Delecour toujours

En plein coeur du parc d'assistance du Rallye Monte-Carlo, à Valence, une nuée se forme tout à coup autour d'un stand. Ce stand, c'est celui du Team Enjolras qui engage cette année François Delecour sur l'épreuve d'ouverture du championnat IRC. Valeur sûre des chasseurs d'autographes, l'ancien vainqueur de l'épreuve (1994) multiplie les signatures et les photos en cette matinée ensoleillée. Tout sourire, un bonnet bleu vissé sur la tête, Delecour, 48 ans, a l'air plus en forme que jamais. A la veille du départ, il est bien décidé à montrer que ses quinze participations font de lui un prétendant crédible aux places d'honneur.

Car le "quadra" natif de Hazebrouck, dans le nord, connait bien le Monte-Carlo. Il a toujours été un grand fan de l'épreuve. Bien avant de jouer les premiers rôles. "Je garde des souvenirs incroyables de mes premiers Monte-Carlo avec la magie qui entoure l'épreuve, souffle-t-il. Le Monte-Carl', ça évoque aussi l'entrée dans le restaurant à Antraigues, les rencontres avec (Jean-Claude) Andruet et (Walter) Röhrl. Tous ces pilotes me paraissaient inaccessibles. Après, j'ai grandi et je me suis retrouvé de l'autre côté de la barrière. Malgré tout, après toutes ces années, c'est toujours magique de se retrouver au départ."

Et quand il évoque les spéciales du Monte-Carlo, son visage s'illumine de plus belle. "Burzet, Saint Jean-en-Royan, Saint-Bonnet-le-froid, tous ces noms sont magiques, s'enthousiasme-t-il. Je me sens chez moi dans les spéciales." Avec quinze participations à son actif, il connait mieux que quiconque les routes et les pièges qu'elles recèlent. "J'ai une grosse expérience. Je connais bien le rallye et les spéciales mais il y en a aussi beaucoup qui me font peur." C'est bien la seule crainte du pilote. Pour le reste, Delecour doit encore s'habituer à sa voiture, une Peugeot 207 S2000. "Je ne connais pas très bien la voiture, ajoute-t-il. Mais j'ai effectué deux jours d'essais la semaine dernière. Elle est très agressive. Il faut attaquer en permanence. Mais même si elle est très compliquée et difficile à conduire, je me sens bien au volant." Quelques interrogations qui n'empêchent pas le pilote de s'être fixé un objectif. "Il faudra attaquer au maximum, conclut-il, pour essayer de se mesurer aux jeunes et s'approcher le plus possible du podium."