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Une retraite en bronze
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Publié 07/02/2005 à 10:30 GMT+1
L'épopée de l'équipe de France au Mondial tunisien s'est terminée sur une belle 3e médaille de bronze. Et comme il l'avait annoncé à l'instar de Greg Anquetil et Guéric Kervadec, Jackson Richardson tire sa révérence après 15 ans de bons et loyaux services
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"On ne décide pas du jour de sa mort sportive. Elle vient, c'est inéluctable." Même si la déception était palpable le soir où Jackson Richardson a su qu'il ne disputerait pas le dernier français face à la Tunisie, aucun regret ne fut visible. Le capitaine emblématique des Bleus aura donc joué son dernier match face à la Croatie, match au cours duquel les Français auront perdu leurs illusions d'un nouveau titre de champion du monde.
Avec un palmarès aussi dense que le sien, c'est une sortie officielle incongrue qu'il s'est offert là. Imprévisible. Comme son attitude dans le jeu. Avec une défaite et une blessure à la clavicule entraînant un forfait pour un match-combat pour la médaille de bronze, on pouvait difficilement faire pire. Mais qu'importe. Celui qui prône toujours le collectif a laissé ses états d'âme de côté et a supporté ses coéquipiers jusqu'au bout et cette victoire face à la Tunisie.
"Cette équipe de France est la meilleure que j'ai connue"
"Cette médaille, c'est vraiment fabuleux, s'exclame-t-il. J'étais là dans les tribunes. On essaie d'apporter son soutien moral, mais c'est quand même stressant de voir ses partenaires. Tout aussi stressant de se dire que le Captain Jack ne reviendra plus. Même pas au tournoi international de Bercy de mars prochain, match de championnat espagnol avec Pampelune oblige. Mais son ombre planera toujours sur l'équipe de France, si chère à son coeur. Cette équipe qui lui offrit la joie d'être désigné meilleur joueur du monde en 1995, année du sacre suprême français en Islande.
Car même si cette version 2005 est belle, Richardson restera à jamais celui qui aura abreuvé le palmarès des Bleus, à partir de 1992 aux Jeux Olympiques de Barcelone où les Bleus décrochèrent leur première reconnaissance, une médaille de bronze. "Pour moi, sur le plan individuel, cette équipe de France est la meilleure que j'ai connue, estime-t-il. Il y a tellement de qualités à tous les postes. Le jour où on arrive à mettre tout ça en place, on est 'inarrêtable'. Contre la Croatie tout le monde voulait sauver le bateau, on a joué à l'envers. Mais cette équipe a de l'avenir". Mais on attend toujours le joueur qui dépassera les 417 sélections de Monsieur Jack.
Une reconnaissance perpétuelle
"Pour moi, le plus important c'est d'avoir gagné quelque chose avec tous ces gars-là, Guéric (Kervadec), Jack (Richardson), Greg (Anquetil) qui ont annoncé leur retraite, a déclaré Nikola Karabatic. Mon rêve avant ce Championnat du monde était de gagner quelque chose avec eux. Ce n'est pas une médaille d'or mais le fait d'avoir écrit une histoire avec cette équipe, c'est magnifique". Avec un moral à toute épreuve, les Bleus ont su puiser dans leurs ressources pour s'imposer face à des Tunisiens déchaînés... et ce, sans Richardson. Preuve que l'équipe de France a de la réserve. Notamment avec les deux révélations françaises que sont les deux Montpelliérains Nikola Karabatic et Michael Guigou, dont on entendra encore parler.
Après deux titres de champion du monde, une médaille d'argent, trois de bronze aux Mondiaux et une 4e aux Jeux Olympiques, les Anquetil, Kervadec, revenus pour l'occasion, et Richardson peuvent partir l'esprit tranquille, avec la satisfaction du devoir accompli. "L'objectif était de venir faire un podium, avoue ce dernier. On a une médaille de bronze, je la donnerai à mon fils Melvyn pour son anniversaire. Il m'a demandé une médaille mais il ne m'a pas dit de quelle couleur. Je pourrai toujours lui dire que c'est de l'or...
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