Baudoin sort du lot

Comme un éclair dans la grisaille offensive de l'équipe de France féminine de handball face à l'Espagne lors de la 3e journée de l'Euro-2006 samedi (24-28), l'ailière tricolore Paule Baudouin s'est montrée fidèle à sa réputation de battante. Huit buts, dont quatre penalties pleins de rage dans les cages ibériques bien protégées par Aitziber Elejaga, l'insatiable +Poly+ (22 ans) n'a rien voulu lâcher.

Mais ses efforts en débordement et ses pointes de vitesse n'ont pas suffi à assurer aux Bleues une qualification confortable pour le 2e tour. "On a manqué d'agressivité, joué la peur au ventre. On n'a pas su digérer la victoire contre le Danemark. Il faut vite tourner la page et penser à demain", a-t-elle soupiré, le visage fermé. "Psychologiquement, je ne sais pas ce qui nous a manqué. C'est comme si on avait peur d'affronter cette équipe d'Espagne. Il y a eu trop de pertes de balle, pas assez de confiance" , enchaîne la nouvelle flèche d'Issy-les-Moulineaux.

Si le sélectionneur tricolore Olivier Krumbholz reconnaît avoir reçu "une leçon" de la part des Espagnoles, il a également admis que dans la morosité offensive ambiante, Paule Baudouin s'était montrée "particulièrement à l'aise". "Elle a trouvé les espaces, il y avait du rythme dans ses actions", a noté Olivier Krumbholz, avant d'admettre que cette tâche d'animation du jeu était généralement d'avantage dévolue aux arrières.

Réputée pour son caractère teigneux sur le terrain, Paule Baudouin, l'enfant de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), ne pouvait pas se contenter de sa bonne performance. "Ma prestation personnelle, je m'en fous, a-t-elle répondu clairement à ceux qui la félicitaient après la défaite. J'aurais préféré gagner" .