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A quoi correspondent les classifications ? Les Jeux Paralympiques décryptés

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 19/08/2021 à 15:34 GMT+2

JEUX PARALYMPIQUES 2021 - Les Jeux Paralympiques 2021 débuteront mardi 24 août avec 22 sports, mais plus de 500 épreuves sont au programme. Une diversité liée principalement aux nombreuses catégories, appelées classifications et chargées d’assurer une équité entre les différents handicaps. Mais à quoi correspondent-elles ? On se charge de tout vous expliquer.

Martina Caironi (Italie) lors des Jeux Paralympiques 2016 à Rio

Crédit: Getty Images

Les Jeux Paralympiques sont les Jeux Olympiques du handisport. Mais tous les handicaps ne permettent pas de pouvoir participer à l’épreuve, à commencer par les athlètes sourds ou malentendants qui participent eux aux Deaflympics. Les concurrents aux Jeux Paralympiques appartiennent forcément à l’une des trois catégories suivantes :
  • Athlète handicapé physique. Cela signifie que l’athlète est amputé, victime d’une lésion de la moelle épinière, victime d’une paralysie cérébrale (Infirmes Moteur Cérébraux) ou atteint d’affections provoquant des problèmes locomoteurs et non couverts par les catégories décrites précédemment
  • Athlète malvoyant et non-voyant.
  • Athlète présentant un handicap mental ou psychique. Cela signifie que l’athlète est victime d’une altération significative du fonctionnement intellectuel, indiquée par un Q.I inférieur à 75 reconnu avant les 18 ans.

Que signifient les classifications ?

Mais ces catégories sont évidemment elles-mêmes découpées en nombreuses sous-catégories et c’est là que cela se complique. Chacune de ces catégories, désignées par des sigles comme T52 ou PR1, a son propre système de classification, différent selon le sport, afin de s'assurer que l’entrainement soit un facteur plus important de la réussite que le degré d'infirmité.
La lettre correspond à l'initiale du sport en anglais, à l’instar de T comme "Track", pour les courses d’athlétisme, ou S comme "Swimming" pour la natation. Le premier chiffre indique le type de handicap, le second son degré de gravité. Moins le second chiffre est élevé, plus le handicap est important. Exemple :
  • T11 et T12 concernent tous deux une course d’athlétisme pour les athlètes souffrant de déficience visuelle, mais les T11 ont une déficience quasi-totale (vue à 25cm), portent des lunettes noires et sont accompagnés d’un guide voyant là où les T12 ont un champ de vision restreint à un rayon de moins de 5° et/ou ont la capacité de reconnaître un objet en mouvement à une distance d'un mètre.

Les différentes classifications

Athlétisme
  • Les épreuves sont désignées par le "T" pour les courses, "F" (Field en anglais) pour les sauts et les lancers.
T11 à T13 (et F11 à F13) : athlètes non-voyants (11) et mal-voyants (12-13).
T20 : athlètes souffrant de déficience intellectuelle
T34 à T38 : athlètes atteints de paralysie cérébrale
F47 : athlètes amputés du haut du corps et, uniquement pour les lancers, les athlètes de petite taille
T51 à T54 : athlètes en fauteuil roulant atteints à la moelle épinière
T63 à T64 : athlètes amputés au niveau des jambes ou dont le mouvement d’une jambe au moins est très limité
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Le Brésilien Gomes, lors de la finale du 400m en T11 lors des Paralympiques de Rio en 2016

