Ligue des Champions de handball : impérial, Montpellier domine Kiel et fait un pas vers le Final Four (39-30)

C'était du grand, du très, très grand MHB ce mercredi soir à Bougnol. Auteur de multiples coups d'éclat sur la scène européenne au cours de sa riche histoire, le Montpellier Handball a rendossé ses habits de gala à l'occasion de la réception de Kiel en quart de finale aller de la Ligue des Champions. Dominateurs de bout en bout, les hommes de Patrice Canayer, qui disputait son dernier match européen à la maison, ont submergé les quadruples champions d'Europe (39-30). Une victoire éclatante qui les rapproche du Final Four à Cologne, les 8 et 9 juin prochains.

Dans un costume d'outsider "mais avec beaucoup d'ambitions" comme le rappelait Patrice Canayer à notre consultant Thierry Anti en avant-match, le double champion d'Europe (2003, 2018) n'a laissé aucun répit aux multiples champions d'Allemagne. Largués en championnat, les Zèbres misaient plus que jamais sur la Ligue des Champions pour sauver leur saison. Montpellier les a écoeurés. Dans un match parti sur les chapeaux de roue avec énormément d'intensité sans presque aucun temps faible, les Tricolores ont très vite imposé leur patte.

Idéalement lancé par un Yanis Lenne clinique à l'aile et décisif avec un 5/6 au tir lors des trente premières minutes (7e, 11, 13e, 16e), le MHB a étouffé son adversaire du soir avec son jeu rapide. L'exclusion de Marko Panić en milieu de première période n'a pas altéré la dynamique des siens. Grâce à une diversité dans son jeu à l'intérieur et avec ses ailiers, le club héraultais est rentré aux vestiaires avec des certitudes (20-16).

Solide des deux côtés du terrain, les Bleus ont aussi pu compter sur quelques individualités en très grande forme ce mercredi soir. A commencer par son gardien Rémi Desbonnet. Avec 16 arrêts sur 46 (34,78% de réussite), l'international français a été étincelant avec des parades capitales pour couper les temps forts allemands (8e et 19e sur jets de sept mètres, 34e, 36e, 40e, 54e). Avec deux petits buts en prime pour compléter son récital.

Dans le sillage du champion d'Europe, Staš Skube a signé une prestation de choix. Le Slovène n'a jamais cessé d'appuyer sur l'accélérateur et termine la partie avec 6 buts. Ajoutez à tout cela un Valentin Porte encore au four et au moulin, un Bryan Monte toujours aussi surprenant, un Lucas Pellas efficace sur la ligne des sept mètres (7 buts) et une défense au rendez-vous et ce Montpellier ne pouvait descendre de son petit nuage.

Malgré quelques belles séquences dans le jeu à 7 contre 6, Kiel a subi les vagues héraultaises en permanence. De Niclas Ekberg (1/3) à Steffen Weinhold (1/4) en passant par Domagoj Duvnjak, les stars du géant allemand ont été totalement effacées ce jeudi au palais des Sports René-Bougnol. Dans la cage, Samir Bellahcene a souffert pour ses retrouvailles avec son club formateur (2 arrêts sur 19).

Avec neuf buts à remonter avant le retour, le plus gros écart pour le club allemand dans un match à élimination directe en C1, Mykola Bilyk ne s'avouait pas vaincu, mais il sait que la tâche sera âpre en Allemagne. "Ça va être très dur de remonter… Neuf buts, c'est beaucoup… Tout est possible dans le sport, on ne sait jamais, on va tout donner et essayer d'aller au Final Four, mais ce ne sera pas facile." Montpellier a un avantage certain, mais devra rester sur ses gardes s'il veut filer à Cologne. Et offrir une tournée d'adieux de choix à son sorcier Patrice Canayer.