Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Jeux Olympiques - Tokyo 2020 : Agbegnenou, l'attitude d'une patronne et la consécration d'une championne

Raphaël Brosse

Mis à jour 27/07/2021 à 19:26 GMT+2

TOKYO 2020 - Venue au Japon avec pour seul et unique but de remporter le titre olympique, Clarisse Agbegnenou a atteint son objectif avec brio, ce mardi. Alors que plusieurs leaders français ont flanché depuis le début de ces Jeux, la co-porte-drapeau de la délégation tricolore n'a, de son côté, jamais vacillé sous la pression. Elle s'est comportée en patronne, tout simplement.

Clarisse Agbegnenou (France) / Tokyo 2020

Crédit: Getty Images

Pouvait-il en être autrement ? Très sincèrement, le doute est permis. Il y a cinq ans, sur les tapis de Rio, Clarisse Agbegnenou s'inclinait face à Tina Trstenjak en finale olympique de la catégorie des -63kg. Ce mardi, au Nippon Budokan de Tokyo, la Française se retrouvait une nouvelle fois contre sa grande rivale slovène lors du combat pour l'or. C'était un signe, une opportunité rêvée, l'occasion de boucler la boucle et de tourner la page, une bonne fois pour toutes.
C'est la tenante du titre, tu dois lui prendre cette médaille
"Quand j'ai vu que c'était elle, je me suis dit : 'Clarisse, il n'y a pas de hasard. À un moment donné, il faut que tu prennes ta revanche. C'est la tenante du titre, tu dois lui prendre cette médaille.' Il fallait que ça se passe comme ça. La retrouver cinq ans plus tard, je ne pouvais pas rêver mieux," a avoué à Eurosport la combattante francilienne, juste après ce remake de la finale de 2016. Un remake qu'elle a remporté avec la manière, en forçant la décision dans le Golden Score. Le point final d'une journée parfaite, menée d'une main de maître.
picture

Agbegnenou en or : revivez sa victoire historique en vidéo

Agbegnenou l'avait annoncé : elle venait à Tokyo pour l'or, et rien, absolument rien d'autre n'aurait pu la contenter. Au fond, c'est tout sauf étonnant, puisque l'on parle ici d'une quintuple championne du monde et d'Europe, de surcroît incontestable numéro 1 mondiale de sa catégorie. La patronne des poids mi-moyens avait un objectif très élevé, et elle a assumé. Jamais, tout au long de son parcours du jour, la native de Rennes n'a montré le moindre signe de faiblesse, n'a paru en proie au doute. La pression a glissé sur elle, sans l'affecter ni la faire déjouer.
picture

Clarisse Agbegnenou est championne olympique !

Crédit: Getty Images

Agbegnenou, la leader qui montre l'exemple

Le fait qu'une leader des Bleues tienne son rang est, d'ailleurs, assez rare depuis le début de ces JO pour être souligné. Quelques heures avant son sacre, Pauline Ferrand-Prévot et Loana Lecomte, prétendantes à la médaille d'or en VTT, avaient ainsi craqué. Auparavant - et pour ne citer qu'eux -, l'épéiste Yannick Borel et le triathlète Vincent Luis, tout aussi fermement décidés à s'installer sur le toit de l'Olympe, étaient passés à côté de leur sujet.
picture

"Clarisse Agbegnenou est une machine, elle ne laisse rien au hasard"

Nulle volonté, bien sûr, de pointer du doigt les contre-performances de ces champions d'exception. Juste celle de prouver à quel point assumer un statut de favori n'est pas chose aisée, a fortiori sur une échéance telle que les Jeux. "Gnougnou" l'a fait. Elle a montré l'exemple. En sa qualité de figure de proue de l'équipe de France féminine de judo, qu'elle est depuis un moment déjà. Mais aussi en tant que chef de file de la délégation tricolore. Un costume qui ne semble pas trop grand pour elle, bien au contraire.

Tradition de judokas

Le rôle de porte-drapeau des Bleus (qu'elle a partagé avec le gymnaste Samir Aït-Saïd) ne lui a en effet pas du tout coupé les ailes. "Je n'avais aucune pression par rapport à tout cela", a assuré la néo-championne olympique à Eurosport. Dans la longue histoire de la France aux Jeux Olympiques d'été, celles et ceux qui ont brandi la bannière bleu-blanc-rouge pendant la cérémonie d'ouverture sont, pourtant, rarement montés sur la plus haute marche du podium dans la foulée. Ils sont même parfois rentrés bredouilles.
picture

Une journée en or : le chemin d'Agbegnenou vers son sacre olympique

Les cas de Laura Flessel (2012) et de Tony Estanguet (2008), entre autres, nous reviennent en mémoire. Pour la petite histoire, les trois seuls Français qui ont été porte-drapeau et en or à l'occasion d'une même édition des Jeux sont l'athlète Marie-José Pérec (1996) et les poids lourds David Douillet (2000) et Teddy Riner (2016). Une tradition de judokas, donc. Qu'Agbegnenou n'a pas manqué de perpétuer.
picture

Après l'or, la Marseillaise pour Agbegnenou, main sur le coeur

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité