Sergio García et Jon Rahm, Ryder Cup 2018

Crédit: Getty Images

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