Final Four de la Ligue des Champions de handball - Cette année, Paris a tout à y gagner, rien à y perdre

Ils auraient probablement signé pour un tel scénario en début de saison. C'est pourtant un printemps à l'image de leur pedigree finalement. Sacré champion de France pour la dixième fois de son histoire, le Paris Saint-Germain retrouve le Final Four de la Ligue des Champions avec de l'appétit. Car c'est finalement sur la scène européenne que les Parisiens ont su jouer plus libérés que jamais.

Auteurs d'un parcours quasi-parfait en C1, premiers de leur poule devant Magdeburg et Veszprém, très appliqués face à Kiel en quarts de finale, les coéquipiers de Luc Steins déboulent à Cologne avec l'étiquette d'outsider. Encore plus avant d'affronter Kielce ce samedi (coup d'envoi 18h), considéré comme l'un des deux ogres du plateau. Ce costume tranche avec celui du favori que les Parisiens avaient pris l'habitude d'endosser depuis l'arrivée de QSI dans la capitale, mais qui semble finalement convenir aux hommes de Raul Gonzalez.

Car tout n'avait pas débuté sous les meilleurs auspices pour Paris, bousculé comme jamais pendant l'intersaison et en rodage lors des premières semaines comme le confie le capitaine Luka Karabatic à Eurosport. "On a eu une intersaison assez mouvementée, avec beaucoup de joueurs majeurs qui ont quitté le club l’été dernier comme Remili et Hansen. Il a fallu repartir sur un nouveau cycle, avec une équipe qui avait un nouveau visage. C’était un gros challenge de retrouver des automatismes, de bien démarrer la saison."

Une vision partagée par l'autre pivot Kamil Syprzak, artificier en chef des Parisiens en C1 avec 91 buts. "C’était une saison qui n’avait pas bien débuté. On a perdu Niko (Karabatic) (ndlr, sur blessure), qui est très important pour l’équipe. Pas mal de personnes ont douté de nous. Mais on est resté uni. On a avancé petit à petit."

C'est la Champions League qui a servi d'échappatoire et de parenthèse bienvenue alors que le championnat a été disputé comme rarement. "Cette saison européenne a été une grande surprise jusqu’à présent", poursuit le cadet des Karabatic. "On ne s’attendait peut-être pas à être aussi performant en phase de poules. On a su monter en puissance. Le championnat a été plus compliqué que les saisons précédentes. On a connu des défaites, des moments difficiles. Mais on a su rebondir à chaque fois, on a été plus fort dans l’adversité."

Auteurs d'un printemps prometteur avec notamment des succès taille patron contre Montpellier et Nantes en championnat et Kiel en C1, le PSG arrive avec des certitudes dans la Ruhr. Mais "en outsider", comme le confient à demi-mot les champions de France, Luka Karabatic en tête.

Pour Jérôme Fernandez, c'est presque la situation idéale. "Je rejoins complètement Luka sur ça. Quand la saison a démarré, il n'y avait peut-être pas la meilleure équipe sur le papier depuis 7 ou 8 ans, peut-être plus. Cette étiquette d'outsider leur va mieux cette saison que les précédentes où ils arrivaient en favori."

Cette année, c'est surtout le collectif qui a impressionné, bonifié par une kyrielle d'individualités en plein boom comme Elohim Prandi, transfiguré cette saison, ou l'intégration des Dominik Mathé et de la paire Green-Palicka dans les buts sur lequel le quadruple champion du monde fonde beaucoup d'espoirs. "Ils se sont appuyés sur un vrai collectif. Certains joueurs se sont bien montrés cette saison comme Dainis Kristopans, Elohim Prandi. Le groupe a bien matché notamment en Ligue des champions avec un jeu huilé. Ça a permis aux gardiens de rentrer dans le projet sans trop de pression."

Présent au Final Four pour la sixième fois depuis 2013, le PSG doit composer avec la présence des deux monstres du Vieux continent, Kielce et le FC Barcelone. "Ils arrivent au Final Four, en se disant que oui Kielce et Barcelone sont les favoris", continue le meilleur buteur de l'histoire des Bleus qui préfère nuancer. "Magdeburg a quand même battu Barcelone sur le Golden Globe même s’ils arrivent amoindris ce week-end. Paris réalise une très belle saison en Ligue des champions. Ce sont tout sauf des sparring-partners en demi-finales."

Même si Barcelone demeure "l'équipe à battre" selon les termes de Luc Steins, la finale à quatre peut aussi réserver son lot de surprises. "On doit être content de notre chemin jusque-là, mais ça ne signifie rien encore. Tout est remis en question. Au Final Four, tout est remis à zéro", explique le demi-centre néerlandais, toujours au micro d'Eurosport, cette semaine.

A Cologne, Paris ne part pas favori dans son duel avec Kielce et Barcelone. Il faudra déjà faire le match parfait pour écarter le premier nommé ce samedi avant d'espérer affronter le mastodonte catalan, double tenant du titre, dimanche. A moins que Magdeburg ne refasse encore sensation. Une fois n'est pas coutume, la bande d'Elohim Prandi avance "masquée" cette année. C'est presque une aubaine pour enfin aller décrocher le graal.