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Championnats du monde | Teddy Riner : "J'espère vraiment que ça paiera à Paris 2024"

Glenn Ceillier

Publié 13/05/2023 à 20:38 GMT+2

Sacré champion du monde des +100 kg, samedi à Doha, Teddy Riner a pris date à un peu plus d'un an des Jeux olympiques de Paris. S'il est redevenu le patron des lourds en décrochant un onzième titre mondial, le colosse de 34 ans ne cache pas qu'il a dû s'employer comme rarement. Et s'est chargé de remettre les pendules à l'heure.

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"Ça fait longtemps que je n'ai pas entendu une Marseillaise sur un podium mondial, ça fait du bien !" C'est un mélange de soulagement et de bonheur. Mais une chose est sûre : Teddy Riner savoure après être parvenu à écrire une nouvelle page dorée de sa légende en devenant à nouveau le roi des +100 kg ce samedi. "C'est une fierté ce onzième titre mondial. Il y a tout le travail derrière. Mais quand on travaille, ça paie, même quand c'est dur", a-t-il lancé sur L'Equipe.
Ce week-end à Doha et alors que certains s’interrogeaient sur ses capacités à retrouver sa motivation ou son judo après être redevenu humain sur la planète judo ces dernières années, Teddy Riner a réussi une première partie de son pari en reprenant son trône après six longues années d'absence au Mondial. Et il s'est chargé de remettre les pendules à l'heure. A plus d'un titre. "C'est bien qu'il y ait des journées comme ça, les gens vont arrêter de croire qu'il n'y a personne et que c'est facile. C'est toujours dur. Il y a toujours du monde. Il faut s'arracher les couilles (sic) pour gagner, désolé de l'expression", a-t-il glissé à la sortie du tatami.
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28 secondes pour dompter le n°1 mondial : la victoire express de Riner en demi-finale

Une des plus grosses journées de toute ma carrière
Sa journée n'a en effet pas été de tout repos. Absent des Mondiaux en 2022, le Guadeloupéen de 34 ans a dû passer par un premier tour car il n'était pas tête de série. Un combat en plus. Et comme il n'a pas toujours été impressionnant – mis à part sa demi-finale expédiée en moins de trente secondes face à Temur Rakhimov - N.1 mondial de la catégorie -, il a passé de longues minutes sur les tatamis ce samedi. Très longues mêmes. "Journée pas facile, je crois que c'est une des plus grosses journées de toute ma carrière", a avoué Riner.
S'il avait moins de marge que lors de certains tournois dans le passé alors qu'il s'était déclaré à 70% de ses capacités dans la semaine, le colosse a cependant su trouver les ressources pour confirmer son retour au plus haut niveau après son succès en février lors du Grand Slam de Paris. "Pas de rythme de toute la journée, du coup, qu'est-ce qu'on utilise ? Le mental, il ne reste plus que ça", a-t-il encore confié. Et c'est aussi à ça que l'on reconnait les grands champions, cette classe dont il fait partie depuis tant d'années maintenant. "Le corps est en alerte rouge. Donc quand le judo et les sensations ne sont pas là, il faut faire appel au mental. Le cerveau guide le reste".
On va savoir ce qu'il reste à travailler
S'il a retrouvé son statut de maître des lourds, le triple champion olympique avait aussi envie à Doha de se tester au contact des meilleurs judokas à un an des JO de Paris, son grand objectif. Et de prendre des repères sur la nouvelle génération. Dans cette optique, il a été servi avec ses duels face au Mongol Odkhuu Tsetsentsengel (23 ans, 4e mondial et vainqueur du Grand Chelem de Tel-Aviv) ou face à la nouvelle sensation japonaise Tatsuru Saito, (21 ans et vice-champion du monde en 2022). Deux adversaires qu'il affrontait pour la première fois et qu'il a donc battu non sans quelques difficultés. "Je suis content aussi de voir que mon corps répond bien, je lui ai demandé de tenir bon et il l'a fait", s'est-il réjoui après avoir estimé : "Avec ces championnats, on va savoir ce qu'il reste à travailler".
Avec son expérience, Riner sait évidemment qu'il n'est pas encore arrivé. Ce titre mondial, le premier depuis 2017, n'est qu'une étape dans sa quête olympique. Mais seize ans après son tout premier sacre mondial, il a engrangé de la confiance en démontrant cette aptitude rare à répondre présent le jour j pour monter sur la plus haute marche du podium. Qu'importe sa forme, les épreuves ou ses adversaires. Et à un an des Jeux, c'est la meilleure nouvelle possible. Il sait qu'il est sur la bonne voie pour Paris, où il visera un troisième titre olympique individuel. "J'espère vraiment que ça paiera à Paris 2024 mais ça ne peut que payer quand on fait des journées comme ça", a réagi le Français.
Pour le moment, il faut cependant d'abord profiter du moment présent : "Là, c'est bien, on a réussi une grosse étape. Maintenant un peu de repos et on va repartir très vite au travail. Ça va arriver vite mais on a encore un peu de temps (…). Et il n'y a jamais de médaille facile, et un nouveau titre après autant d'absence, je vais le savourer…" A juste titre. Surtout que c'est bien connu, l'appétit vient en mangeant…

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