Le sacre des Bleues, "un grand moment d'Histoire"

Quatorze ans après, les Bleues ont décroché leur deuxième étoile. Au bout d'un match haletant face à la Norvège (23-21), les Bleues sont montées sur le toit du monde. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elles avaient du mal, dimanche soir, à réaliser la portée de leur exploit.

Allison Pineau, revenue in extremis pour le Mondial allemand et à l'origine du break français à 22-20, pouvait savourer. "C'est extraordinaire ! (...) Tout le monde disait que les Norvégiennes allaient gagner, mais on a été fabuleuses". Face aux grandes favorites, défaites seulement une seule fois en trois ans (aux JO 2016), les Bleues ont su garder leur calme. "Même quand on eu deux fois deux minutes (deux exclusions de deux minutes en même temps en fin de première période), on sentait qu'on pouvait peut-être flancher. mais on a fait le dos rond", poursuit la numéro 7 des Bleues.

Pour tenir, les Bleues avait un plan : attaquer fort. "On savait qu'il fallait tenir bon pendant les dix premières minutes parce qu'à chaque fois elles démarrent comme des malades, explique Siraba Dembélé. Mais on savait exactement comment on allait faire et comment on allait répondre. C'est pour ça qu'il y avait beaucoup de sérénité dans l'équipe." Estelle Nzé-Minko, elle, s'est souvenue de la "belle leçon" donnée par la Suède, seule équipe à avoir battu la Norvège en tournoi depuis trois ans : "La seule équipe qui les avait battues, c'était la Suède, parce qu'elles n'avaient pas pris la marée pendant les dix premières minutes."

La médaille d'or mondiale représente le premier titre pour une génération Bleue deuxième aux JO et troisième au championnat d'Europe en 2016. Notamment pour la capitaine, Siraba Dembélé : "Cette médaille représente plus que tout. Je repense à toutes mes finales perdues. Bien sûr, je ne dévalue pas mes autres podiums (...), mais celle-là, je peux vous dire que je vais m'en souvenir. Derrière ça, il y a beaucoup de sueur, on l'apprécie encore plus."

Olivier Krumbholz, le sélectionneur déjà sacré champion du monde avec les Bleues en 2003, a évoqué la fin d'une malédiction pour l'équipe de France : "On a souvent perdu des matches de peu, et cette fois-ci, ça fait deux matches de suite que l'on maîtrise dans les cinq dernières minutes." Krumbholz en a profité pour saluer également "les anciennes, qui ont quand même joué trois finales et perdu trois finales" (en 2009, 2011 et 2016).

Poussives en début de tournoi, impériales en finale, les Françaises ont su trouver la recette pour vaincre des Norvégiennes ultra-favorites. Allison Pineau a étalé toute sa fierté : "Je sais qu'elles ont l'habitude de gagner, et ça fait du bien de les avoir remises à leur place." Olivier Krumbholz, peut-être fort de son expérience, a lui été plus sobre : "C'est un grand moment d'Histoire et un grand moment de plaisir. Pour moi, l'histoire est belle". Et pour toute la France aussi.