MotoGP - Pluie, revêtement raté, Marquez grand gagnant : Silverstone, une annulation en 10 questions
Mis à jour 26/08/2018 à 20:33 GMT+2
GRAND PRIX DE GRANDE-BRETAGNE - Pourquoi l’épreuve a-t-elle été annulée ? Qui sont les responsables ? Qui en profite ? Qui en subi les conséquences ? Voici toutes les questions qui entourent cette annulation. Et leurs réponses.
Pourquoi le Grand Prix a été annulé ?
Officiellement, à cause de la pluie. Des averses se sont abattues sur le circuit tout au long de la journée, rendant la piste impraticable. Mais puisqu’un tel climat n’a rien de surprenant en Grande-Bretagne, un autre responsable a été trouvé : l’asphalte.
Pourquoi le nouvel asphalte est mis en cause ?
Le nouveau revêtement, posé en janvier dernier par l’entreprise Aggregate Industries, devait avant tout gommer les bosses et offrir plus d’adhérence aux pilotes. Il n’a manifestement pas répondu à cette première condition mais, pire encore, il n’évacue pas suffisamment l’eau. Désormais, les asphaltes ne sont plus conçus pour absorber les pluies. En revanche, des dévers sont créés pour les emmener vers les extérieurs de la piste. Manifestement, il s’agit d’un défaut de conception.
Y aura-t-il un Grand Prix de Grande-Bretagne cette saison ?
Non. Le Grand Prix a été purement et simplement annulé. Il n’y a pas d’autre entrée au calendrier et le titre MotoGP sera donc attribué au terme des 18 manches, et non plus 19.
Y a-t-il des précédents ?
Certaines courses ont été interrompues, d’autres reportées au lendemain, mais jamais une épreuve n’avait été annulée à cause des averses. En 2008, le Grand Prix d’Indianapolis avait seulement été écourté, en raison des pluies diluviennes provoquées par l’ouragan Ike. L’année suivante, au Qatar, la course MotoGP avait été reportée au lundi. Jusqu’à présent, seules des circonstances dramatiques ou des conditions extrêmes, comme la neige, avaient provoqué l’annulation d’une manche.
Qui a pris la décision ?
La direction de course - composée de Carmelo Ezpeleta, PDG du promoteur de la MotoGP (Dorna), Mike Webb, directeur de course, Franco Uncini, responsable de la commission de sécurité de la FIM, et Loris Capirossi, représentant de la Dorna - a reçu les pilotes. Une majorité d’entre eux, à l’exception notamment de Jack Miller (Ducati Pramac), ont estimé que leur sécurité n’était pas assurée sur une piste dans un tel état. La commission a décidé d’écouter les pilotes et d’annuler le Grand Prix.
Pourquoi la décision n’a-t-elle pas été prise plus tôt ?
Les enjeux économiques impliquant les organisateurs et les diffuseurs étaient trop importants pour prendre une décision hâtive. Quelques instants après midi, des informations sur les conditions météorologiques ont été réclamées à l’aéroport le plus proche afin d’obtenir le retour le plus précis possible. Dans un premier temps, les radars avaient indiqué une accalmie vers 17h00. Elle est finalement arrivée plus tard et la piste n’avait de toute façon pas évacué suffisamment d’eau.
Fallait-il faire rouler les pilotes à tout prix ?
Bien sûr que non. Les pilotes MotoGP ont toujours accepté de rouler sous la pluie. En 2015, ils avaient d’ailleurs pris la piste sous une averse bien plus intense. Mais ils pouvaient, cette année-là, maîtriser leurs machines. Ce week-end, les retenues d’eau formées aux virages n°7 et 8, par exemple, étaient trop importantes pour offrir le minimum d’adhérence requis par les pilotes. Leur sécurité ne pouvait pas être assurée.
Pourquoi le Grand Prix n’a pas été reporté à lundi ?
Très vite, la Dorna a sondé les équipes et les pilotes sur cette éventualité. Certaines écuries, comme Honda, Yamaha ou Suzuki s’y sont opposées. D’autres, comme Ducati, y ont été favorables. Sans l’unanimité, le report n’a pu être adopté. Il existait aussi d’autres obstacles, logistiques pour la plupart, comme un éventuel manque de personnel pour organiser l’épreuve ou assurer la sécurité en piste.
A qui profite cette annulation ?
A Marc Marquez (Honda HRC), évidemment. C’est probablement l’une des raisons pour lesquelles le constructeur japonais a milité pour l’annulation du Grand Prix. Le champion du monde en titre dispose de 59 points d’avance au championnat sur Valentino Rossi (Yamaha Factory) et cette annulation ôte à ses adversaires une chance de réduire cet écart.
Qui désavantage-t-elle ?
Tous les autres. Mais Ducati un peu plus que les autres. Jorge Lorenzo et Andrea Dovizioso avaient décroché les deux premières places de la grille en qualification. La GP18 étant la machine la plus aboutie, les deux pilotes étaient les grandissimes favoris de l’épreuve. La machine italienne disposant aussi de l’électronique la plus performante, elle aurait aussi brillé sur le mouillé.
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