Crédit: Getty Images

Natation
  • Les épreuves sont désignées par le "S".
S1 à S10 : handicap physique
S11 à S13 : déficience visuelle
S14 : déficience intellectuelle
Escrime
  • Tous les athlètes participent en fauteuil roulant
Catégorie A : l’escrimeur possède un bon équilibre au niveau du haut du corps et possède le plein usage de son bras d’escrime
Catégorie B : l’escrimeur possède soit un équilibre modéré au niveau du haut du corps, soit une faible déficience dans son bras d’escrime
Catégorie Open : il s’agit de la catégorie par équipes, nécessitant au moins un membre de la catégorie B par équipe
Aviron et Paracanöé
  • Les épreuves sont désignées par "Pr" pour l’aviron et "KL" pour le paracanöé
PR 1 : il s’agit de sportifs paraplégiques, atteints au niveau du tronc et des jambes. Leur buste est sanglé à un siège qui est fixe.
KL 2 : l’athlète souffrent d’une déficience majeure au niveau des membres inférieurs mais son tronc est fonctionnel. Son siège est fixe également.
PR 3 : les rameurs ont un usage total ou partiel des jambes, du tronc et des bras ou sont atteints de déficience visuelle. Leur bateau est le même que chez les valides.
Rugby en fauteuil roulant
Il s’agit d’un sport mixte. On attribue aux joueurs un certain nombre de points, allant de 0,5 à 3,5, en fonction de leur handicap et de leur amplitude de mouvement. Chaque équipe se compose de quatre membres. Peu importe le nombre de points de chaque membre, tant que le total de l’équipe ne dépasse pas les 8 points. Pour chaque joueuse sur le terrain, les équipes gagnent un demi-point.
A 0,5 pt, le joueur a – au minimum – une gêne sur chacun de ses membres, la tête exceptée.
A 3,5 pts, le joueur est amputé au niveau des jambes mais a une complète utilisation de son haut du corps, malgré une gêne au niveau des mains.
Basketball en fauteuil roulant
Le système est le même qu’en rugby, à deux exceptions près. Le basketball paralympique n’est pas mixte et les joueurs sont classés de 1 point à 4,5 points. Une équipe de 5 joueurs ne doit pas dépasser le total de 14 points.
A 1pt, le joueur a une complète utilisation de ses bras mais est sévèrement touché au niveau du tronc et des jambes.
A 4,5 pts, le joueur est amputé d’une jambe, en-dessous du genou mais a une complète utilisation de son corps.
Boccia
  • Les épreuves sont désignées par "BC", le nom de l’épreuve en anglais comme en français
BC1 : les athlètes sont paralysés au niveau cérébral et ont besoin de l’aide d’un assistant qui ajuste le fauteuil roulant ou fait passer la boule au joueur.
BC2 : les athlètes sont paralysés au niveau cérébral mais ils n’ont pas besoin d’une aide.
BC3 : les athlètes souffrent d’importantes difficultés motrices et ont besoin d’un assistant ou d’une rampe pour lancer la boule.
BC4 : les athlètes souffrent de difficultés motrices – non cérébrales - et ont des difficultés comparables aux BC1 et BC2 mais ils ne sont pas assistés.
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Le Brésilien Antonio Leme, lors du tournoi individuel mixte de Boccia, en catégorie BC3 aux Paralympiques de Rio 2016

