Dedieu commence bien

La championne du monde en titre, la Française Virginie Dedieu, bien installée sur le chemin d'une deuxième couronne, a fait sourire les juges, lors de sa prestation du solo de natation synchronisée des Championnats du monde, mardi soir à Montréal.

Dans un maillot de bain en dégradé rose, avec des paillettes noires, Virginie Dedieu a remporté le libre. Et si elle s'est s'approchée de la perfection, elle ne l'a pas touchée comme elle le souhaitait. "Je peux faire mieux techniquement et physiquement", a-t-elle commenté.

Sur une musique de Bjork, "it's Oh So quiet" (c'est si tranquille), l'Aixoise a fait étalage d'un talent énorme. Elle a multiplié les difficultés avec des poussées, des rétropédalages à la verticale et sa petite nouveauté: une vrille. Un programme non-stop, sans temps mort, contrairement aux autres.

"Je me suis attachée à faire attention à la technique. J'étais très concentrée sur cet aspect. Je voulais qu'il soit repérable par rapport à mes concurrentes", a expliqué Virginie Dedieu, qui a souhaité maintenant "récupérer et garder le rythme" dans l'optique de la finale jeudi soir.

Une chose est sûre, la tenante du titre a pris un ascendant certain sur la Russe Natalia Ischenko et sur l'Espagnole Gemma Mengual qui restent ses deux principales adversaires. Mais, comme le matin dans l'épreuve technique, elles ont été un brin en retrait.

"Pour battre Virginie, il me faudra encore travailler très dur", a reconnu Ischenko, plutôt satisfaite de son passage pour lequel elle a "mis tout (s)on coeur". "J'ai réalisé une belle performance", s'est félicitée Mengual, plus focalisée sur son pari de remporter quatre médailles, une dans chaque épreuve.

Dans un maillot noir à parements vert-jaune, Dedieu avait déjà fait étalage de tout son talent et de son sens artistique. Sur un rythme très rapide au début, un peu plus lent ensuite, elle avait multiplié les sorties d'eau très hautes, tant avec les jambes qu'avec le buste.

Pourtant, elle n'était pas entièrement satisfaite. Il lui avait semblé que la musique de "Sinnerman" (le pêcheur au sens religieux) de "The Thomas Crows affair", signé Bill Conti, allait un peu trop vite. Et qu'elle n'était pas tout à fait dans le rythme. Cela ne l'avait pas empêché de prendre les devants. Signe que Virginie Dedieu est en train de gagner son pari : elle qui a choisi l'humour comme thème de sa prestation a pu apercevoir un sourire sur les lèvres d'un juge. Et juge qui rit note forcément bien. Comme il l'avait fait en pleurant d'émotion à Barcelone...