Samir Bellahcene, itinéraire d'un passionné, nouvelle coqueluche des Bleus : "Il y a un an, j'étais devant ma télé…"

Comment pourrait-on s'en passer désormais ? C'est la question que les suiveurs de l'équipe de France de handball doivent se poser. Absent lors du match d'ouverture contre la Macédoine du Nord, Samir Bellahcene n'a plus jamais quitté la feuille de match des Bleus depuis. En état de grâce depuis quelques mois, l'ancien gardien de Dunkerque surfe sur sa magnifique saison à Kiel, qu'il a rejoint en septembre en tant que joker médical pour pallier l'absence de Vincent Gérard, pour briller avec les sextuples champions du monde.

Désormais décisif avec la bande de Dika Mem, le joueur de 28 ans a encore basculé dans une nouvelle dimension. Sans se mettre de pression. "Je vis un rêve éveillé, mais je me suis donné les moyens d’y arriver. J’ai toujours été un rêveur. C’est ce qui fait que j’avance, que je travaille", nous avait-il confié en octobre dernier. La folie est toujours présente.

Car Samir Bellahcene prend tout ce qu'il y a à prendre. C'est le leitmotiv de sa carrière et de son ascension météorique. "C'est un grand compétiteur qui se dit : 'je ne sais pas où je vais, je ne sais pas comment ni quand j'y vais mais quand la porte s'ouvre je veux être présent'", analysait avec justesse le sélectionneur Guillaume Gille qui avait annoncé avant la compétition "ne pas instaurer de hiérarchie parmi ses portiers".

Le natif de Montpellier vient de loin et ça, il l'a toujours en tête. "Je n’ai pas eu un parcours comme les autres", nous expliquait-il revenant sur son itinéraire cabossé entre le Montpellier Handball, Massy et Dunkerque. "J’ai toujours été le numéro deux de base, j’ai dû me battre." Les Bleus, ce n'était pas une chimère mais presque il y a peu. "Il y a un an, les dimanches aprèm', j'étais devant ma télé à voir des matches de l'équipe de France. Il n'y avait pas d'entraînement, pas de match. Maintenant, j'y suis. C'est quelque chose de fou pour moi."

Ses sorties sous le maillot de Kiel et sous celui des Bleus le sont tout autant. Avec 36,63 % d'arrêts en Ligue des champions – meilleur ratio de la compétition -, le phénomène a transposé ses performances au Championnat d'Europe où il tourne à 33,83 % de réussite dans la cage face aux assauts adverses. Ses 8 sauvetages face à l'Islande et surtout ses 15 parades contre l'Autriche lundi ont de quoi rassurer les Bleus qui cherchaient davantage de garanties dans ce secteur de jeu. Encore plus après le début d'Euro en dents de scie de Rémi Desbonnet.

On pourrait croire que Samir Bellahcene est devenu incontournable dans sa zone. Le principal intéressé refuse pourtant d'endosser ce costume d'homme providentiel. "Je suis là pour gagner. Que ce soit Rémi (Desbonnet), Charles (Bolzinger) ou moi qui fasse les arrêts, peu m'importe ! J'ai envie d'aller au bout, d'avoir une médaille, d'or de préférence. Ce soir, ça m'a souri. Je suis content de mettre ma petite pierre à l'édifice, j'espère que ça va continuer", confiait-il au micro de beIN SPORTS après le duel face aux Autrichiens lundi.

Étudiant et passionné du jeu où "il regarde tout, des matchs de Proligue, de Starligue, de Ligue des Champions", le gardien met sa science, sa fougue et son expérience au service des siens qu'il aime admirer. Peu importe le temps qu'il passe sur le terrain. "Franchement, je ne porte pas d'importance à jouer dix minutes ou soixante. Tant que je peux apporter ma pierre à l'édifice... J'espère qu'à la fin, on pourra avoir quelque chose de beau et que je fasse partie de cette histoire."

Pour sa première demi-finale dans un grand tournoi international, contre la Suède ce vendredi (coup d'envoi 17h45), Samir Bellahcene devrait de nouveau être aligné par Guillaume Gille. La nouvelle star se tient prête, comme toujours. "Je prends tout. Il faut profiter de chaque instant et se donner à fond. C'était mon rêve, j'ai toujours voulu faire ça dans ma vie et maintenant que je l'ai, je n'ai pas envie de le gâcher." Personne ne peut lui donner tort sur ce point. Pourvu que la belle histoire dure.