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NBA 2K19 : "Nous avons réussi à rendre chaque joueur unique"

Loris Belin

Publié 17/09/2018 à 09:18 GMT+2

JEUX VIDEO - NBA 2K s'est imposé depuis plusieurs années comme la référence absolue des simulations vidéoludiques de sport. Au plus proche de la réalité tant visuellement que par le comportement des joueurs sur le parquet, la simulation de basket du studio 2K Sports a fait de cette précision vers le réel son principal cheval de bataille.

LeBron James sous le maillot des Lakers dans NBA 2K19

Crédit: Other Agency

Du réel au virtuel, la frontière est parfois ténue. Surtout quand on parle de jeux vidéo, entre nouvelles technologies immersives et projets ambitieux pour plonger le joueur dans ce qu'il pourrait voir de ses propres yeux sans l'intermédiaire d'un écran. C'est le défi que se lance tous les ans 2K Sports au moment de développer sa série de jeu de basket. Depuis le passage à l'actuelle génération de consoles, NBA 2K est devenu l'exemple incontesté du réalisme dans les simulations sportives. Et l'opus 2K19 ne déroge pas à la règle. Comment faire alors pour donner l'impression de la chair et d'os à des pixels et une manette ? La recette tient en de nombreux ingrédients et surtout beaucoup d'envie.
Car 2K Sports est du genre minutieux, poussant le détail au point de se demander si son titre phare tient plus du sport ou du jeu. Pour cela, le studio américain a gonflé ses moyens en misant autant sur des employés du secteur du jeu vidéo que sur d'autres venant à l'origine de la balle orange. Ils ont alors pour but de travailler sur tout ce qui rend sa simulation non seulement belle, mais surtout réelle : les détails visuels des joueurs, les ambiances, mais aussi une analyse fine de tous les acteurs de la NBA bien au-delà du paraître.

"C'est comme si nous avions notre propre équipe de scouts !"

"Notre équipe suit de très près la NBA au quotidien, explique Rob Jones, producteur senior du jeu qui fête cette année sa 20e édition. Une des équipes de producteurs analyse toutes les vidéos des matches tous les soirs d'un point de vue stratégique, comme s'ils étaient des entraîneurs. Ils ne font que ça. Ainsi, nous connaissons très bien la manière dont les joueurs jouent, mais aussi leurs habitudes et comment les équipes évoluent. C'est comme si nous avions notre propre équipe de scouts !" Ces scouts, membres habituels des staffs des franchises NBA, sont les hommes de l'ombre qui font tourner une équipe : qui recruter, quels adversaires cibler, quelle tactique adopter. Chez 2K, ce sont eux qui font du jeu une représentation assez bluffante du basket nord-américain lui-même.
Ce travail de fourmi, 2K Sports l'accompagne de ses moyens techniques pour retranscrire visuellement l'analyse de ses spécialistes. Chaque année, de nombreux acteurs et quelques joueurs NBA passent par les locaux californiens du studio de développement Visual Concepts pour des sessions de motion capture. Affublés de costumes truffés de capteurs, ils évoluent alors comme s'ils étaient sur le parquet pour reproduire le plus fidèlement possible le comportement des stars NBA comme des joueurs plus anonymes. "Notre équipe de motion capture travaille ensemble depuis si longtemps que quelque soit l'acteur qui participe, très souvent on finit par se dire, 'lui il joue comme tel ou tel joueur', 'son dribble ressemble beaucoup à celui de X ou Y', raconte Rob Jones. Bien sûr, ça ne pourra pas être un réalisme parfait. Notre base de données est devenue tellement large au fil des années que l'on s'en rapproche au plus près."

Une IA toujours plus futée

La tâche ne s'arrête pas là. Si développer un jeu aussi poussé n'est déjà pas aisé, le faire sur un sport qui évolue autant si rapidement est un autre défi pour 2K Sports comme pour son principal concurrent EA Sports, éditeur de NBA Live. A la satisfaction du joueur doit s’ajouter une fidélité sans faille pour le puriste qui souhaite voir évoluer ses joueurs en small ball comme l’ont adopté les équipes actuelles. Etre fidèle oui, mais sans tomber dans la caricature alors que Houston est devenue la première équipe de l’histoire à tenter plus de tirs à trois points qu’à deux points la saison passée.
Pour y faire face, il a fallu deux ans à 2K Sports. En 24 mois, le studio s’est focalisé un peu plus sur la jouabilité et surtout sur l’intelligence artificielle, ce qui dirige l’action des joueurs dont vous n’avez pas le contrôle sur le terrain (coéquipiers comme adversaires). Du déplacement hyperactif propre aux Golden State Warriors à la circulation de balle des Celtics de Boston, chaque équipe à son ADN, réunis en sept grands archétypes dans NBA 2K19.
"Ces deux dernières années, le développement que nous avons fait sur l'intelligence artificielle des équipes et sur les tendances des joueurs nous permet de nous ajuster de manière plus dynamique aux évolutions du jeu en NBA, se félicite Jones. Pour nous, chaque équipe a sa propre dynamique, nous les pensons comme des entités toutes différentes. Il y a quelques années, elles avaient des joueurs différents au poste d’ailier-fort ou de pivot mais ils avaient sensiblement le même rôle. Aujourd'hui, nous avons réussi à rendre chaque joueur unique.” Ainsi ne vous attendez pas à voir réagir de la même manière un Patrick Beverley, très agressif sur l'homme en défense, qu’un Stephen Curry.
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Ben Simmons au dunk dans NBA 2K19

Crédit: Other Agency

C’est d’ailleurs de ce côté là du terrain que se distingue 2K19 de son prédécesseur. Outre le fait de jouer avec quatre joueurs portés vers le jeu extérieur, le small ball a contraint les défenses à s’adapter, à changer d’adversaire direct au gré des écrans et des mouvements sans ballon. Et la dernière mouture de la série vidéo-ludique semble avoir réussi un petit exploit, celui de réfléchir et sentir le jeu, pas simplement l’appliquer. “Une de nos plus grandes fiertés cette année, c'est que les joueurs que vous ne contrôlez pas sont aujourd'hui capables de comprendre, d'analyser le jeu, de se défaire d'une aide défensive par exemple. L'intelligence artificielle comprend désormais dans quel angle le joueur l’attaque, si la protection du cercle est suffisamment bonne ou non, jusqu'où doit-elle se placer pour défendre correctement. Et je dis ça alors que j'étais le premier à profiter des petites erreurs de l’ordinateur pour marquer ! Maintenant, je ne peux plus le faire.
Rob Jones préfère s’amuser de cette petite difficulté supplémentaire. Car il sait qu’elle permet de nouveau à son poulain de tutoyer le sport au plus proche de son essence. Certaines animations peuvent bien sembler encore un peu robotisées, des phases de jeu improbables. Mais il sera encore bien difficile de déloger NBA 2K de son trône des simulations, au sens le plus strict du terme.
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