MOTOGP - Cal Crutchlow (Honda LCR), vent de fraîcheur devenu tornade
Publié 03/09/2016 à 21:50 GMT+2
GRAND PRIX DE GRANDE-BRETAGNE - Pilote appréciable et apprécié, Cal Crutchlow (Honda LCR), auteur samedi de la pole à domicile, a changé de dimension et redonné des couleurs au drapeau britannique. En l'espace de deux week-ends, il s'est affirmé parmi les nouveaux outsiders, et entretient, à sa manière, l'attraction de la catégorie reine.
Dans le paddock, la personnalité de Valentino Rossi (Yamaha Factory) a souvent éclipsé celle des autres. A une exception près. Malgré une exposition médiatique largement inférieure à celle des mastodontes de la catégorie reine, Cal Crutchlow (Honda LCR) a toujours su garder un peu de place. Sans y mettre la moindre volonté. Son charisme et son caractère "so british" en ont fait l'un des pilotes les plus appréciés. Pour le croire, il fallait voir les joies de l'As de Tavullia et de Marc Marquez (Honda HRC), venus entourer l'Anglais sur le podium du plus bel exploit de sa carrière.
D'ailleurs, on ne sait pas si le prodige de Cervera avait accueilli avec la même allégresse la rumeur qui envoyait "The Dog" remplacer Dani Pedrosa au sein de l'équipe officielle Honda. Car l'Anglais n'a pas vraiment l'allure d'un numéro 2. Sur la piste, il a plutôt l'attitude du soliste égoïste, jamais content, souvent agressif. Sa victoire obtenue il y a quinze jours en est le plus bel exemple. A Brno, le natif de Coventry n'a pas suivi la meute au moment du choix de pneumatiques. Téméraire, lui a opté pour les gommes les plus dures à l'avant comme à l'arrière, lorsqu'une grande majorité du plateau choisissait les plus tendres.
"Rien de vraiment spécial" ?
Sa première partie de course a logiquement été un supplice. Mais il a profité de l'assèchement de la trajectoire pour régaler, à sa manière : des coups d'œil dans tous les sens, des freinages de camionneur et un sacré coup de poignet à chaque accélération. Même s'il a donné un bon coup de fouet à sa carrière en couplant ce succès à une pole position à Silverstone, Crutchlow a canalisé sa folie communicative. 15 jours après avoir couru à travers toute la pitlane pour trouver un téléphone et appeler, tremblant, sa femme, jeune maman. "J'ai pris du plaisir, devant mon public. Je me sens bien, relax… mais rien de vraiment spécial", a-t-il confié à notre journaliste après avoir obtenu la pole.
Il a, pourtant, d'ores et déjà réalisé une performance "spéciale". En catégorie reine, le Royaume-Uni, autrefois grande nation de la vitesse moto, a été effacé, peu à peu, par les suprématies de l'Italie et de l'Espagne. "King Cal" s'est chargé de remettre son pays sur la carte. Notamment en bouclant une série de 54 pole consécutives réussies par des pilotes transalpins ou ibériques. Mais aussi en devenant le premier pilote de sa Majesté à aligner une victoire et une position de pointe depuis l'illustre Barry Sheene en 1977. Rien que ça. A 30 ans, Crutchlow a peut-être touché le pic de sa carrière. Ou peut-être atteindra-t-il un nouveau point culminant dimanche, à domicile. Qu'importe. Il a déjà parfaitement joué son rôle : celui d'un vent de fraîcheur capable de devenir tornade.
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