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Rocky : "Nous sommes une dizaine de joueurs à vivre de FIFA, il n'y avait personne il y a deux ans"

Loris Belin

Mis à jour 08/08/2018 à 14:36 GMT+2

JEUX VIDEO - Corentin Chevrey, alias Rocky, est une des vedettes parmi les joueurs de FIFA dans l'Hexagone. Champion du monde du mode Ultimate Team en 2017, il a depuis rejoint l'équipe eSport du Paris Saint-Germain. De quoi faire de lui un des spécialistes les plus avisés sur la professionnalisation de l'eFootball en France.

Corentin Chevrey (PSG eSports), dit Rocky durant la finale du tournoi de eLigue 1 2017-2018. Crédit photo : PSG eSports

Crédit: Other Agency

Tu es aujourd'hui une des figures de la section eSport du PSG. Qu'est-ce que change concrètement le fait d'être entouré par la structure eSport d'un club de football par rapport à une structure purement jeux vidéo ?
Corentin "Rocky" Chevrey : Je pense que tous les joueurs FIFA sont avant tout de grands fans de football, donc même si c'est pour de l'eSport, ca reste quand même une énorme fierté d'être entouré par la structure eSport d'un grand club de foot, comme par exemple le Paris Saint-Germain. J'étais moi-même dans une structure purement gaming, Vitality, avant de rejoindre le PSG. Je dirais qu'on a plus de pression dans une structure eSport d'un club que dans une structure purement gaming mais pour ce qui est de l'encadrement, il n'y a pas vraiment de différence.
L'arrivée des clubs de foot dans l'eSport, c'était ça la solution pour que le milieu se professionnalise un peu plus ?
Rocky : Pour ce qui est de FIFA, le milieu s'est professionnalisé avant tout depuis que les gens d'EA Sports ont décidé de gérer eux-même le circuit eSport de FIFA sur FIFA 17. L'arrivée des clubs a apporté une nouvelle image et un nouveau public à l'eSport mais je pense que le circuit se serait professionnalisé autant même sans clubs de foot.
Comment se passe les engagements avec les structures ou les clubs ?
Rocky : Cela dépend de chacun, comme tout contrat, le joueur et la structure négocient sur plusieurs choses, dont la durée. La durée peut être en année ou en saison FIFA mais la plupart du temps ce sont des durées assez courtes, de un à trois ans, sachant qu'une saison FIFA se termine fin août.
Cela laisse le sentiment que les joueurs d'eFootball deviennent véritablement de plus en plus comme des joueurs de foot avec des contrats, des sponsors, des agents, des recruteurs… C'est aussi ton avis ?
Rocky : L'évolution de la scène FIFA a logiquement attiré beaucoup de marques et de sponsors. C'est donc logique qu'il y ait beaucoup de simillitudes entre nous et les athlètes de sport "traditionnel".
On est en concurrence tout au long de l'année pour pouvoir garder notre place le plus longtemps possible
Aujourd'hui, combien de joueurs FIFA peuvent selon toi réellement vivre du jeu ?
Rocky : Très peu de joueurs FIFA peuvent réellement en vivre mais on est quand même en constante évolution ! A ce jour, en France, je dirais qu'on est une petite dizaine à en vivre convenablement alors qu'il y a encore deux ans, aucun joueur ne pouvait vraiment en vivre.
C'est quoi par exemple la journée classique d'un joueur pro de FIFA ?
Rocky : FIFA n'est pas le jeu qui demande le plus d'heures d'entraînement. C'est un jeu individuel donc cela ne demande pas déjà une certaine cohésion tactique comme sur certains jeux par équipe. Pour ce qui est de la journée-type, si on prend une journée avant un gros tournoi, on s'entraine quatre à cinq heures par jour en jouant contre d'autres joueurs parmi les meilleurs pros européens.
Les changements d'une édition à une autre du jeu comme ce que tu as vécu entre FIFA 17 et FIFA 18, ce n'est pas inquiétant pour imaginer une carrière qui puisse durer ?
Rocky : Non pas vraiment. Personnellement, je fais de l'eSport sur FIFA depuis quatre ans et chaque année ce sont quasiment toujours les mêmes joueurs au top niveau. Il y a toujours quelques nouveaux qui arrivent bien sûr. Mais s'il se donne les moyens de rester au top, un top joueur FIFA ne peut pas devenir vraiment moins bon d'une édition du jeu à une autre.
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Cristiano Ronaldo, tête d'affiche du jeu vidéo FIFA 18.

Crédit: Eurosport

L'évolution ultime ? Une Ligue des champions FIFA ou un circuit façon ATP
PES investit de plus en plus sur l'eSport et souhaite rattraper son retard sur FIFA. Tu penses que l'écart pourrait réellement se réduire et voir la scène de la PES League ou de la eFootball.pro attirer des joueurs FIFA ?
Rocky : Dans quelques années peut-être. Mais dans un futur proche, j'ai du mal à croire que PES arrivera à rattraper son retard même si ce FIFA 18 était loin d'être bon. Mais si un jour PES revient au top et qu'au contraire FIFA coule, je pense que pas mal de pros FIFA essaieront la transition sur PES.
Est-ce que l'on pourrait imaginer un système où de nombreux clubs avec une structure eSport auraient un large groupe de joueurs permettant de jouer la concurrence en interne, de remplacer des joueurs fatigués, voire blessés, de la même manière qu'un effectif dans le football "réel" ?
Rocky : Je ne pense pas que ce serait utile d'avoir un large groupe de joueurs dans une structure eSport. Il y a très rarement de blessures et pour ce qui est de la concurrence, on sait très bien qu'il y a peu de place dans ces grands clubs ou structures pour le nombre de joueurs que l'on est, donc nous sommes un peu en concurrence tout au long de l'année pour pouvoir garder notre place le plus longtemps possible.
Quelle serait la prochaine grande évolution de l'eFootball ou le but ultime pour toi ?
Rocky : Le but ultime pour moi, ce serait soit un circuit ressemblant au foot, avec un championnat national dans chaque pays où les trois-quatre premiers sont qualifiés pour la Ligue des champions FIFA, soit un circuit type ATP au tennis, avec des tournois majeurs et d'autres tournois moins importants avec des points à gagner à chaque tournoi et un classement.
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