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Grand Prix d'Australie - Marc Marquez (Honda) a "cuisiné" Maverick Viñales

Julien Pereira

Mis à jour 27/10/2019 à 10:58 GMT+1

GRAND PRIX D'AUSTRALIE – A Phillip Island, Marc Marquez (Honda HRC) a "cuisiné" Maverick Viñales (Yamaha Factory) et suivi à la lettre une recette qu'il a mise au point ces dernières semaines en battant Fabio Quartararo (Yamaha Petronas SRT). Le tout pour gagner, comme il l'avait prévu.

Marc Marquez (Honda HRC) sur le podium du Grand Prix d'Australie 2019

Crédit: Getty Images

Les grands pilotes retiennent toujours les leçons du premier coup. Ou du deuxième, tout au plus. Il y a un peu moins de deux mois, Marc Marquez (Honda HRC) avait été battu dans le dernier tour par Andrea Dovizioso (Ducati Team), en Autriche, et sur la ligne par Alex Rins (Suzuki Team), à Silverstone. Deux cailloux à l'échelle de sa saison. Mais deux traumatismes pour le champion. Depuis, l'Espagnol a décroché cinq victoires consécutives. Deux par sa seule supériorité. Et trois autres par son talent, sa maîtrise, et ses aptitudes de "cuisinier".
Le sextuple champion du monde a fini d'apprendre. Maintenant, il donne des cours. Agacé par le bilan - négatif et de toute façon biaisé - de duels perdus face à Dovizioso dans le dernier tour, le Catalan a trouvé la formule pour gagner sur des circuits peu appropriés ou franchement défavorables à sa RCV. Il l'a encore démontré, ce dimanche, à Phillip Island, tracé où Maverick Viñales s'était imposé l'année dernière avec une M1 pourtant sous-développée.

Marquez a mis la toque aux essais

S'il n'en avait pas eu besoin en Aragon ni au Japon, le n°93 a déroulé en Australie un plan qu'il avait déjà testé et approuvé à deux reprises, à Misano et Buriram, pour battre Fabio Quartararo et sa Yamaha. Le pilote de Cervera a lutté, d'abord, pour se débarrasser de ceux qui avaient profité de la physionomie du circuit et des conditions climatiques pour s'aventurer aux avant-postes. Quitte à prendre des risques. Comme il l'a fait dans le neuvième tour, au moment d'éjecter Cal Crutchlow (Honda LCR) de la trajectoire. "Je me suis excusé auprès de lui, a commenté Marquez au micro officiel. Mais si, dans ce tour, Viñales avait creusé un écart supérieur à une demi-seconde, la course aurait été terminée."
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Marc Marquez (Honda HRC) au contact avec Cal Crutchlow (Honda LCR) lors du Grand Prix d'Australie 2019

Crédit: Getty Images

Dès le début des essais, le champion avait identifié "le pilote le plus fort", de son propre aveu. Il était donc inimaginable, à ses yeux, de laisser la moindre marge à "Top Gun". Même lorsque le leader de l'usine Yamaha a tenté de s'échapper, à mi-course, en alignant les tours autour des 1'29"500. "Je savais, avant la course, qu'il y aurait cinq ou six tours cruciaux, a-t-il assuré. Il a poussé très fort pour avoir un rythme qui était équivalent à celui que j'avais en qualification ! Mais j'ai tout fait pour le suivre, en étant à la limite."
A chacune de ses réactions d'après course, Marquez donne l'impression de tout savoir. Ou de tout anticiper. A Phillip Island, il a, pendant 16 tours, épié tous les faits et gestes de son compatriote. "C'est aussi ce que j'avais fait avec Quartararo", a-t-il justement rappelé auprès de Canal+. "Après, j'ai commencé à 'cuisiner' ma victoire, a-t-il renchéri. J'ai analysé, checké les pneus. Maverick était incroyablement rapide dans les deuxième et troisième secteurs. J'ai fait de la survie dans ces deux portions, mais j'étais plus rapide dans les secteurs 1 et 4."

Marquez avait même prévu un dépassement de Viñales

Dans le dernier tiers de course, il n'a cessé de relâcher les gaz suffisamment tôt pour ne pas passer en tête au bout de la ligne droite des stands, avant le dernier tour. Pour rester dans la position du chasseur, et pas celle du chassé, avec tout ce que cela implique physiquement – le leader fatigue toujours plus vite – et psychologiquement. A l'avant-dernier passage de la ligne, il ne s'est pas privé pour exposer le véritable différentiel de puissance entre la RCV et la M1 pour gober "Mack".
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Marc Marquez (Honda HRC) dans la roue de Maverick Viñales (Yamaha Factory) au Grand Prix d'Australie 2019

Crédit: Getty Images

Là, il a verrouillé tous les points de corde, anticipant, encore, tous les scenarios envisageables avant le drapeau à damier. "Au virage n°10, Viñales m'avait doublé deux fois, s'est souvenu l'Espagnol. Je me suis dit : 'Il va venir'. J'ai retardé mon freinage et plongé dans le virage. Je ne savais pas qu'il avait chuté." Il avait même envisagé un nouveau dépassement : "Je savais de toute façon que je pouvais réussir à le repasser avant la ligne d'arrivée." Une 55e victoire en catégorie reine, une de plus que le légendaire Mick Doohan, ne pouvait donc pas lui échapper.
En Malaisie, sur un circuit favorable à Ducati, Andrea Dovizioso (Ducati Team) devra trouver la solution à une énigme que ni Quartararo, ni Viñales, n'ont su résoudre. "Parfois, le plus rapide ne gagne pas, et c'est ce qui s'est passé aujourd'hui", a d'ores et déjà souligné Marquez. "Dovi" est prévenu. A Sepang, il sera mis sous pression jusqu'au bout : "Je n'aime pas [les batailles dans le dernier tour] mais parfois, c'est ma seule chance."
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