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Pradel, la future grande

Eurosport
ParEurosport

Publié 12/12/2006 à 11:00 GMT+1

A une époque pas si lointaine, le nom de Linda Pradel provoquait l'ire du petit monde du handball mais depuis, l'enfant terrible s'est muée en gardienne de but talentueuse. A 23 ans, la doublure de Valérie Nicolas pose calmement ses galons de future cadre

Linda Pradel, c'est tout simplement "un personnage" , dixit le sélectionneur tricolore Olivier Krumbholz, pourtant pas homme à se laisser impressionner par la personnalité un peu trop forte d'une de ses ouailles. "Elle n'a pas eu un parcours particulièrement calme, reconnaît-il à propos de la jeune femme de 23 ans. Elle a eu des difficultés à accepter l'autorité, à trouver sa place dans le système. C'est beaucoup plus facile de travailler avec elle aujourd'hui mais, malgré ses qualités, elle a pris du retard au travers de son côté un peu rebelle". "Elle avait la réputation d'être ingérable, se rappelle-t-il. La difficulté va être de discipliner son côté rebelle tout en gardant ses qualités au niveau de l'agressivité. Ca se passe assez bien pour l'instant. Ce qui est intéressant chez elle, c'est ce côté sincère et authentique dans son comportement".
La lente transformation de "Supa Lili"
"Rebelle", "ingérable", les mots sont lâchés et apparemment pas excessifs pour désigner les agissements de l'enfant de Trappes (Yvelines) dans ses années de formation sportive. "J'ai été virée de France jeunes, de France espoirs et même de sport-études, raconte-t-elle, l'air presque timide. Mon caractère n'était pas trop compatible. Si j'en avais marre à un entraînement, je m'arrêtais ou je prenais la porte". "Ce n'était pas un problème de grosse tête, assure-t-elle, mais pour moi, il y avait des choses que je n'avais pas à faire. Aujourd'hui, j'ai du mal à croire que j'ai fait ça. Je ne me rendais pas compte. Mais à force de se prendre des murs, on apprend à se calmer".
La terreur des entraîneurs a suivi cahin-caha la voie fédérale classique pour arriver aujourd'hui au sommet et participer, avec brio, au Championnat d'Europe. Le rôle imparti à Linda Pradel n'est pourtant pas simple. Doublure de l'incontournable Valérie Nicolas, l'ex-ado revêche accepte sans sourciller d'agir dans l'ombre de son aînée. Plusieurs personnes sont à l'origine de la lente transformation de Supa Lili (son surnom). "J'ai été aidée au Havre par la famille Bougeant, dit-elle en rendant hommage au président et à l'entraîneur du club normand. J'y ai appris la rigueur et la fermeté".
"Droit chemin"
"A Metz (son club actuel), je suis au contact de très grandes joueuses comme Kiki (Christine Vanparys) et Isa (Wendling). Ca me rend plus calme, plus humble. J'ai compris comment marche le système, j'ai arrêté de vouloir sortir du lot et suis rentrée dans le droit chemin", poursuit-elle avec un petit air de repentir. Ironie du destin, l'ancienne forte tête se prépare à un concours d'éducatrice spécialisée, notant avec un certain sens de l'auto-dérision: "Je suis bien placée pour savoir comment faire avec les jeunes difficiles !"
Pour peu qu'on prenne le temps d'observer attentivement Linda Pradel, on perçoit encore quelques traces de son caractère volcanique, comme ses fous rires tonitruants ou cette indéniable facilité à jouer les boute-en-train avec son entourage. Il faut fouiller un peu plus pour discerner sous cette exubérance affichée l'âme d'une jeune femme sensible et instinctive. Son amour de la photographie, activité requérant calme et patience s'il en est, témoigne de toute la complexité du personnage. "Mais si on veut vraiment me connaître, glisse-t-elle avec un air de confidence, c'est comme pour la photo. Il faut prendre le temps".
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