Championnats du monde | Teddy Riner titré pour la 11e fois après sa victoire face à Inal Tasoev

Le retour du roi ! Seize ans après le premier, Teddy Riner est à nouveau champion du monde. Après six ans d'absence aux championnats du monde, le Guadeloupéen est parvenu à retrouver son trône en s'imposant à Doha ce samedi après sa victoire en finale contre le Russe Inal Tasoev en prolongation. Le voilà avec un onzième sacre planétaire. A un peu plus d'un an des Jeux Olympiques de Paris – son dernier grand objectif -, le triple champion olympique a démontré qu'il faudrait bien compter sur lui en 2024.

Dans la semaine, Teddy Riner avait pourtant estimé n'être qu'à 70% de sa forme. Mais il a su aller chercher les pourcentages supplémentaires pour récupérer son bien, car on parle là d'un champion d'exception. Et il l'a encore rappelé à tout le monde ce samedi sur les tatamis de Doha. Après avoir averti toute la concurrence en remportant en février un septième titre au prestigieux Grand Slam de Paris, il a écrit une nouvelle page de sa légende ce weekend. Et pris surtout date pour Paris 2024, où il rêve d'ajouter un troisième titre olympique individuel à son immense palmarès.

A Doha, Teddy Riner avait à cœur de prendre ses marques pour cette échéance parisienne tant attendue. Tout en récupérant des informations sur la nouvelle génération de judokas. Il a été servi. Et a répondu idéalement. Le médaillé de bronze des +100 kg des Jeux de Tokyo n'avait pourtant pas la tâche facile. Absent des derniers Mondiaux en 2022 en raison d'une belle entorse à la cheville droite, le colosse de 34 ans, qui a très peu combattu depuis deux ans, n'était pas tête de série à Doha. Il a donc dû commencer par un premier tour. Mais s'il n'a pas toujours été impérial, il a su aller au bout encore une fois.

Pour son entrée en lice, Riner a d'abord battu le Roumain Vladut Simionescu, 25e mondial en l'envoyant au sol à une minute 47 sec de la fin du temps réglementaire avant de se débarrasser du Polonais Kacper Szczurowski, sanctionné de trois pénalités. Et c'est ensuite qu'il a pu vraiment se tester. Il s'est d'abord frotté au Mongol Tsetsentsengel Odkhuu, classé au 4e rang mondial de la catégorie des +100 kg et vainqueur en février du Grand Slam de Tel Aviv. Dans la douleur, il a passé ce premier test en l'emportant aux pénalités.

En quart de finale, Riner a poursuivi sa quête en combattant pour la première fois face à la nouvelle star japonaise, Tatsuru Saito. Face au vice-champion du monde, le Français a réussi à imposer sa puissance en usant son adversaire pour le faire plier aux pénalités lors de la prolongation. Mais c'est en demi-finale qu'il a signé le geste de sa journée. Face à Tadjik Temur Rakhimov - N.1 mondial de la catégorie -, Riner a retrouvé son judo spectaculaire pour signer une victoire en moins de trente secondes sur un mouvement superbe. Un régal, comme au bon vieux temps.

La finale a été moins expéditive. Emoussé par tous ses combats, Teddy Riner a dû faire preuve de patience face à Inal Tasoev, qui combattait avec un kimono neutre. Il s'est même fait peur quand le champion d'Europe 2021 l'a fait tomber en prolongation, avant de voir son action être annulée. Mais le roi des lourds a finalement battu le Russe par waza-ari. Au bout du suspense. Et à l'issue d'une journée riche en émotions et enseignements.

S'il apporte à la France un deuxième titre dans cette édition des Mondiaux après celui de Clarisse Agbégnénou en -63 kg, et au total une septième médaille, Teddy Riner a surtout fait le plein de confiance. Si le monde du judo s'était rendu compte qu'il était bien humain ces dernières années, il a donné quelques réponses à ceux qui s'interrogeaient sur ses chances de réussir son pari. Oui, il est bien de retour au plus haut niveau. Et doit maintenant poursuivre sur sa lancée pour rester le roi des lourds chez lui dans un peu plus d'un an.