Bousquet, la menace

Frédérick Bousquet a affirmé dimanche à Strasbourg, qu'il était prêt à purement et simplement arrêter la natation si les dirigeants de la FFN n'autorisent pas son entraîneur américain Brett Hawke à l'accompagner cet été aux Mondiaux à Shanghai. "Si Brett n'est pas au bord du bassin à Shanghai je ne vois pas pourquoi j'y serais", a dit Bousquet à l'issue des Championnats de France où il a remporté le 50 m nage libre et le 50 m papillon. "Si aujourd'hui il n'y a pas de solution pour que Brett soit au bord du bassin à Shanghai, ça veut dire que je vais arrêter, tout simplement", a encore affirmé le nageur marseillais. "Si je ne suis plus en accord avec les gens qui me gouvernent, entre guillemets, je préfère sortir du système", explique-t-il encore. "Pourquoi accepter les règles qu'ils m'imposent alors que je ne les accepte pas? Je ne pense pas qu'avec ma présence aux Mondiaux, avec tout ce qui se passe en ce moment, que je sois une énergie positive pour l'ensemble de l'équipe de France."

Bousquet s'était mis en colère mardi contre la FFN et plus particulièrement le DTN, Christian Donzé, qui a refusé la présence de son entraîneur américain Brett Hawke dans l'encadrement de l'équipe de France. Bousquet et Donzé se sont rencontrés samedi soir pour évoquer le sujet mais chacun reste visiblement campé sur ses positions. "Y'a que les cons qui changeront pas d'avis, c'est le seul sentiment que j'ai aujourd'hui", lâche encore Bousquet. "On est face à des personnes qui n'ont pas les mêmes valeurs que nous, qui ne partagent pas mes valeurs. La communication ne peut pas passer, ça ne va que dans un sens. Pour ne pas retenir Brett il m'a dit qu'il avait un système avec un collège d'entraîneurs en place depuis deux ans qu'il ne peut pas modifier ou perturber."

Si Bousquet monte au créneau, Donzé ne semble pas prêt à revenir sur sa décision et en appelle à la raison. "Fred connaît les enjeux, il sait qu'il peut être champion du monde. Il travaille pour ça. C'est ce qu'il aime, il a envie de monter sur les podiums. Faut savoir raison garder", a commenté le DTN à l'issue des Championnats de France. Le DTN a refusé la surenchère. "Les caprices, le chantage, ça ne peut pas marcher.""Il y a aussi des enjeux qui lui appartiennent ne serait-ce qu'au regard de ses sponsors. Je ne suis pas convaincu que ces sponsors vont forcément apprécier le fait que le fer de lance d'une marque dise "je ne vais pas aux Championnats du monde et aux jeux Olympiques au motif que mon entraîneur ne soit pas là"", a relevé Donzé. "Il a un beau programme (aux Mondiaux). Et son entraîneur américain aux Etats-Unis, Brett Hawke, me semble-t-il lui a dit: "arrête de faire l'idiot". Et Romain Barnier (son entraîneur marseillais) n'est pas très loin de tenir les mêmes propos", a conclu le DTN.

Le DTN est soutenu par le président de la FFN, Francis Luyce. "Il faut respecter le protocole à savoir que tous les sélectionnés pour les Championnats du monde doivent être présents à l'Open de Paris (25-26 juin) et doivent faire confiance à ceux qu'on a choisis, DTN et entraîneurs", a souligné Luyce. "Si Monsieur Frédérick Bousquet ne devait pas respecter ces conditions, nous accepterions effectivement qu'il soit forfait pour les Championnats du monde", a conclu Luyce. Bousquet, champion d'Europe du 50 m nage libre, s'est qualifié pour les Mondiaux en Chine qui auront lieu à Shanghai du 24 au 31 juillet, sur le 50 m libre, le 50 m papillon et le relais 4x100 m 4 nages.