Peu de changements en vue

Les Russes, avec un sans-faute, ont été sacrées à domicile en battant des Roumaines jusque-là également invaincues, le Mondial-2005 à Saint-Pétersbourg n'apportant finalement aucun changement majeur dans la suprématie européenne. Exception notable, le Brésil s'est glissé dans les huit premiers. Bien qu'ayant fait face à des adversaires de haut niveau comme le Danemark, champion olympique 2004, la Corée du Sud, médaillée d'argent aux JO-2004, la Norvège, championne d'Europe 2004, ou la Hongrie, médaillée de bronze à l'Euro-2004, la progression de la Russie vers le titre était prévisible et a peu surpris.

Conduite par l'entraîneur Evgeny Trefilov depuis 2000, la Russie a accroché, devant son public, sa deuxième couronne mondiale après le sacre de 2001 en Italie, devenant le quatrième pays à s'imposer à domicile, après la Roumanie (1962), la Yougoslavie (1973) et la Norvège (1999). Peu d'équipes ont réussi à passer l'écran protecteur des Russes, une défense forte avec des gabarits à fortes carrures, dirigées dans le jeu par le pivot Liudmila Bodnieva.

La Roumanie, qui n'a pas décroché de titre depuis plus de 10 ans, a démontré qu'elle avait encore les moyens d'y arriver. Depuis sa non qualification aux Jeux d'Athènes et la 7e place à l'Euro-2004, le sélectionneur roumain Gheorghe Tadici a entrepris de remanier son équipe. Huit joueuses se sont récemment intégrées et le collectif a très bien réagi. La Hongrie et le Danemark, classés respectivement 3e et 4e, étaient aussi attendus à ce niveau de la compétition. Beaucoup de joueuses présentes à Saint-Pétersbourg ont été recrutées dans le Championnat danois, réputé l'un des meilleurs.

En revanche, la Norvège a étonné par son élimination dès le premier tour. La Norvège avait, depuis 1982 et jusque-là, toujours accédé à la phase finale d'une compétition internationale. Ses mauvais résultats s'expliquent par l'absence de cinq de ses meilleures joueuses, blessées. La France, championne du monde en titre, a également été évincée prématurément pour terminer à la 12e place, son plus mauvais classement depuis 1990. En pleine reconstruction, le collectif français a été battu lors de son dernier match par le Brésil.

Le pays sud-américain a été la belle surprise de la quinzaine russe. Classé 7e pour la première fois de son histoire, le Brésil a terminé dans les huit premiers et gagné le respect des grandes nations de la discipline, l'objectif premier de l'entraîneur Juan Oliver. L'arrivée du Brésil sur la scène internationale s'explique par la pratique de plus en plus populaire du handball -cinq millions d'enfants jouent au handball dans les écoles- et la présence récente des joueuses brésiliennes dans les championnats européens.

Au rayon des mauvaises surprises, il faut évoquer l'absence désolante de spectateurs. Lors du tour préliminaire, les championnes du monde françaises ont défendu leur titre devant 200 spectateurs en moyenne par match, pourtant joués en soirée. Le prix peu élevé des places n'a pas été l'obstacle mais le manque de popularité du handball dans un pays où le football, le hockey-sur-glace et le basket-ball prédominent. Ajouté à cela, un manque flagrant de communication sur l'événement et ce XVIIe Championnat du monde aurait pu passer complètement inaperçu s'il n'y avait eu la qualification en finale de la Russie.

Les organisateurs, qui s'étaient fixé pour objectif une moyenne de 57.000 spectateurs sur l'ensemble de la compétition, ont été bien désagréablement surpris lorsque le chiffre de 20.000 personnes leur est parvenu. Alors, avant les demi-finales, l'organisation a invité les supporteurs du club de football de la ville, le Zenit (D1 russe). Le sport est une grande famille.

CLASSEMENT FINAL DU MONDIAL-2005

1. RUSSIE, 2. Roumanie, 3. Hongrie
4. Danemark, 5. Pays-Bas, 6. Allemagne, 7. Brésil, 8. Corée du sud, 9. Norvège, 10. Ukraine, 11. Croatie, 12. France, 13. Autriche, 14. Slovénie, 15. Macédoine, 16. Angola, 17. Chine, 18. Japon, 19. Pologne, 20. Argentine, 21. Côte d'Ivoire, 22. Cameroun, 23. Uruguay, 24. Australie.