Crédit: Getty Images

Cyclisme, sur route et sur piste
  • Ici, le sigle ne désigne par l’épreuve mais le handicap et le vélo utilisé. "H" correspond à au vélo à main (handbike), "T" au tricycle, "C" au vélo en solitaire et "B" au tandem. Seules les catégories C et B sont également sur piste.
B : les cyclistes ont une déficience visuelle.
H1 à H2 : cycliste tétraplégique.
H3 à H4 : cycliste paraplégique avec mobilité involontaire (H3) ou volontaire (H4) du tronc.
H5 : cycliste paraplégique, amputé ou souffrant d’un handicap au niveau du moteur cérébral. Il court en position à genou.
C1 : le cycliste souffre de paralysie sévère d’un membre inférieur ou des deux et est amputé de membres supérieurs et inférieurs.
C2 : le cycliste souffre de paralysie modérée d’un membre inférieur ou a été amputé au niveau fémoral sans utilisation de prothèse.
C3 : le cycliste souffre d’un handicap neurologique ou fonctionnel des deux membres inférieurs ou utilise une prothèse post-amputation fémoral.
C4 : le cycliste a été amputé au niveau tibiale ou souffre de troubles neurologiques associés.
C5 : le cycliste a été amputé ou souffre d’un handicap majeur au niveau d’un membre supérieur.
T1-2 : le cycliste est atteint de paralysie cérébrale, de SEP ou tout autre déficience neuromotrice similaire, qu’il soit quadriplégique (T1) ou diplégique (T2).
Haltérophilie ou Dynamophilie
L’épreuve est communément appelée "powerlifting". C’est la seule épreuve où la classification est finalement classique, avec une répartition des concurrents en fonction de leur poids. Tous les athlètes ne pouvant participer aux évènements d’haltérophilie "valides" en raison d’une déficience physique affectant les jambes ou les hanches sont admissibles aux épreuves paralympiques.
Parabadminton
  • Ici, le sigle désigne – un peu comme en cyclisme – comme l’athlète participe. Ainsi, "W" signifie qu’il joue en fauteuil roulant (wheelchair) alors que "S" veut dire qu’il peut jouer debout (stand).
WH1 et WH2 : le joueur joue assis dans son fauteuil et dispose d’un bon équilibre au niveau du tronc (WH2) ou non (WH1).
SL3 (hommes seulement) et SL4 : le joueur souffre d’un handicap au niveau d’un membre inférieur. Il marche ou court avec un boitement (SL3) ou avec fluidité (SL4).
SU5 : le joueur souffre d’un handicap au niveau d’un membre supérieur ou de l’absence de celui-ci.
SS6 : le joueur est de petite taille et doit entre-autres mesurer au maximum 145 cm.
Equitation
  • Comme au rugby, le sport est mixte. Les athlètes sont classés en fonction de leur handicap et de leur équilibre. Les catégories 1 et 2 sont limitées au pas et au trop, les catégorie 3 et 4 peuvent aller au galop mais seule la 4 a le droit d’effectuer des manœuvres latérales.
Catégorie 1 : les cavaliers souffrent d’une déficience au niveau de l’équilibre du tronc ou d’une motricité limitée au niveau des bras et des jambes.
Catégorie 2 : les cavaliers ont un handicap grave perturbant l’équilibre du tronc ou tout autre handicap grave
Catégorie 3 : l’athlète souffre d’une paralysie d’une partie du corps, d’un handicap moyen des deux bras et des deux jambes, d’un grave handicap des deux bras, est aveugle ou est sourd.
Catégorie 4 : le cavalier est handicapé au niveau d’un ou deux membres ou souffre d’une déficience visuelle.
Cécifoot et Goalball
Il n’y a pas de catégorie. Tous les joueurs souffrent d’une déficience visuelle, qu’elle soit totale ou non. Pour assurer l’équité et protéger ceux dont la déficience n’est pas complète, tous les joueurs portent un masque occultant sur les yeux.
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Finale du football à 5 déficients visuels entre le Brésil et l'Iran lors des Paralympiques de Rio 2016

