Jeux Olympiques Paris 2024 | Marie-José Pérec et Teddy Riner pour allumer la vasque, impossible de rêver mieux

Le secret avait été très bien gardé. Il y avait certes eu quelques rumeurs, ou plutôt des supputations. Elles évoquaient un nom par-ci, un autre par-là, sans pour autant s'appuyer sur des sources tangibles. Le mystère concernant l'identité de celui ou celle qui allait allumer la vasque, ce vendredi à l'occasion de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris, a donc demeuré jusqu'au bout. Jusqu'à 23h21, très précisément. C'est à ce moment-là que Charles Coste, le doyen des champions olympiques français (100 ans, tout de même) a transmis le dernier relais. Pour le recevoir, ils étaient deux : Marie-José Pérec et Teddy Riner.

Lentement, l'un à côté de l'autre, l'ex-athlète et le judoka se sont dirigés vers la vasque, qu'ils ont allumée ensemble avant de la regarder s'envoler dans le ciel de Paris. L'image était magnifique et elle restera, à n'en pas douter, pendant très longtemps gravée dans les rétines. A fortiori dans la mesure où les organisateurs ne pouvaient pas trouver figures plus emblématiques pour accomplir cette action ô combien symbolique.

D'ailleurs, confier cette mission Pérec relevait de l'évidence pour de très nombreux observateurs. Y compris auprès de certains sportifs, qui la plébiscitaient sans hésiter. Il faut dire que la Guadeloupéenne, désormais âgée de 56 ans, a bâti une très grande partie de sa légende auprès du grand public sur la piste olympique, décrochant trois médailles d'or entre 1992 (200 m) et 1996 (200 m et 400 m). L'histoire s'était mal terminée à Sydney. Mais qu'importe, car "Marie-Jo" est restée, dans l'imaginaire national, un point de repère indissociablement lié aux Jeux.

On peut évidemment dresser le même constat au sujet de Riner. L'homme aux neufs titres de champion du monde dans la catégorie des poids lourds, 35 ans, s'apprête à disputer ses cinquièmes JO. Il a rapporté une médaille individuelle de chacune de ses apparitions sur la scène olympique (deux en or, deux en bronze), ajoutant même un sacre par équipes à Tokyo. Vendredi prochain, sur le tapis de l'Arena Champ-de-Mars, le colosse guadeloupéen tentera d'égaler le record de Tadahiro Nomura, seul judoka triple champion olympique en individuel. C'est sa quête, son obsession. Et cela donnerait encore plus d'éclat à un palmarès déjà gigantesque.

L'une a raccroché ses pointes il y a plus de vingt ans, l'autre a encore de bonnes raisons de garder sa ceinture fermement attachée autour de sa taille. Cette association était donc, quelque part, un trait d'union entre deux légendes qui ont activement participé à écrire, en lettres d'or, plusieurs des plus belles pages de l'histoire du sport français. 

Au-delà de leurs résultats et de leurs exploits, Marie-José Pérec et Teddy Riner doivent leur notoriété à leur charisme, à leur exemplarité. À l'image qu'ils renvoient, aussi : celle d'athlètes dotés d'un talent exceptionnel, mais qui ont su, grâce à leur force de caractère et à une détermination sans faille, surmonter les obstacles et sans cesse élargir leur champ des possibles. Non, vraiment, Paris 2024 ne pouvait pas rêver meilleurs derniers relayeurs.