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Grand Chelem de Tachkent | Le burn out évité, Amandine Buchard de retour pour travailler des "bottes secrètes"

Stéphane Vrignaud

Publié 29/02/2024 à 12:47 GMT+1

En position de chasser l'or aux Jeux Olympiques cet été -52kg, Amandine Buchard fait sa rentrée ce vendredi au Grand Chelem de Tachkent. Après une année 2023 chargée, fructueuse, la Française a eu besoin de souffler avant de se lancer dans la dernière ligne droite qui la ramènera à Paris, fin juillet. Avec l'envie de s'aligner sur plusieurs grands tournois d'ici là, peut-être l'Euro, les Mondiaux…

Episode 5 : Buchard, l'obsession de l'or

A l'origine, Amandine Buchard devait reprendre la compétition au Grand Chelem de Paris, le 2 février dernier. Mais elle a finalement décidé de reporter sa rentrée pour éviter de tomber dans le trou noir qui la guettait. Début février, elle s'est accordé un délai supplémentaire avant de se remettre dans le bain. Parce qu'elle se connaît très bien, parce qu'elle en a payé le prix, surtout. En 2016, elle avait volontairement renoncé à disputer les Jeux Olympiques de Rio de Janeiro, à supporter plus longtemps l'enfer physique et mental des descentes de poids en -48kg. "J'ai eu des gros problèmes de santé par rapport à ça. A partir du moment où ça atteint une certaine dangerosité… Mon corps c'est mon outil de travail. J'ai dit : 'Non, stop'. J'ai fait une pause et je me suis soignée", a expliqué à Eurosport l'athlète passée depuis en -52kg.
C'est pourquoi cet hiver, elle a senti qu'elle ne devait pas transiger. "Si je ne m'arrêtais pas, j'allais vers le burn-out, j'allais me détruire entièrement", a-t-elle exposé dans un entretien à l'AFP. Cause d'un agenda 2023 chargé et conséquences d'un tiroir à médailles bien garni : l'or au Grand Chelem d'Antalya, le bronze des Mondiaux puis l'or des Masters, des championnats d'Europe et par équipes aussi, avec le PSG. Tout ça collectionné de mai à décembre, preuve que le moteur des champions n'est seulement pas le cercle vertueux de la victoire, mais celui des temps faibles, des moments de repos aussi.
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Intouchable à Budapest, Buchard remporte l'or au Masters

"Aller chercher tout le temps de l'or"

"On a des saisons longues, beaucoup de pression s'accumule", nous souligne encore la licenciée du PSG. Heureusement, le programme de l'équipe de France d'ici les Jeux Olympiques de Paris est une échappatoire toute trouvée à cette monotonie. "Dans les prochains mois, on va partir en stage pour essayer de se couper du quotidien des installations de l'INSEP. Je les connais depuis 2012, et la routine ce n'est pas trop mon fort...", avoue-t-elle. Sans perdre de vue l'objectif n°1 : "Être championne olympique à Paris. C'est le rêve de toute une vie."
Concrètement, ce Grand Chelem de reprise, à Tashkent, est le premier étage d'une fusée dans laquelle elle est déjà montée. "J'ai fait une bonne année 2023. J'aime aussi me référer à mon année avant Tokyo, nous rappelle-t-elle. J'avais été très performantes les mois précédents les Jeux. Je vais essayer de rester dans la même lancée : aller chercher tout le temps de l'or. Après, s'il n'y a pas tout le temps de l'or d'ici les Jeux, ça va m'aider aussi : j'aurais fait des erreurs et je pourrai travailler sur ces erreurs pour pouvoir arriver encore plus performante aux Jeux. Je vais essayer sans arrêt de m'améliorer, devenir une meilleure version de moi-même pour surtout ne rien regretter."
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Un waza-ari sur le gong : revivez le combat en or de Buchard en vidéo

Abe n'est pas une obsession

En mode "retour" en Ouzbékistan, Amandine Buchard ne va pas retrouver son adversaire n°1 en -52kg, la Japonaise Uta Abe, championne olympique et triple championne du monde, mais elle aura de quoi se jauger par rapport à la Britannique Chelsea Giles, sa partenaire de club, ou d'autres concurrentes, certes un peu moins référencées sur la scène internationale comme l'Allemande Mascha Ballshaus ou l'Emiratie Khorloodoi Bishrelt. Ou sa compatriote Astride Gneto.
Mais qu'importe le plateau, le chantier technique reste ouvert, et il ne tourne pas uniquement autour d'Uta Abe, même s'il y aurait de quoi en faire une obsession. Ce qui n'est pas le cas. "Ces dernières années, j'ai travaillé des choses qui sont devenues des points forts, expose Amandine Buchard. Il y a moyen d'améliorer d'autres choses. Les derniers mois, on peut toujours trouver des petites bottes secrètes. Il reste beaucoup de jours d'entraînement. Par rapport à des techniques que j'ai, il peut y avoir d'autres sens de direction, d'autres formes de préparation. Il y a toujours de la place pour la progression."
Vendredi, Amandine Buchard devrait encore essayer de placer son spécial "kata guruma", une projection en soulevant l'adversaire sur ses épaules, mais tester aussi des mouvements ou variations nouvelles, le but, comme toujours, étant de ne pas trop en montrer avant les Jeux. "C'est un moment où on donne encore des informations aux adversaires", note-t-elle.
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Un kata-guruma juste avant le gong et Buchard se pare de bronze

L'Euro et les Mondiaux peut-être avant les JO

La difficulté de ce jeu de cache-cache sur l'étendue de sa panoplie ne s'arrêtera pas à Tachkent, d'ailleurs. Les JO ne seront pas tout cette saison. "Les championnats d'Europe j'en ai envie, les championnats du monde aussi, confie-t-elle. Ce dernier est plutôt destiné aux filles qui n'ont pas la chance d'aller aux Jeux mais en fonction des profils, un championnat du monde peut être bénéfique pour certaines athlètes des Jeux, si on n'a pas fait beaucoup de compétition avant ou si on a besoin d'être classée d'une certaine façon à la ranking list. J'aime toujours l'adversité, les défis, surtout que je ne suis pas championne du monde en individuel. On verra. Cela aurait été en juin, cela aurait été un non catégorique (ndlr : les Mondiaux auront lieu du 19 au 24 mai, à Abu Dhabi). Si je suis engagée, je n'irai pas à 50% car ça augmenterait mes risques de blessures. Et puis, il faut faire un voyage, un régime. Si j'y vais, ce n'est pas pour être dans le calcul." Amandine Buchard montre depuis des années qu'à travers ses choix, elle a son destin en main. Et elle tient à le garder.
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