Crédit: Getty Images

Judo
  • Seuls les athlètes malvoyants peuvent participer. Ils commencent chaque combat par une prise de la veste de kimono de l’adversaire. S’il y a différentes catégories d’athlètes, ceux-ci combattent en fonction de leur poids et non de leur handicap.
B1 : les athlètes sont complètement non-voyants
B2 et B3 : les athlètes ont une déficience majeure sur le plan visuel
Taekwondo
  • Une seule catégorie (K44) sera officiellement présente aux Jeux Paralympiques de Tokyo, mais celle-ci sera en fait ouverte à deux catégories.
K44 : les athlètes souffrent d’une perte de la main ou d’un bras raccourci ou bien sont victimes de troubles de la coordination au niveau des bras.
K43 : les athlètes ont une perte ou un raccourcissement des deux bras, sous le coude.
Tennis en fauteuil roulant
  • Il n’existe que deux catégories en tennis. L’Open se veut la catégorie traditionnelle du paralympique (simple et double hommes et femmes) alors que le Quad est mixte, aussi bien en simple qu’en double.
Open : les joueurs sont handicapés au niveau de la jambe et de la hanche, ou ont été amputés d’un membre inférieur. Mais tous ont une parfaite utilisation de leur haut du corps.
Quad : les joueurs souffrent de graves problèmes de mouvement et de coordination de leurs quatre membres. Ils ne peuvent diriger le fauteuil de manière aisée et sont limités dans leur gamme tennistique, comme au service. Ils peuvent nécessiter de l’aide pour tenir leur raquette.
Tennis de table
  • L’épreuve se nomme "TT" en référence au nom anglais (table tennis). Mais cela marche aussi en français.
TT1 à TT5 : les joueurs évoluent en fauteuil roulant. Leur handicap va d’une tétraplégie des quatre membres avec une raquette attachée à la main (TT1) à une para-polio ou un handicap ne permettant pas la pratique debout (TT5)
TT6 à TT10 : les joueurs évoluent debout. Ils peuvent souffrir d’un handicap au niveau des membres inférieurs et d’un membre supérieur (TT6), d’un handicap sur le bras de la raquette (TT7), d’un handicap sur un membre inférieur gênant (TT8) ou non (TT9) le déplacement ou seulement au niveau du bras qui ne tient pas la raquette (TT10).
TT11 : les joueurs souffrent d’une déficience intellectuelle
Tir
  • Le sigle de l’épreuve "SH" fait référence au nom anglais (shooting)
SH1 : les athlètes souffrent d’une limitation considérable du mouvement du tronc et des jambes, voire de l’absence de membres inférieurs mais peuvent porter eux-mêmes leur pistolet ou leur carabine. Au pistolet, tous ont une bonne utilisation de leur main de tir.
SH2 : les athlètes souffrent d’une limitation de mouvement au niveau du bras mais peuvent également souffrir des membres inférieurs. Tous ont besoin d’un support pour soutenir leur carabine
Tir à l’arc
  • Les épreuves sont encore une fois référence au handicap.
W1 : les archers ont un handicap au niveau des membres inférieurs comme des membres supérieurs et concourent en fauteuil roulant.
Open : la catégorisation est un peu plus "ouverte" (d’où le nom d’Open en anglais). Y participent les archers ayant un handicap modéré au niveau des jambes et de la hanche ou léger au niveau des jambes et du tronc. Ils peuvent évoluer en fauteuil roulant mais aussi assis ou debout en s’appuyant sur un tabouret pour garder l’équilibre.
Triathlon
  • Le sigle "PT" correspond aux abréviations du nom complet (para-triathlon)
PTWC : le triathlète souffre d’une limitation de mouvement au niveau des jambes et du tronc ou seulement des jambes. Il utilise un vélo à main en cyclisme et un fauteuil roulant pour la course à pied
PTS2 : le triathlète souffre d’une grave déficience physique (troubles de la coordination de tout le corps, absence d’un membre ou déficience d’un côté du corps) nécessitant pour la course à pied ou le vélo une prothèse ou tout autre équipement de soutien homologué
PTS5 : le triathlète souffre d’une légère déficience physique, que ce soit à une jambe, aux deux bras, à la cheville et peut souffrir de l’absence d’un pied ou d’une main. Il peut également utiliser une prothèse ou un équipement de soutien homologué.
PTVI : le triathlète souffre d’une déficience visuelle, totale pour partielle. La course à pied nécessite un guide alors que le vélo se fait en tandem. Le départ est échelonné selon les déficiences.
Volleyball assis
  • Le sigle "VS" correspond à "Volleyball Sitting", la traduction littérale. Chaque équipe doit être constituée de six joueurs sur le terrain. Cinq joueurs sont tirés de la catégorie VS1 et un de la catégorie VS2. L’équipe ne peut avoir plus de deux VS2 dans son effectif.
VS1 : le joueur souffre de l’absence d’un membre inférieur ou d’une partie du bras au-dessous du coude.
VS2 : le joueur souffre d’une déficience physique au niveau des membres inférieurs ou de l’absence d’une main.
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