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Les Européens ont forcé le verrou

Eurosport
ParEurosport

Publié 26/09/2002 à 14:45 GMT+2

Il fallut un long moment avant que les Anglais, puis les Britanniques, acceptent de faire entrer les continentaux dans leurs équipes de Ryder Cup. Las de se faire battre systématiquement par les Américains, les Britanniques ont fini par céder, acceptant la mutation de leur compétition.

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Crédit: Eurosport

Il fallut un long moment avant que les Anglais, puis les Britanniques, acceptent de faire entrer les continentaux dans leurs équipes de Ryder Cup. Las de se faire battre systématiquement par les Américains, les Britanniques ont fini par céder, acceptant la mutation de leur compétition.
La composition des équipes et leur capitaine
On a beau essayer, on ne changera pas les Anglais d’un coup de fer 7. Des privilèges d’insulaire, ça ne se partage pas. Et ce n’est qu’avec une forme de condescendance qu’ils acceptent de s’ouvrir, parfois, au continentaux, seulement quand les éléments l’exigent. Créateurs du golf, les Britanniques n’ont qu’entrouvert les portes de leur club-houses aux ambiances feutrées, aux boiseries séculaires et aux tentures raidies par le poids des traditions aux Latins du Vieux Continent.
Leur faire admettre que l’apport des joueurs du Vieux continent serait de nature à renforcer leurs équipes de Ryder cup, que les Espagnols, les Suédois et les Allemands pouvaient, s’ils venaient apporter leur savoir-faire, les aider à renverser l’impérialisme américain qui s’exerçait de manière quasi permanente depuis 1927, ne fut pas aisé.
Les Irlandais essuient les plâtres
Timidement, les parrains du golf anglais se sont laissés convaincre. Alors que les USA s’imposent systématiquement depuis huit éditions, les Irlandais décrochent le droit de venir appuyer leurs voisins grands-bretons en 1973. C’est d’ailleurs à Muirfield, en Ecosse, que la Ryder cup se dispute alors, prenant pour la 1ère fois pour cadre un links hors du territoire anglais. Face à une redoutable équipe américaine qui comptait dans ses rangs Lee Trevino, Jack Nicklaus ou encore Arnold Palmer, la Grande-Bretagne et la république d’Irlande ne supportent pas la comparaison : victoire US 19 contre 13. La leçon est plus cruelle en 1975 (21-11), à peine moins en 1977 (12 ½ contre 7 ½).
Les Continentaux s'affirment
Il ne restait alors qu’une solution : reconnaître que les golfeurs du Vieux continent sont devenus indispensables. On assiste donc à une nouvelle révolution culturelle en accueillant deux Espagnols : Severiano Ballesteros et Antonio Garrido. En apportant un seul point en deux foursomes, deux fourballs et deux singles, le duo ibérique ne convainc pas et l’Europe réunie s’incline au final 17-11. En 1981, au cœur du Surrey, la tendance à l’ouverture se confirme. Si Severiano Ballesteros, pourtant vainqueur du Masters en 1980, est écarté de la formation au motif qu’il a passé trop de temps en dehors du PGA European Tour, trois autres continentaux ont pris sa succession : les Espagnols Jose Maria Cañares et Manuel Piñero, ainsi que l’Allemand Bernhard Langer. La défaite est néanmoins au bout (18 ½ contre 9 ½), les Américains manquant même d’établir un nouveau record lors de la 2ème journée : 7 ½ à 1 !
L'équilibre
La tendance commença à s’inverser en 1983 au PGA National golf club de Palm beach, en Floride, les Européens venant échouer à un petit point (14 ½ contre 13 ½) de leurs hôtes. Langer, Cañares et Ballesteros avaient alors rapporté leur quota de points. Ne restait plus qu’à s’imposer, enfin. Ce fut chose faite en 1985, au Belfry. Emmenée par son capitaine Tony Jacklin, l’Europe s’imposa 16 ½ à 11 ½ après 28 ans d’insuccès. D’un long putt, sur le dernier trou de son mano a mano avec Andy North, Sam Torrance valida la victoire européenne. Et pleura. Langer, Ballesteros et Piñero avaient réussi leur pari. L’Europe confirma deux ans plus tard, au Muifield village GC, dans l’Ohio, toujours sous la houlette de Tony Jacklin et toujours avec trois ressortitants de passeport non britannique : Bernhard Langer, qui en était déjà à sa troisième Ryder Cup, Severiano Ballesteros et Jose Maria Olazàbal. Une victoire (15/13) qui fut suivie, deux ans après, d’un match nul, le 2ème de l’histoire de la Ryder Cup.
Une Ryder Cup en Espagne !
Les Britanniques, Ballesteros, Olazàbal et Langer s’inclinèrent en 1991 en Caroline du Sud (14 ½ à 13 ½), et en 1993 au Belfry (15 à 13). Acharnées, ces parties tournèrent une nouvelle fois en faveur des Européens à deux reprises, en 1995 dans l’état de New York (Ballesteros, Langer et Johansson en étaient), puis en 1997. Cette année-là (il n’y a que cinq ans !) les Anglais avaient accepté de se déplacer sur le Continent, au golf de Valderama, en Espagne. Le capitanat sur même confié à un non-britannique, en l’occurrence Seve Ballesteros, qui fit sûrement plus rigoler ses douze hommes en trois jours que tous les capitaines anglais en 70 ans d’histoire. Enfin, si 1999 fut l’année des Etats-Unis, qui alignait une dream team à faire frémir (Woods, Mickelson, Lehman, Stewart, Duval, Leonard, Furyk...), ce fut également l’édition de la grande bascule pour l’équipe européenne, le Continent égalisant avec la Grande-Bretagne au nombre de sélectionnés, avec le premier passeport français (Jean Van de Velde), trois Espagnols (Jimenez, Garcia, Olazàbal) et deux Suédois (Sandelin, Parnevik). Lee Westwood, Darren Clarke, Andrew Coltart, Padraig Harrington et Colin Montgomerie durent se sentir bien seuls...
2002 : Garcia en chef de file
Le nouveau millénaire confirme la tendance avec cette 34e édition de la Ryder Cup. Thomas Björn est danois, Niclas Fast, Jesper Parnevik et Pierre Fulke sont suédois, Sergio Garcia est bel et bien espagnol et Bernhard Langer n’a toujours pas demandé la nationalité britannique. En contre-poids, Darren Clarke est nord-irlandais, Padraig Harrington et PaulMcGinley sont ses voisins, Colin Montgomerie ne sera jamais qu’Ecossais et Philipp Price est gallois. Seul reste Lee Westwood, dernier héritier d’une longue période de protectionnisme et sujet Sa Majesté. Mais s’il se sent réellement esseulé, il pourra toujours se consoler en se disant que ce n’est pas de si tôt que la Ryder cup retournera s’encanailler sur les greens du Vieux continent. Rendez-vous est déjà pris en Irlande pour 2006, au pays de Galles pour 2010 et en Ecosse pour 2014. Un petit coup de chance et le comité européen de la Ryder Cup reviendra sur sa promesse de confier aux continentaux l’organisation des étapes de 2018, 2002, 2026 et 2030. On ne se refait pas...
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