Johann Zarco (Ducati-Pramac), abonné aux podiums après sa 3e place au GP d'Italie : et s'il visait encore plus haut

Le contraste est assez saisissant. Pendant que Fabio Quartararo traversait son Grand Prix d'Italie dans un anonymat désespérant ce dimanche, Johann Zarco en était l'un des principaux animateurs. Et pendant que le pilote Yamaha fustigeait la stratégie de son équipe sur les pneumatiques après la course, celui de Ducati-Pramac se félicitait d'avoir choisi la bonne option. "Je savais qu'avec le pneu médium à l'arrière, on pourrait avoir un bon rythme", s'est-il réjoui après avoir pris la troisième place sur le circuit du Mugello.

Cela s'est vu sur la piste. Pas tout de suite. Neuvième sur la grille, Zarco n'a pas vraiment pris le meilleur départ, glissant rapidement en 12e position. Pas de quoi paniquer pour autant. Le Français avait acquis suffisamment de certitudes en prenant la quatrième place de la course sprint la veille pour croire en ses chances de remonter la concurrence. Quitte à patienter un peu pour que sa tactique soit payante. "J'ai vu qu'il y avait plusieurs pilotes sur le tendre et j'espérais être plus rapide en fin de course", a-t-il souligné.

Banco. Zarco a remonté tous les pilotes qui le devançaient pour arriver dans un premier temps jusqu'à la cinquième place. Il a profité de la chute malheureuse d'Alex Marquez pour se retrouver en duel pour le podium avec Luca Marini. "Je m'attendais à pouvoir mieux m'échapper, mais je glissais beaucoup et je me suis écarté quelques fois dans certains virages, c'était vraiment dur, a-t-il expliqué. Mais dans les deux derniers tours j'ai vu que j'avais pris 5 dixièmes d'avance et je me suis dit 'c'est bon, reste concentré'."

Zarco n'a même pas été si loin de venir taquiner son coéquipier Jorge Martin pour la deuxième place. Le bilan de son week-end italien n'en est pas moins remarquable. "Quand je l'ai dépassé (Marini, NDLR), je me suis dit 'pourquoi pas aller chercher Jorge Martin', car je savais que lui avait des tendres, a-t-il reconnu. Il a bien géré et je ne pouvais pas aller plus vite, mais le podium c'est fantastique ! Ça a été un week-end superbe."

Un de plus. Zarco avait déjà terminé sur la boîte au Grand Prix de France. Ce podium au Mugello est le troisième sur les six dernières courses pour le pilote tricolore. C'est déjà savoureux, mais l'appétit vient en mangeant. "Hausser mon niveau pour être régulièrement sur le podium, c'est le but de ma saison, a avancé le Français. C'est toujours difficile, ça demande beaucoup d'énergie et de concentration. Le fait d'augmenter son niveau déjà sur le sprint, ça donne de la confiance pour la course du dimanche. Pour me donner plus de confort, il faut améliorer les qualifications pour être dans les deux premières lignes."

L'ambition correspond à la trajectoire prise par Zarco et son équipe. Une progression constante par petites étapes qui leur a donné la régularité nécessaire pour se hisser au niveau des meilleurs. Doucement, mais sûrement. "Avec tout le bon travail qu'on fait avec l'équipe, on arrive à avoir de la confiance et un bon feeling sur la moto, a-t-il résumé. On va encore progresser car quand on fait un petit pas en avant, on arrive à le tenir et du coup quand on en refait un autre, c'est vraiment pour avancer et pas un coup oui, un coup non. Et ça me fait du bien. J'espère tenir ça."

Ce sera l'un des enjeux du mois en cours. Solide 5e du classement du championnat du monde des pilotes, et revenu à quatre petites unités de la quatrième place de Brad Binder, Zarco aura l'occasion de grimper encore plus haut dès la semaine prochaine sur le Grand Prix d'Allemagne au Sachsenring, avant d'enchaîner avec les Pays-Bas. "C'est un bon test pour préparer la tournée outre-mer qu'on aura à partir de septembre, a-t-il estimé. Je pense qu'il y a moyen de répéter des bons résultats sur ces trois semaines qui seront intenses."

Les répéter, et pourquoi pas les améliorer. Zarco affiche un rendement et une régularité qui pourraient bien lui permettre de viser sa première victoire dans la catégorie reine. L'objectif pouvait paraître démesuré en début de saison pour le pilote de Ducati-Pramac, surtout compte tenu de la densité d'une concurrence menée par l'impériale Pecco Bagnaia, encore brillant au Mugello. Mais le Français confirme sa capacité à tenir le rythme des meilleurs et se montre particulièrement inspiré sur ses gestions de course. De quoi lui permettre d'entrevoir au moins de nouveaux podiums. Et plus si affinités…