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Rio 2016 : Le TAS rejette l'appel des athlètes russes et les prive des Jeux Olympiques

ParAFP

Mis à jour 21/07/2016 à 17:33 GMT+2

RIO 2016 - Le Tribunal arbitral du sport de Lausanne a rejeté jeudi l'appel des 68 athlètes russes quant à leurs participations aux Jeux Olympiques à Rio de Janeiro.

Secretary General of the Court of Arbitration for Sport (CAS) Matthieu Reeb delivers a statement on July 21, 2016 at its headquarters in Lausanne. The Court of Arbitration for Sport today dismissed a Russian appeal against a ban imposed by athletics gover

Crédit: AFP

La "tsarine" de la perche Yelena Isinbayeva ne pourra pas décrocher un troisième titre olympique à Rio de Janeiro : le Tribunal arbitral du sport (TAS) de Lausanne a confirmé jeudi la suspension des athlètes russes, ouvrant la voie à une exclusion collective de la Russie par le CIO.
C'est un géant de l'athlétisme qui est ainsi privé des JO, le pays qui avait fini deuxième dans cette discipline derrière les Etats-Unis d'Amériques aux Jeux de Londres en 2012.
Pas de Isinbayeva donc, ni de Sergey Shubenkov, le champion du monde du 110 m haies. Tous les athlètes qui avaient fait appel de leur suspension par la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) le 17 juin ont été recalés jeudi par le TAS, à l'unanimité de ses trois juges. Ce jugement est donc un succès par K.-O. pour l'IAAF et son président Sebastian Coe face au dopage d'Etat mis en place par la Russie.
Le double champion olympique du 1500 m n'a pourtant pas crié victoire jeudi : "Si nous apprécions que nos règles et notre pouvoir d'appliquer nos règlements aient été ainsi soutenus, ce n'est pas un jour pour des déclarations triomphantes", a insisté Lord Coe, dans un communiqué où l'IAAF estime que désormais le jugement du TAS a créé les conditions de "compétitions à armes égales" entre les athlètes.
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Yelena Isinbayeva le 16 novembre 2015 à Moscou

Crédit: AFP

Vers "l'option nucléaire"?

"Merci à tous d'avoir enterré l'athlétisme", a aussitôt réagi Isinbayeva jeudi, dénonçant une décision "purement politique", comme le ministre des Sports Vitali Moutko qui a évoqué lui une sanction "sans fondement juridique". "On ne peut que regretter profondément" cette décision concernant des "athlètes qui n'ont rien à voir avec le dopage", a déclaré de son côté le Kremlin.
Deux autres sports avaient déjà pris une telle mesure d'exclusion pour les JO 2016: l'haltérophilie avec la Bulgarie et le canoë-kayak en ligne avec la Roumanie et le Bélarus.
Cette décision du TAS rend désormais encore un peu plus envisageable une exclusion collective de la Russie par le Comité international olympique (CIO), poussé de toutes parts à une telle extrémité depuis la publication du rapport McLaren lundi et ses détails sordides sur le "système de dopage d'Etat" en Russie, avec l'aide active" des "magiciens" du FSB, les services secrets du Kremlin.
Dès mardi le CIO avait cependant pris ses précautions en expliquant qu'il "explorait toutes les options juridiques" à sa disposition, mais qu'il entendait attendre la décision du TAS. Mercredi il avait ajouté qu'il se donnerait "sept jours" pour étudier ce verdict, soit jusqu'au 27 juillet au plus tard. A neuf jours des JO !
La commission exécutive du CIO se réunira dimanche et un communiqué est attendu à l'issue de cette réunion, a indiqué l'instance olympique à l'AFP. Si une telle mesure d'exclusion collective de la Russie était prise par le CIO, ce serait "l'option nucléaire" avait affirmé récemment Dick Pound, le président fondateur de l'AMA.
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Dick Pound, président de la commission d'enquête indépendante de l'Agence mondiale antidopage (AMA), le 14 janvier 2016 à Munich

Crédit: AFP

Le Comité olympique allemand (DOSB) s'est prononcé pour une solution moins radicale : uniquement l'exclusion des sportifs russes des 20 disciplines spécifiquement mentionnées dans le rapport McLaren.
C'est Dick Pound qui est à l'origine de la chute des athlètes russes. Dans son rapport commandé par l'AMA, c'est lui qui avait dénoncé le 9 novembre dernier la Russie, son gouvernement, ses athlètes et leur "culture profondément enracinée de la tricherie".
Au passage, l'AMA avait tout de suite réclamé la mise au ban du monde sportif des athlètes russes, et donc leur exclusion des JO de Rio, en estimant que ces cas de dopage n'auraient "pas pu exister" sans l'assentiment du gouvernement.

Klishina et Stepanova seules

Ce rapport de plus de 300 pages avait décrit "un haut niveau de collusion parmi les athlètes, les entraîneurs, les médecins, les officiels et les agences sportives pour fournir de façon systématique aux athlètes russes des produits dopants afin d'atteindre le principal objectif de l'Etat (...): produire des vainqueurs".
Le 13 novembre, par 22 voix pour la suspension et 1 seule contre, l'IAAF avait suspendu provisoirement la Fédération russe d'athlétisme. Cette suspension provisoire avait été rendue définitive par l'IAAF le 17 juin.
Aucun athlète russe aux Jeux de Rio donc ? Pas tout à fait: elles seront deux à Rio, à avoir échappé au filet antidopage lancé par l'IAAF.
Darya Klishina d'abord. Cette spécialiste du saut en longueur a en effet appris le 10 juillet qu'elle était la seule repêchée par l'IAAF. Sa chance? Etre basée en Floride, aux Etats-Unis, et avoir donc subi des contrôles antidopage crédibles.
La seule autre athlète russe certaine de pouvoir aller au Brésil est Yulia Stepanova, la lanceuse d'alerte à l'origine de toutes les révélations sur le dopage en Russie après son témoignage à visage découvert dans un documentaire de la chaîne allemande ARD en décembre 2014.
Repêchée depuis le 1er juillet par l'IAAF, celle-ci devrait concourir sous la bannière olympique, ou un drapeau neutre, ayant refusé de s'aligner sous le drapeau russe.
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